Ce qui est frappant, c’est la parfaite harmonie entre les deux hommes. D’une part, un récit très personnel fait d’interrogations et de solitude, mais aussi d’une conviction inébranlable ; de l’autre, un storytelling relativement cérébral aux envolées graphiques surréalisantes et aux couleurs émouvantes qui sont autant d’échappements qui compensent le sentiment d’enfermement du journaliste.
C’est Roberto Saviano qui, ayant lu en Italie Le Réaliste de Asaf Hanuka (KO à Tel Aviv, Ed. Steinkis), a voulu que ce soit Hanuka qui dessine son autobiographie. Le récit intime d’un jeune homme qui, à 26 ans, devient la bête noire de la mafia italienne, et qui se trouve de ce fait condamné à mort. Il fait le constat, quinze ans plus tard, qu’il est toujours vivant.
Ce que l’on remarque aussi, c’est la justesse des portraits. De Saviano d’abord : séducteur, volubile, déterminé, sensible, sans illusions, partageant son combat pour la démocratie en sachant, comme le dit Hanuka, qu’« il y a un prix à payer. ». Justesse du dessin de Hanuka, un artiste qui se dessine en spectateur incrédule face à ce qu’il découvre de la vie de son interlocuteur mais qui, vivant dans un pays sans cesse sur le qui-vive, sait concrètement ce qu’est le danger.
Je suis toujours vivant est un constat autant qu’une profession de foi : l’adversité est faite pour être combattue et la liberté, l’égalité et la fraternité doivent faire l’objet d’une lutte de chaque instant. On l’oublie parfois.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
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