C’était un trésor bien caché que la famille de Morris a décidé de mettre en vente. Vous pourrez voir, à l’occasion du centenaire de la naissance de Morris, le 1er décembre 1923 (il est décédé en 2001), une exposition rétrospective – non marchande, précise la galerie – de 100 planches et dessins de l’artiste, notamment 15 couvertures originales, du plus beau styliste du journal de Spirou. C’est une vraie expo muséale avec des albums librement à disposition dans un espace lecture, des séances de dédicaces, des conférences, des ateliers et des visites commentées. À cette occasion, la galerie publie un catalogue d’exposition et un ouvrage reprenant des croquis inédits de Lucky Luke, on vous en parlera plus longuement le moment venu.
En attendant, nous avons ce magnifique ouvrage paru chez Gallimard, Lucky Luke, Mythe et réalités du Far-West. « Le cinéma américain et même les gens qui ont écrit l’histoire du Far-West, déclarait René Goscinny, ont fait des mythes avec des personnages qui n’étaient que des truands et des assassins, ou dans le cas de Billy The Kid, un malade, un fou. Moi j’ai fait de Billy The Kid un voyou, ce qu’il était d’ailleurs. Quant à Jesse James, le cinéma l’a traité de Robin des Bois qui volait les riches pour donner aux pauvres. En réalité, il était un criminel effroyable. On sait qu’il a volé beaucoup de riches, mais aucune indication ne montre qu’il n’ait jamais donné un rond à un pauvre. Alors j’ai traité le problème de la façon suivante : il vole les riches pour donner aux pauvres mais à ce moment-là, les pauvres deviennent riches et il est obligé de les voler à leur tour… »
Il disait encore : « Nous nous sommes rendus compte que l’histoire du Far-West est une des plus merveilleuses et des plus truculentes qui soient. Dans une période de 80 ans, cette région des Etats-Unis a été le rendez-vous de tous les cinglés de la terre. En piochant dans l’histoire, on peut aller loin. Lucky Luke existe depuis 25 ans et nous n’avons fait qu’effleurer le sujet… »
Ce sont bien eux, ces cinglés, que l’on retrouve dans ce beau livre bien documenté chapitré, on voit bien pourquoi : « Les bons, les brutes et les truands. » Articles intéressants, belle iconographie, mais un truc nous interpelle : ce « collectif » ne dispose d’aucun article signé. Le crédit revient à l’agence qui a fourni le contenu. C’est étrange car la signature crédibilise l’article et sert de référence. Wikipédisation de l’édition ?
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Exposition Morris. 100 ans, 100 oeuvres
Galerie Huberty & Breyne
33, place du Châtelain
1080 Bruxelles
Du 1er décembre 2023 au 27 janvier 2024
Mercredi > Samedi 11h – 18h
Tarif : gratuit
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