Pico Bogue : il a tout d’un classique !

Dans ce nouvel album, Ana Ana est toujours en colère, aux prises avec une paranoïa qui épuise son entourage. Il s’agit du fil rouge de cet ensemble d’histoires courtes. Quant à Pico, son art de l’insolence le conduit à provoquer ses professeurs et ses parents. En d’autres termes, les figures d’autorité. Comme d’habitude. Mais aussi sa sœur, qui n’est pas aussi conciliante que les adultes. Les personnages secondaires de Charlie, ami de Pico, dont la causticité et l’affirmation péremptoire sont une raison d’être, et Norma, amie d’Ana Ana, qui s’interroge sur l’amour et l’objectification qu’elle peut induire, sont très réussis.

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Pico Bogue ou l’art de la rhétorique

Au scénario, Dominique Roques continue de nous narrer avec un incontestable talent les "petits riens" de la vie de Pico Bogue, ainsi que celle de sa famille, notamment sa sœur, Ana Ana. Un personnage qui a sa propre série depuis 2012, explicitement adressée aux jeunes enfants (on vous en reparlera bientôt). Le talent de la scénariste réside dans ses dialogues truculents et les situations pleines de finesse et d’humour.

Ce qui nous fascine dans ces échanges entre les personnages est l’art oratoire déployé afin de dominer la situation. Un art du rebondissement qui nourrit les dialogues. Un ping-pong de l’esprit. Tous les conflits se mènent et se résolvent ainsi, par l’usage des mots. Ana Ana, petite fille aux réparties redoutables, mouche son père à plusieurs reprises à table pour une histoire de sel et de mousse au chocolat.

Une de nos histoires préférées dans cet album se trouve ci-dessous, intitulée "Mamue". Pico, un enfant impertinent qui aime titiller son entourage avec des remarques désagréables, se fait admirablement remettre à sa place par sa mère. Les échanges entre Ana Ana et sa grand-mère, dont elle imagine qu’elle a connu les dinosaures, ou Pico et son grand-père comparant l’écriture sur tablette d’argile et l’ordinateur sont particulièrement drôles. Des histoires pour toute la famille.

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La beauté du monde par le prisme de l’aquarelle

Pour ce nouvel album, Alexis Dormal n’a rien changé à ses méthodes. Un dessin au trait léger mis en valeur par un excellent travail d’aquarelle. Les paysages participent de cette poésie latente, réveillent nos sens et nourrissent une légère mélancolie. Les émotions sont toujours aussi bien retranscrites sur les visages. Le rire, notamment, est toujours très revigorant. Le trait d’Alexis Dormal est d’une sincérité saisissante.

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Pour les amateurs de Pico Bogue et Ana Ana, ce nouveau tome sera un énième bonheur de lecture dont jamais on ne se lasse. Une belle performance quand on sait qu’il s’agit d’ores et déjà du quinzième tome. Pour ceux qui ignorent tout de cet univers, il n’est nullement besoin de se procurer les tomes précédents pour l’apprécier à sa juste valeur. L’avantage de ce format est que l’on peut picorer dans ces recueils d’histoires courtes sans être familier de nos jeunes héros.

Cette série a beau être associée au genre de la bande dessinée jeunesse, segment d’une très grande vitalité depuis une quinzaine d’années, celle-ci s’adresse tant aux adultes qu’aux jeunes enfants. N’hésitez donc pas à offrir Pico Bogue.

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Pico Bogue : un (déjà !) futur classique de la bande dessinée belge

Prenons un risque en couchant notre pensée sur le web. Nous affirmons qu’un jour, cette série, de Dominique Roques et Alexis Dormal, sera un monument de la bande dessinée belge qui trônera au côté de son pendant français, Le petit Nicolas de René Goscinny et Sempé. Sa poésie, son intelligence, sa tendresse, la beauté de ses mots, son insolence, sa vitalité si électrisante, son léger humour caustique, ainsi que son format et ses thématiques, rappellent d’autres géants du genre, de Mafalda de Quino à Calvin & Hobbes de Bill Watterson et Peanuts de Charles M. Schulz. Petits et grands, laissez-vous envoûtez par tous ces classiques et ajoutez à votre bibliothèque Pico Bogue.

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