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Quelqu’un à qui parler - Par Grégory Panaccione - Le Lombard

Par Charles-Louis Detournay le 31 août 2021                      Lien  
Le dessinateur d'Un Océan d'amour et de Chronosquad fait une entrée aussi remarquée que remarquable au Lombard, avec cette adaptation tout en émotion et en humour. Une bouleversante réussite qui parlera à chaque lecteur !

Samuel broie du noir : célibataire, il vit dans un petit appartement sous un toit de Paris et se morfond dans un travail qui ne le passionne pas… Seul chez lui le soir de son anniversaire, Samuel s’amuse à appeler le seul numéro qu’il connaît par cœur, celui de sa maison d’enfance, juste pour avoir quelqu’un à qui parler.

À sa grande surprise, une petite voix lui répond. Un petit garçon dont c’est justement également l’anniversaire. Et notre dépressif comprend qu’il est en train de parler à lui-même, avec une vingtaine d’années d’écart ! Au petit Samuel, 10 ans, qui rêve d’être footballeur, de voyager et d’écrire des romans pour impressionner les filles... Comment garder la tête haute quand on doit avouer à l’enfant qu’on était qu’on n’a réalisé aucun de ses rêves ? Il est temps pour Samuel de reprendre sa vie en main !

Quelqu'un à qui parler - Par Grégory Panaccione - Le Lombard


L’auteur adapte merveilleusement les discussions entre les deux protagonistes, via des scènes communes qui transcendent le cadre de ligne téléphonique

Chaque album de Grégory Panaccione lui permet d’exprimer une nouvelle part de son talent, tout en lui permettant encore d’innover en bande dessinée. On l’a apprécié dans ses récits muets, comme Match et Un Océan d’amour avec Lupano ; dans des délurés voyages dans le temps via Chronosquad et Albertini ; avec Bozzetto dans des genres plus humoristiques, proches du dessin animé dont il est issu ; et dans un style plus sensible et poétique avec Un Été sans maman. Et bien, on peut dire qu’une part de chacun de ces différents registres se retrouve dans l’adaptation du roman de Cyril Massaretto qu’il nous propose ici.

Son style coloré, rapide et instinctif, confère énormément de dynamisme à ce récit de deux cent cinquante pages. Cette rapidité d’exécution permet à Panaccione de ne pas hésiter à rajouter une case pour appuyer un effet, lui permettant de découper ses pages avec brio. Il n’a également pas son égal pour faire passer des émotions via des séquences muettes, ce qui porte littéralement tout le récit.


Cette métaphore fantastique (un numéro qui permet de s’appeler soi-même dans le passé) peut rapidement s’effacer devant l’universalité du propos. Qui n’est jamais tombé sur un souvenir d’enfance qui lui a fait repenser aux aspirations qu’il avait à l’époque ? Mais loin d’un récit s’appuyant sur la réalité de la vie, qui renvoie les rêves d’enfance au placard, Quelqu’un à qui parler met au contraire l’accent sur cette capacité à croire en soi. Ainsi qu’au besoin parfois de se confier à quelqu’un, afin de pouvoir reprendre sa vie en main.

Sur le principe du premier jour du reste de sa vie, cet ouvrage est autant un livre feel good qu’une très belle leçon pour voir l’avenir avec optimisme et enthousiasme. Une magnifique réussite réalisée par Grégory Panaccione, qui signe une entrée en fanfare au Lombard !

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782808202404

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