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Senchiro, auteur de "Sweet Konkrete" : « une réécriture d’Alice aux pays des merveilles » [INTERVIEW]

Par Malgorzata Natanek le 6 août 2022                      Lien  
Sweet Konkrete est la première œuvre publiée du jeune mangaka français Senchiro. Il a été repéré par l’éditeur Timothée Guedon de chez Kana avec qui il signe un contrat pour ce projet. Son récit nous embarque au côté d’Asa, une policière féru de justice découvrant la Citadelle, un lieu redoutable qui regorge de secrets. Plongez dans un univers urbain qui mélange aventure, enquête et magie avec une pointe d’humour et des personnages loufoques.

Quel est l’origine de Sweet Konkrete  ?

Senchiro : L’idée vient d’une vidéo YouTube que j’ai vue en 2017 et qui parle de la Citadelle de Kowloon à Hong Kong. C’est un endroit à Hong Kong que ni les Chinois, ni les Anglais ne voulaient après la rétrocession de Hong Kong à la Chine.

Du coup, c’est devenu une zone de non-droit où les gens ont commencé à construire n’importe comment car il n’y avait pas de règles d’urbanisme et ni de règles tout court. On y trouvait par exemple des gens pauvres, des gens recherchés par la police ou encore des chirurgiens qui avaient raté une opération et qui s’y planquaient. Ceci a donné une ville dans la ville.

En voyant ça, je me suis dit qu’il fallait faire un manga dessus car il y avait beaucoup de potentiel et graphiquement ça rendait vachement bien en tant que ville immense et ultra-dense. En plus, j’ai toujours bien aimé les endroits exigus, les villes médiévales où tu as l’impression d’être un personnage au milieu d’un décor comme un Playmobil. Donc, je me suis lancé et j’ai essayé de trouver des personnages qui pouvaient vivre dans cet endroit-là et une histoire en conséquence.

Senchiro, auteur de "Sweet Konkrete" : « une réécriture d'Alice aux pays des merveilles » [INTERVIEW]
Sweet Konkrete
© Senchiro/Kana

C’est donc ce qui a inspiré la Citadelle dans Sweet Konkrete ?

Senchiro : Oui clairement. D’ailleurs, la Citadelle au début de l’histoire était une sorte de copier-coller de la version réelle. Ensuite, j’ai ajouté le côté magique parce que je trouvais que l’histoire était un peu trop fade comme ça.

Cet ajout a permis de donner un côté plus magique dans la forme de la ville car il y a des choses au niveau de l’architecture qui ne tiendraient pas dans la vraie vie avec les lois de la physique. C’est ce qui m’a donné plus de liberté, notamment visuelle. J’ai pu être moins précis et moins obligé de prendre des photos pour référence. Je suis plutôt allé voir des artistes qui faisaient déjà des villes hyper-denses avec des concepts et c’était plus amusant à dessiner.

Sweet Konkrete T.1 Citadelle
© Senchiro/Kana

Et avez-vous des artistes ou des choses en tête qui vous ont inspirés ?

Senchiro : Il y avait un artbook du jeu Gravity Daze sur PS4 qui m’a beaucoup inspiré. C’est un jeu où le personnage se balade en contrôlant la gravité. Les concept arts des villes pour ce jeu sont ultra-denses et partent dans tous les sens.

Ensuite, c’est surtout des artistes en ligne qui m’ont inspiré. En général, quand je trouve un profil qui me plaît, je l’enregistre et son travail ressort par la suite. Parmi les plus connus : Ian McQuIan qui est un concept artist anglais qui a bossé sur Star Wars et le film Mortal Engines dans lequel les villes roulent. L’anime Deca-Dence ressemble un peu à ce film. Il y a aussi un artiste japonais qui s’appelle Imperial Boy qui m’a servi d’inspiration. C’était l’un des premiers, je crois, à faire des illustrations blindées de décors. Un peu comme un Où est Charlie mais seulement avec des bâtiments et une architecture qui lui sont propres. C’est comme du cyberpunk mais une version do it yourself où, au lieu de la vraie technologie, c’est de la technologie à l’arrache. Donc je me suis dit que ce serait parfait pour Sweet Konkrete et la Citadelle puisque les gens n’ont pas forcément de moyens là-bas et se débrouillent comme ils le peuvent.

Au centre de l’histoire, on retrouve Asa, Diego et Kenotte. Comment a été créée ce trio ? Est-ce qu’il a beaucoup évolué entre le début du projet et la publication de l’œuvre ?

Senchiro : Oui, ça a évolué, car Diego était au début le personnage principal. Asa était présente et arrivait dans la Citadelle en mettait la pagaille mais l’intrigue se déroulait du point de vue de Diego.

Cependant, en avançant dans l’écriture j’ai constaté que ce n’était pas logique car c’est Asa qui partait du monde normal vers un monde fantastique où elle ne connaissait rien. J’ai donc trouvé plus intéressant d’en faire le personnage principal.

En plus, Diego a un côté mystérieux et ambigu qui marche mieux en tant que personnage secondaire. Il est l’opposé d’Asa et il doit collaborer avec elle.
En ce qui concerne Kenotte, elle existait avant ces deux personnages car je l’avais créée pour un autre projet à la base. C’était déjà une petite fille paumée qui traînait dans les poubelles.

Puis, à force de retravailler l’histoire, je me suis dit que ça serait marrant de rajouter une petite fille que les deux autres doivent gérer alors qu’ils se détestent. En l’intégrant, j’ai constaté qu’il y avait une bonne alchimie entre les personnages.
Plutôt que d’avoir des personnages complémentaires comme on le voit souvent, je voulais que les trois n’ai rien à faire ensemble. Ils se prennent le bec sur tout et n’importe quoi ce qui est un bon déclic pour l’imagination. J’aime bien les films où il y a un good cop et un bad cop car dès le début la relation marche bien et on ne passe pas d’un truc classique à un twist.

Sweet Konkrete T.1 Asa Diego Kenotte
© Senchiro/Kana

Quel est le personne le plus facile à dessiner et celui qui est le plus difficile ?

Senchiro : Pour le plus facile, j’hésite entre Kenotte et Irène. Pour Irène ses formes sont simples car tout est un peu carré avec des pics. Et pour Kenotte, c’est son visage qui est facile mais sa coupe de cheveux est parfois compliquée.

Et le plus dur c’est Asa. J’ai toujours eu du mal à la dessiner même si j’y arrive mieux maintenant. Pour trouver son chara design, c’était un enfer entre sa coupe de cheveux et sa combinaison. Il fallait trouver le bon équilibre entre le nombre de détails et quelque chose qui ait du style. D’ailleurs, jusqu’au moment d’entamer le premier tome, je faisais encore des recherches pour sa combinaison, c’est donc ce qui a été fait en dernier.

Et concernant Diego ?

Senchiro : Non, pour Diego, c’est facile car j’avais son visage depuis le début. Après, il a eu une tenue intermédiaire pas terrible inspirée de celle de Mugen de Samurai Champloo avec l’espèce de kimono rouge, mais c’était trop ressemblant. Du coup, je lui ai donné une tenue un peu noire qui couvre tout son corps car cela correspondait à son pouvoir et ça lui donnait une silhouette de ninja qui lui va bien. Comme ses habits sont noirs, il n’y a pas à s’embêter avec les plis. Diego est vraiment simple. Même en dédicace, il est celui où je mets quasiment le moins de temps à dessiner à chaque fois.

Sweet Konkrete T.1 personnages
© Senchiro/Kana

Pour ce qui est du chara design des personnages, on voit beaucoup de diversité. Par exemple Diego qui a un côté ninja ou encore le chef de clan Vespa qui a un côté cowboy. Quelles sont les inspirations derrières ?

Senchiro : Au niveau des personnages, il y a JoJo’s Bizarre Adventure qui est le manga que je lis le plus depuis tout petit et qui a dû m’influencer. Araki trouve toujours un détail pour faire un chara design cool.

Il y a également One Piece, surtout au niveau des formes et des têtes différentes des personnages qui sont très variées même si je n’arrive pas trop à le faire.
C’est aussi comme pour la Citadelle, des artistes à droite et à gauche qui font en général des choses liées à la mode. Par exemple, ils vont prendre un poisson ou une fleur et faire un chara design en fonction de ça. Il y a une artiste japonaise qui fait des dessins de mode où elle se concentre sur la tenue et non l’aspect physique du personnage. C’est sur ce genre de choses que j’ai essayé de m’inspirer pour les chara design de mes personnages.

Après, j’essaie de faire le chara design en fonction du caractère extérieur et intérieur du personnage. Pour Diego, ses vêtements ont été conçus par rapport à son pouvoir. C’est-à-dire en couvrant un maximum de membres afin d’éviter d’enlever l’équilibre des autres. S’ajoute à ça son bandeau ainsi que les capsules de bières accrochées aux oreilles pour montrer le côté do it yourself et un peu bourrin du personnage.

Pareil pour Kenotte, c’est en faisant son design que j’ai trouvé ses partenaires Tap, Top et Baggy. Et concernant la tenue d’Asa, elle a été tirée de la combinaison jaune d’April O’Neil dans les Tortues ninja mais dans une version rouge.

Ensuite, les membres du Phasme qui est le clan de Diego sont calqués sur des insectes. On a entre autre le chef du clan Ant qui est inspiré d’une fourmi avec son bandeau qui rappelle à l’arrière les antennes de cet insecte et Skopie qui est un scorpion avec ses cheveux qui forme sa queue. Diego est le seul à ne pas être un insecte.

Sweet Konkrete T.1 clan du phasme
© Senchiro/Kana

Pareil, le chef des Vespa est inspiré d’un frelon d’où les pics un peu partout pour faire méchant.

Enfin, le clan des oiseaux est tiré de certains oiseaux. Les corbeaux et les pigeons pour les membres les plus communs et les oiseaux spécifiques pour les boss de chaque faction.

Cette œuvre regorge de références comme celle à Fullmetal Alchemist avec l’idée d’échange équivalent ou encore à Alice au Pays des Merveilles avec les portails et leur aspect végétal qui rappellent le terrier du Lapin blanc. Est-ce que vous pouvez nous parler de ces références ?

Senchiro : En ce qui concerne l’idée de l’échange équivalent, je l’avais en tête sans penser à Fullmetal Alchemist, même si j’adore ce manga. Pour Alice aux pays des merveilles, la référence est faite exprès car c’est une de mes histoires préférées. Pour moi, Sweet Konkrete est une réécriture d’Alice aux pays des merveilles. En effet, en écrivant la trame principale, j’ai créé un alter ego pour chaque personnages principaux d’Alice aux pays des merveilles dans mon œuvre. Comme Asa qui est Alice et Kenotte qui est un peu le lapin blanc. Il y a aussi un personnage qui est le chat du Cheshire mais qui n’est pas encore apparu ou encore la Reine de cœur qui a un personnage équivalent dans la Citadelle mais je n’en dis pas plus.

Une autre influence mais seulement pour le chapitre 1 a été le Batman de Greg Capullo et Scott Snyder car j’avais beaucoup aimé le côté détective de ce Batman.

Et enfin, il y a Mr. Robot. Au début de l’écriture du tome 1 je me suis dit que les monologues dans la tête d’Asa pourrait être clichés ou datés. Mais en voyant Mr.Robot qui faisait cela avec son personnage qui parle pendant toute la série en voix off j’ai trouvé que ça rendait bien. Même si j’hésitais au début car je ne l’avais pas trop vu dans les mangas que j’ai lus, l’idée collait parfaitement pour le côté enquête en faisant passer les informations de manière claire et je suis content du résultat.

En revanche, le problèmes de mes inspirations, c’est que lorsque j’en parle à mes interlocuteurs, souvent ils ne les connaissent pas. Donc en faisant Sweet Konkrete je me suis dit que personne n’allait peut être s’y retrouver et que les lecteurs n’auraient rien où se rattacher.

Sweet Konkrete T.1 portail

Est-ce que l’histoire initiale de Sweet Konkrete et sa version finale diffère beaucoup ?

Senchiro : La version où Diego était le personnage principal diffère assez car ce n’était pas une enquête. Il y avait un côté mystère à découvrir mais c’était surtout une histoire de vengeance qui amenait les personnages à traverser toute la Citadelle. D’ailleurs, le côté magique n’était pas présent.

C’est surtout l’intrigue du premier arc qui a énormément changé entre le moment où j’ai fait mon dossier et le moment où j’en ai discuté avec Timothée Guedon, mon éditeur. De nombreuses choses ont été précisées ou changées, ce qui a impacté l’histoire finale. En général, dans l’industrie du cinéma, quand ils font un scénario, ils disent qu’il faut faire un premier essai et virer 70% en gardant 30% puis réécrire et encore jeter 70% et conserver 30% en les ajoutent aux 30% d’avant et avec la troisième réécriture, arriver à une version finale. Eh bien, là aussi, c’était pareil.

Et justement combien d’arcs prévoyez-vous de faire, si c’est possible ?

Senchiro : Pour l’instant, j’ai signé pour trois tomes avec Kana. Moi, j’ai une fin en tête, mais je ne sais pas combien de tomes cela prendra. Mes goûts en matière de séries et de mangas ont vachement changé pendant tout ce temps comme mes envies et mes attentes, ce qui a impacté la façon dont je voulais faire l’histoire. C’est pourquoi je ne me projette pas trop dans l’avenir et je vois au fur et à mesure. Dans l’idéal, je n’aimerais pas faire plus de 10 ou 15 tomes car je veux faire d’autres séries et je n’ai pas envie de passer 20 ans sur la même histoire.

Après, si malheureusement ça finit au tome 3, j’ai quand même trouvé une fin qui est ouverte, mais j’en suis content : il n’y aura pas de frustration et je pourrai me dire en tant qu’auteur que ça peut s’arrêter là, même s’il n’y a pas toutes les réponses.

Comment travaillez-vous au quotidien le scénario et le dessin ?

Senchiro : D’abord, il y a une période de préproduction pendant laquelle je travaille le scénario, je note des idées et je fais des recherches graphiques. Sur le premier arc, j’avais déjà toutes les recherches graphiques avant d’attaquer les tomes donc je n’ai pas perdu de temps. Ensuite, je fais le storyboard pour tout le tome.

C’est quelque chose que je vais changer peut-être sur les tomes suivants car j’aimerais travailler le storyboard chapitre par chapitre. Cette étape est celle où les changements sont les plus présents, car mon éditeur me fait des retours chapitre par chapitre, puis des retours une fois qu’il a lu tout le storyboard. En général, des choses sont à préciser et à changer. Puis, une fois que c’est validé, je travaille les planches pendant plusieurs mois.

Et pour les planches, je les fais chapitre par chapitre, car j’ai remarqué qu’entre le moment où je dessine une case et le moment où elle est finit, je me projette mieux sur le rendu final de la case. Travailler chapitre par chapitre est mieux puisque qu’on a un résultat final à chaque chapitre ce qui permet de changer les choses pour les chapitres suivants et ainsi avoir plus de marge de manœuvre.

Combien de temps prenez-vous pour faire un tome ?

Senchiro : Du storyboard jusqu’au finitions entre 5 à 8 mois. En général, j’essaie de faire 6 mois pour qu’il n’y ai pas trop d’attente pour les lecteurs, mais aussi car je n’ai pas envie de m’éterniser.

Pour le tome 2, j’ai mis 5 mois, ce qui est rapide. En revanche, le tome 3 m’a demandé 8 mois, parce qu’il comporte des pages compliquées et parce que le storyboard devait être vraiment bien comme il conclut l’arc.

D’ailleurs, la première moitié de ce tome a été assez facile mais c’est devenu difficile au milieu avec un chapitre. En plus, je n’étais plus sûr de ma fin, mais mon éditeur l’a trouvé vraiment bien. Parfois il y a un écart entre ce que tu penses de ton œuvre et ce que pense quelqu’un d’extérieur. Actuellement, j’écris des one shots pour lesquels je fais relire le scénario quand j’en ai un à une personne qui pousse les idées plus loin ou qui voit ce qui cloche. Il y a plein de choses auxquelles on ne pense pas quand on travaille tout seul.

Sweet Konkrete T.2 planche
© Senchiro/Kana

Pourquoi avoir choisi le format du manga pour votre œuvre ? Est-ce qu’il y a une idée spécifique derrière ce choix ?

Senchiro : Je pense que c’est quelque chose de générationnel. J’ai regardé des dessins animés quand j’étais petit puis je suis passé aux mangas et j’ai lu quasiment que ça jusqu’à mes 20 ans. Du coup, je dessinais toujours des formats manga, sans me poser de questions. Et même aujourd’hui, si on me demandait si je voudrais faire une BD ou un manga je dirai un manga parce que il y a plus de liberté pour t’exprimer avec 200 pages et la narration n’est pas la même.

Je préfère une narration davantage liée aux séries par rapport aux films, le côté feuilleton. En plus, j’ai dessiné pendant des années en noir et blanc donc faire une BD en couleur, ça serait autre chose. Et d’ailleurs, dans l’esprit collectif, je trouve que les mangas vont plus au bout des choses que la bande dessinée. Quand j’étais petit et que je lisais des mangas, il y avait d’un côté le rayon manga et d’un côté le rayon BD. En comparaison, je trouvais le rayon BD un peu fade même s’il n’y avait pas forcément les meilleures BD. Le manga c’est un peu comme un bonbon méga acidulé et une fois goûté, les autres bonbons n’ont plus de goût...

Par la suite est-ce que vous avez des thématiques que vous souhaitez aborder ? Des genres que vous voulez explorez ?

Senchiro : Dans Sweet Konkrete , les trois thématiques les plus importantes sont la recherche de la vérité, la justice et la famille. Pour la trame générale, j’essaye de voir des évolutions possibles en fonction de ces trois thèmes pour chaque personnages. J’ai une liste de toutes les étapes par lesquelles ils vont passer par rapport à ces thématiques-là.

Sinon la recherche de vérité et la justice reviennent souvent dans mes travaux.
Par exemple, je travaille en ce moment sur un one shot humoristique, un peu à la Kaamelott , où l’on retrouve cette idée de vérité et de mensonge, mais ce n’était pas fait exprès ! Récemment, j’ai écrit des one shots qui sont plus introspectifs et plus seinen. On est moins dans la confrontation avec l’extérieur et les protagonistes, mais plutôt dans des batailles internes aux personnages.

Et ces one shot, vous comptez les publier comment ?

Senchiro : Je suis en train d’en dessiner un que je pense publier dans l’année. Pour l’instant, les gens me connaissent avec Sweet Konkrete, mais j’ai envie de voir leur réaction quand ils vont découvrir ces one shots qui ne sont pas du tout pareils. Ces cinq one shots n’ont pas du tout les mêmes thèmes et pas du tout les mêmes tons. Ici, le défi c’est de réussir à tous les dessiner et de me débrouiller dans chaque registre.

(par Malgorzata Natanek)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782505111412

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