Ce dernier tome structuré en trois grosses parties constitue une sorte de longue conclusion, relativement calme. En effet, le point de tension et d’émotion fut atteint dans les tomes précédents qui virent Hayafuji arriver au bout de son système et Misuzu débuter sa reconstruction en faisant enfin face à son bourreau.
Ainsi, la photo d’elle et de Niizuma qui circule dans le lycée et alimente la rumeur se résout presque toute seule. Cette séquence, qui ouvre le tome, sert en fin de compte à montrer le nouvel état d’esprit Misuzu : elle assume ses faiblesses pour en faire une force, et surtout ne plus baisser la tête.
La surprise des élèves et des professeurs lors de cette séquence, qui restent sans voix, tranche avec celle qui suit, dédiée à Minako qui affronte enfin la vérité à propos de l’homme qu’elle aime, le père de son enfant. Ici, c’est au contraire un déferlement de colère inattendu, tranchant avec la douceur soumise du personnage, qui interpelle, surtout au vu de sa décision finale.
La dernière partie s’attarde sur la nouvelle vie des personnages, plutôt classique, voire attendue, mais évidemment très satisfaisante pour le lecteur, en particulier après toutes les épreuves que notre héroïne traverse. Une fin apaisée pour une série qui a été bien mouvementée jusque-là.
Quant à la réponse de la mangaka à la question des rapports entre les deux sexes, le point de départ, la domination et la perte de contrôle de son être nous a entraînés dans une longue reprise de confiance en soi et dans l’autre. Et la conclusion est finalement simple : l’amour se fait à deux, deux êtres distincts qui doivent se respecter et se comprendre, même si c’est difficile et que rien n’est jamais simple.
Un titre sur un sujet évidemment fort, aux personnages et aux situations tout aussi forts, et qui a exploré la complexité de l’être humain, au-delà de la simple dénonciation. Et c’est sans doute pour cela qu’En proie au silence se révèle finalement une œuvre si singulière.
(par Guillaume Boutet)
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En proie au silence T. 8. Par Akane Torikai. Traduction de Gaelle Ruel. Editions Akata. Sortie le 21 octobre 2021. 192 pages. 8,05 euros.
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