L’Espace d’un instant - Par Niki Smith - Rue de Sèvres

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Première traduction en français de l'autrice, ce roman graphique met en scène un adolescent sujet à un syndrome de stress post-traumatique. Ainsi, nous suivons le processus de guérison de Manuel, entre résilience, amitié et création artistique.

Manuel semble être un adolescent comme les autres. C’est un élève plutôt sérieux, il s’y connait bien en informatique et adore les jeux vidéo. C’est après sa rencontre avec Sebastian et Caysha qu’il découvre le monde agricole et s’ouvre à la beauté de la nature, ce qui l’inspire beaucoup. Car Manuel possède un réel talent pour la photographie.

Cependant, il cache un épisode violent de son passé. Le jeune garçon était seul avec sa professeure d’arts plastiques lorsqu’un homme armé est entré dans la salle de classe. Manuel réussit à s’enfuir et à tirer la sonnette d’alarme. Grâce à lui, la femme est sauvée. Mais l’évènement lui a laissé une blessure invisible. Manuel souffre d’un syndrome post-traumatique. Il est sujet aux cauchemars, aux angoisses. La photo lui permet de se reconnecter avec le réel lorsqu’une crise d’angoisse l’ébranle et lui fait perdre tous ses moyens.

: © Smith / Rue de Sèvres

Ce récit traite de la santé mentale suite à un évènement traumatique et met en lumière des processus pour s’en sortir. Il participe ainsi à la banalisation d’un suivi médical psychologique puisque le protagoniste suit une psychothérapie. Grâce au pouvoir de la création, Miguel réussi à s’extraire de ses démons pour s’ancrer dans la réalité. Le soutien et la bienveillance de ses amis sont également une aide précieuse.

Ce roman graphique est d’inspiration autobiographique puisque Niki Smith a grandi, elle aussi, dans le Kansas (États-Unis), et faisait pareillement de la photo. Un art qui l’inspire toujours dans la composition de ses bandes dessinées.

Certaines cases sont, en effet, construites comme des photographies, notamment celles représentant des paysages de campagne. Le trait de la dessinatrice est rond, enfantin. Une certaine sensibilité se dégage de l’ensemble. Mais les décors sont souvent un peu simples et la réalisation numérique manque de chaleur.

Ce one-shot oscille entre obscurité et lumière. La mise en couleur se fait le reflet des états d’âme du jeune héros. L’utilisation de planches monochromes noires pour les angoisses et les flash-backs est un peu facile mais fonctionne néanmoins.