Léold entre à la fac. C’est un déchirement pour ses parents et en particulier sa mère qui perd au même moment sa fille Léopoldine [1] mais aussi son fils Léold. Loin d’être une mauvaise blague d’acte de naissance, Léold est non-binaire et entame un traitement de transition, chose que sa mère n’arrive ni à entendre ni à comprendre.
Double déchirement pour l’étudiant (en pleine quête, Léold se genre au masculin dans l’album c’est pourquoi nous utiliseront le masculin pour le nommer) qui voit l’éloignement de sa famille presque comme une aubaine pour vivre pleinement l’acceptation de sa véritable identité.
Coincé entre ses cartons entassés dans son petit studio, un nouveau rebondissement vient bousculer la vie de Léold : sa rencontre avec sa voisine Olivia. Elle qui vit sur le même palier avec un homme violent n’est plus heureuse. Son nouveau voisin est sa porte de sortie et avec lui une nouvelle relation de confiance se met en place.
Au cœur de ce roman graphique, l’histoire d’amour prend presque le pas sur le reste, plaçant les sujets militants comme partie intégrante du quotidien des personnages.
La lutte reste évidemment présente reflétant la réalité de ces situations, notamment dans la relation qu’entretiennent Léold et sa mère ou dans son acceptation jetée à la face du monde pour affronter les regards de travers. Mais grâce à un traitement graphique et narratif doux et bienveillant, Le Seul Endroit est un roman graphique à la fois pédagogique et construit offrant une lecture touchante et "transportante" de ces sujets, tout en endossant un rôle naturel de porte-étendard.
(par Kelian NGUYEN)
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Le Seul Endroit - Par Séverine Vidal & Marion Cluzel - Ed. Glénat
[1] Dead Name utilisé plusieurs fois dans l’album.