Sweet Home T. 3 - Par Carnby Kim & Youngchan Hwang - Ki-oon

"Home Sweet Home" un adage bien connu qui fait pourtant cruellement défaut à Hyeon-Su en ces heures sombres. Mais c’est également le cas de l’entièreté de la population mondiale qui voit des hommes et des femmes se transformer en des créatures entre monstres et zombies. Est-ce un virus, une mutation génétique cancéreuse, la suite expéditive de l’évolution humaine, une attaque extra-terrestre ou la divine punition de Dieu ?

Les experts ont beau se disputer à la télévision, lors de directs difficilement retransmis à cause des interférences provoquées par les monstres, ça ne change pas la situation chaotique de la population ; des groupes de personnes se calfeutrent dans les logements les plus à même de leur fournir nourriture et sécurité.

Si, de prime abord, la situation ne changeait pas le quotidien de notre anti-héros, le manque de réserves l’oblige finalement à sortir. Un cruel dilemme d’autant qu’au fil des pages, le lecteur apprend que le jeune homme comptait, de toute façon, mettre fin à ses jours à la fin du mois. Carnby Kim joue sur la corde de l’instinct de survie. Entre les pensées suicidaires et la volonté de vivre, qu’est ce qui prime ? Et qu’en est-il des pensées parasites qui semblent liées à la contamination ?

©Youngchan Hwang / Ki-oon

En effet, Hyeon-Su est infecté ! Les saignements de nez et les pensées hypnotiques qu’il ressasse en sont la preuve. Sauf qu’il tarde à se transformer… Un mystère supplémentaire qui mérite bien d’être élucidé avant de mourir, peu importe la manière. Alors le jeune homme se bat, lutte pour sa survie sans trop savoir pourquoi, ni même les raisons qui le poussent à aider d’autres survivants de son immeuble, ainsi que de jeunes enfants vulnérables.

Un scénario sombre comme Carnby Kim, auteur de Bâtard, sait les écrire. De même que le graphisme de Youngchan Hwang, avec qui il n’en est pas à sa première collaboration, qui jongle entre les visages terrifiés et pourtant déterminés des survivants, face aux faciès métamorphosés et effrayants des monstres. Accoutumé aux teintes glauques, le dessinateur s’en donne à cœur joie pour dépeindre les expressions de chaque protagoniste, les rendant tous charismatiques le temps d’une séquence pour certains monstres ou le long de toute la trame sinueuse du scénariste.

Ceux qui ont aimés Bâtard, bien que le registre soit relativement différent, et qui apprécient les récits d’horreur mêlant zombies et sauvetage de l’espèce humaine, devraient largement trouver leur bonheur avec la sortie de ce troisième tome.