Son style prend un tournant, même si les stigmates de sa période enfantine sont toujours là car c’est une des caractéristiques du maître nippon : ses personnages reviennent d’œuvre en œuvre, comme des acteurs à qui l’on donnerait différents emplois, un peu comme Jean-Pierre Léaud dans les films de François Truffaut. Ses récits deviennent plus sombres, moins idéalistes, voire amoraux.
Ainsi Black Jack met-il en scène « un chirurgien à gage » qui pratique de façon clandestine. Tezuka sait de quoi il parle : il avait lui-même fait des études de médecine. Le rythme est effréné : une vingtaine de pages tombent toutes les semaines avec un scénario original et pour ainsi dire hors normes touchant parfois au fantastique. C’est un succès qui remet Tezuka en selle, lequel va produire parallèlement ses « one shots » les plus célèbres : Bouddha, Phénix, L’Enfant aux trois yeux, Ayako, L’Histoire des trois Adolf, Kirihito,…
C’est cette suite que s’apprête à publier Isan pour célébrer ses 50 ans. Reproduite à partir des originaux du maître, avec les bichromie et les gouaches telles qu’elles sont parues dans COM, c’est 17 volumes que s’apprête à produire Isan.
Une édition intégrale ? Oui. Celle autorisée par Tezuka Productions car -la chose nous intrigue- certains épisodes sont « sous scellés » par la volonté de l’auteur lui-même : certains ne peuvent pas paraître en dehors du Japon, d’autres ne peuvent pas reparaître du tout… C’est donc une intégrale provisoire, en espérant qu’un jour, un addendum ajoute les chapitres manquants avec une explication de texte…
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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