Jojolion T27 - Par Hirohiko Araki - Delcourt/Tonkam

Josuke a réussi à attaquer le "Directeur de l’Hôpital", en réalité un Stand, et à déjouer son pouvoir qui attire les calamités sur ses adversaires. Toru, le chef derrière le trafic du Rokakaka, venu s’emparer du nouveau fruit, tombe ainsi finalement à terre, mortellement blessé. Cependant l’histoire n’est pas encore totalement terminée car Kaato Higashikata, la matriarche reniée de la famille, fait son apparition.

Les deux thèmes de l’acte final de Jojolion, calamité et malédiction, se rencontrent à travers le face à face de Kaato avec Toru. Celui-ci continue de croire en son destin, car il est protégé par le pouvoir des calamités, alors que Kaato n’est pas intéressée par son destin personnel, mais par celui de sa famille. En effet, il est temps de savoir si Tsurugi, le dernier-né, peut être sauvé.

Comme souvent chez Hirohiko Araki il y a un paradoxe dans la lutte contre le destin : si l’individu semble pouvoir y échapper, c’est souvent pour retomber entre ses mains plus tard. Le lecteur de Steel Ball Run, la partie précédente de Jojo’s, se souvient sans aucun doute de l’ironie cruelle de son épilogue. Ici, les personnages de Kaato et de son fils Jobin, père de Tsurugi, ont chacun défié le destin, refusant de se plier à la loi familiale de la malédiction, qui impliquait un sacrifice personnel. Dans ce but ils ont choisi la criminalité, mais la conclusion de leur existence les a finalement remis en "règle" avec leur destin et une issue finale aux mêmes conséquences.

© 1986 by Hirohiko Araki / SHUEISHA Inc.

Un dernier tome dans l’ensemble étrange, mais c’est une constante dans la série. Si notre héros a triomphé en s’éveillant au pouvoir de la rotation, qui arrive néanmoins un peu tard, le récit marque une différence importante entre les Higashikata et l’autre clan, celui de "Holy". La fin heureuse semble dévolue aux premiers, tandis que les seconds, bénéficiant d’un épilogue spécial revenant en 1941, ont l’air d’être amenés à disparaître, sans profiter de la levée de la malédiction.

Une fin douce-amère, qui acte que Josuke, issu de la lignée Kira-Joestar, n’a plus rien à voir avec ceux qu’il a été (rappelons qu’il est né de la fusion de deux individus). Ainsi il intègre définitivement la famille Higashikata où selon toute vraisemblance il connaîtra le bonheur. D’une certaine façon, table rase est faite du passé et de l’héritage des Joestar pour se concentrer sur l’avenir et sur un homme nouveau, au sens littéral du terme.

Jojolion nous aura proposé une grande histoire familiale, frappée d’une malédiction ancestrale, mais aussi au cœur d’un trafic mené par les étranges hommes-rochers. Comme souvent la recherche du bonheur a été la motivation de tous les protagonistes, bons comme mauvais, et entre leurs pouvoirs étranges et leur lutte contre le destin, l’histoire aura su se montrer une nouvelle fois passionnante et nous tenir en haleine jusqu’au bout.

Rendez-vous désormais pour la neuvième partie, récemment débutée au Japon : The JOJOLands !

© 1986 by Hirohiko Araki / SHUEISHA Inc.