Kokoschka – Portrait d’un amour expressionniste – Par Max Vento

Kokoschka – Portrait d’un amour expressionniste – Par Max Vento – Steinkis

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Évoquer Kokoschka (1886-1980), figure et témoin du mouvement expressionniste en peinture, voilà qui met l’eau à la bouche. L’album est magnifiquement dessiné et la lecture en est très fluide, mais cette évocation de la Vienne de Klimt et de Freud à l’aube de la Première Guerre mondiale nous laisse un petit peu sur notre faim.

Oskar Kokoschka est né dans « le monde d’hier » de Stefan Sweig, celui d’un empire autrichien avant qu’il soit disloqué par le Première Guerre mondiale, où Vienne, Prague et Budapest étaient trois villes rivalisant quelquefois avec Paris, Londres et Berlin. Vienne surtout, creuset intellectuel de bien des modernités.

Cet album s’intéresse à la première période de Kokoschka, celle où il rencontre son amante et mécène Alma Mahler, la veuve du grand musicien. D’un côté, on a un peintre jeune, fougueux, talentueux qui se cherche ; de l’autre, une figure de la haute société viennoise qui a beaucoup œuvré pour la notoriété de son défunt mari. L’album multiplie les références aux œuvres, nous en contant parfois la genèse. On voit évoluer les marchands et les collectionneurs qui commencent à s’intéresser à ce jeune peintre exalté.

C’est un album plaisant à lire d’autant que les personnages d’Oskar et d’Alma ont l’un et l’autre des caractères bien trempés. Certes, on évoque Gustav Klimt ou Walter Gropius, mais on n’explique pas comment on passe de la Sécession viennoise au Bauhaus, mouvements que ces deux artistes incarnent.

Idem pour le mouvement expressionniste dont Kokokschka est l’une des grandes figures : le lien est assez ténu. Il reste que c’est un album agréablement dessiné et plutôt bien raconté, un éveil à l’art mais que l’on aurait aimé plus soutenu, par un dossier documentaire par exemple.