Le Prix France Culture BD des étudiants, qui est remis pour la seconde fois cette année, récompense un jeune auteur sur la base d’une pré-sélection opérée par France Culture. Pour être éligible, l’auteur ne doit pas avoir publié plus de trois albums, lesquels doivent être obligatoirement en langue française. Cinq auteurs sont retenus et sont ensuite départagés par un jury de 300 étudiants issus de toutes les filières. Un moyen de compléter les deux autres prix mis en place par France Culture, le Roman des Étudiants et le Prix France Culture Cinéma, qui rassemblent respectivement plus de 1000 étudiants issus de toutes les universités et grandes écoles de France.
Cette année, la lauréate du Prix s’appelle Alix Garin, née en 1997 et diplômée de l’École supérieure des Arts de Saint-Luc (Liège). Déjà récompensée en 2017 par le Prix Jeunes talents du festival « Quai des Bulles » de Saint-Malo, elle travaille aujourd’hui pour l’agence de création Cartoonbase, à Bruxelles.
Son album a été très tôt dans le radar de notre vénéré rédac-chef Charles-Louis Detournay qui l’avait rencontrée pour nous en février dernier.
Les autres finalistes étaient Lucas Scholtes (Solstice, L’Employé du moi), Fabien Roché (La Météorite de Hodges, Delcourt), Juliette Mancini (Éveils, Atrabile) et Antoine Maillard (L’Entaille, Cornélius).
Le gagnant, Ne m’oublie pas (Le Lombard), se présente comme suit : « La grand-mère de Clémence souffre de la maladie d’Alzheimer. Face à son désespoir, elle prend la décision de l’enlever de la maison de retraite et de prendre la route en quête de l’hypothétique maison d’enfance de sa mamie. Une fuite, une quête, un égarement, l’occasion de se retrouver ? À moins que ce ne soit plutôt des adieux… ».
Drame familial aéré par quelques moments comiques, Ne m’oublie pas a marqué les esprits en abordant une thématique complexe et personnelle, qui révèle une certaine maturité de la part de son autrice.
Il est intéressant d’émettre une comparaison entre ce nouveau cru et celui de l’édition précédente, organisée en 2020 en plein confinement, qui avait vu Lucie Quéméner, autrice parisienne née en 1998, remporter l’adhésion avec son roman graphique Baume du tigre (Delcourt) où trois sœurs asiatiques, avides de liberté, s’interrogeaient sur leur rapport à la famille, à la tradition et à l’identité. Un récit intergénérationnel émouvant là encore, dans lequel la grand-mère jouait également un rôle important.
Y aurait-il une constante dans les romans graphiques plébiscités par les étudiants ? Réponse l’année prochaine.
(par Auxence DELION)
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