Évidemment, les Tuniques bleues n’ont rien d’un précise d’histoire, ils jouent simplement d’un registre universel, présent dans toutes les guerres, qui est celui de la « double appartenance ». Une tragédie dont Roméo et Juliette avaient déjà fait le tour. Et il est un fait historique que la brigade irlandaise de l’Union s’est faite décimer face au mur de Marye’s Heights lors de la bataille de Fredericksburg.
Reste à raconter l’aventure en l’émaillant de situations cocasses et de bons mots. Kris s’y adonne sans trop de problème : on découvre la communauté irlandaise de l’armée de l’Union, sa foi catholique mise à l’épreuve de la majorité protestante de l’armée du nord, ses grandes figures héroïques et son affectation sur le front dans les batailles les plus meurtrières.
Chesterfield est assimilé à l’un d’eux, ce qui implique directement le lecteur dans cette histoire. Ce qui faisait la force de Cauvin, c’était évidemment le duo de comédie Blutch / Chesterfield, l’un et l’autre ayant la répartie facile. Kris y arrive, parfois avec difficulté, mais de façon honorable.
Quant à Lambil, même s’il est aidé ici par Emmanuel Michalak au storyboard, il impressionne par la solidité de son trait en dépit de ses 86 ans récoltés aux chanterelles. Un vaillant combattant lui aussi.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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