Swamp Thing Infinite T. 1 : L’Éveil à la Sève - Par Ram V & Mike Perkins - Urban Comics

La créature des marais est apparue pour la première fois dans l’univers DC en juillet 1971 sous la plume de Len Wein au scénario et Bernie Wrightson au graphisme. Une apparition dans une histoire courte qui aura un tel succès que naîtra, en octobre de l’année suivante : Swamp Thing, mettant en scène Alec Holland. Brillant scientifique, il se verra transformer en créature des marais lors d’un attentat dirigé contre son laboratoire, propulsant son corps dans un marais tout proche, où des produits chimiques s’y étaient déversés.

Un personnage qui sera régulièrement revisité, présenté aux côtés de héros légendaires de la franchise. Notamment en 1976 et en 1982 par Alan Moore qui tuera le personnage en 1984 (tout en donnant naissance à son très célèbre John Constantine, laissant le champ libre à d’autres auteurs. Naîtra donc un florilège de récits et d’aventures pour le monstre des marais jusqu’en 2021, année où Ram V reprendra les rennes de Swamp Thing !

Avec L’Éveil de la Sève, Ram V et Mike Perkins au dessin présentent d’abord un monde postapocalyptique dans lequel le monstre des marais cherche désespérément une trace de vie humaine. Une quête faisant suite à l’autodestruction des Hommes durant des siècles de haine et de violence. Mais très vite, le ton change et les auteurs reviennent à la genèse d’un nouvel avatar : "Levi Kamei". À l’instar de son prédécesseur qu’il rencontrera dans un souvenir de la Sève, Levi est également scientifique, originaire d’Inde où il deviendra le nouveau monstre des marais !

©Mike Perkins / Urban Comics

Ram V profite de ce nouvel héros pour décrypter ce qu’est la Sève, cette source d’information végétale infinie qui remonte à l’aube des temps. Le monstre des marais est un pont entre l’Humanité et la Nature, un intermédiaire entre ces deux forces planétaires. Une fois habitué à sa condition, l’avatar peut alors interagir, mais le chemin jusqu’à l’harmonie au sein de son propre corps est long. Un véritable parcours initiatique que le lecteur suit avec assiduité dans ce premier tome.

Le graphisme de Mike Perkins est sombre, alourdi par un encrage épais et des teintes glauques pour respecter l’univers du monstre des marais. Seul le septième chapitre "La bombe survivante" est signée par un autre dessinateur : John McCrea mettant en scène John Constantine, contrastant dans le style, mais pas dans les couleurs tout aussi obscures. L’ensemble se veut toutefois très expressif, mettant en lumière les expressions des visages afin d’appréhender les (re-) sentiments de chacun. La joie, l’innocence, le doute, la peur et la colère, … En dépit de la noirceur de l’album, ces visages s’illustrent magistralement dans une succession d’actions.

©John Mc Crea / Urban Comics

Le parcours initiatique de Levi n’est pas le seul point d’orgue de l’album. En devenant le nouvel avatar de la Sève, il s’est attiré les foudres de la Prescot Industry, l’ancien patron de feu Alec Holland, précédent monstre des marais. Dirigé dans l’ombre par Harper Pilgrim, ce dernier mettra tout en œuvre pour capturer la créature, allant même jusqu’à engager la très célèbre Suicide Squad ou encore des noms illustres dans l’univers DC. De même qu’au cœur de la Sève où Levi va rencontrer d’autres personnalités comme Poison Ivy ou encore John Constantine, dans une brillante succession d’aventures tenant le lecteur en haleine de bout en bout.

Nul doute que ce premier tome de Swamp Thing Infinite donne envie de poursuivre l’expérience du monstre des marais avec son nouveau protagoniste-phare : Levi Kamei.