Avec Je suis Légion (3 vol., dessin de John Cassaday, aux Humanoïdes Associés), Fabien Nury s’était affranchi de son compagnonnage avec son copain de faculté Xavier Dorison sur W.E.S.T. (6 vol., dessin de Christian Rossi, chez Dargaud) puis sur les Brigades du Tigre (Une préquelle du film dessinée par Jean-Yves Delitte, chez Glénat) pour proposer un récit fantastique sur fond de vampirisme pendant la Seconde Guerre mondiale. Un genre qui le motive puisqu’il signe ensuite seul Necromancy avec Jack Manini au dessin, chez Dargaud.
Aimant les cycles dans lesquels souffle le vent de l’histoire, il signe ensuite Le Maître de Benson Gate avec Renaud Garreta (3 vol., Dargaud), L’Or et le Sang ( qu’il cosigne au scénario avec Maurin Defrance tandis que les dessins sont assurés par Merwan & par Fabien Bedouel, 2 vol., aux éditions 12bis) et surtout Il était une fois en France avec Sylvain Vallée (4 vol., Glénat) qui lui vaut de recevoir un Essentiel à Angoulême en 2011. Aimant les personnages ambigus comme Joanovici, il s’attèle ensuite à La Mort de Staline (1 vol., avec Thierry Robin chez Dargaud).
« Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux » (Saint Marc, 5.9)
Le fantastique et l’histoire sont les deux maîtres-mots de ce nouveau cycle de quatre volumes qui entreprend de raconter le parcours de Vlad Tepes, alias Dracula, mort le 14 décembre 1476 et ses diverses réincarnations jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, mais aussi celui de Radu, son frère et son ennemi, disposant des mêmes pouvoirs que lui.
Afin d’améliorer le confort du lecteur en lui proposant une suite cadencée à son récit, Nury s’est adjoint quatre dessinateurs : L’Italien Mario Alberti, le Chinois Zhang Xiaoyu et l’Espagnol Tirso, tandis que le Français Mathieu Lauffray signe introduction et couvertures des quatre volumes à paraître aux éditions Glénat. Une légion… mondialisée !
Chaque séquence se passe à de périodes différentes et se distingue par les graphismes respectifs des auteurs, si bien que l’on suit très bien le développement du récit. Ponctué de voix off, il s’attache surtout à développer les psychologies de Vlad et de Radu à travers leurs réincarnations successives (ce qui permet au passage de raccrocher cette histoire au mythe fondateur de Bram Stocker) qui s’achèveront, on l’imagine, dans un impressionnant affrontement final.
Fabien Nury, l’un de meilleurs story-tellers de sa génération, lance une de ces machines infernales dont il a le secret et qui interdit aux amateurs de bande dessinée de déserter les librairies : C’est qu’ils en sont littéralement... mordus !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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