L’actualité chargée de Benjamin Lacombe et de ses Freaks à la galerie Daniel Maghen [VIDEO]

Comment lier des projets aussi éclectiques que la maternité, Alice au pays des merveilles, les méchants héros ou le Japon médiéval ? Benjamin Lacombe et la galerie Daniel Maghen ont la réponse : en organisant l’espace comme dans un Freak Show, l’un de ces spectacles dans lesquels le public se presse pour admirer monstres de foire, des êtres difformes, différents... Un sujet « au cœur » du travail de l’artiste.

Et comme pour ce genre de spectacles, du monde, il y en aura. La galerie se prépare à recevoir plusieurs centaines de fans comme à chaque exposition des extraordinaires œuvres de Benjamin Lacombe.

Dans un parcours présentant les récentes publications de l’illustrateur, les visiteurs seront plongés dans un véritable voyage. Il faut dire que la galerie parisienne a mis les bouchése doubles pour mettre en scène les oeuvres. Pas moins de trois jours de montage ont été nécessaires pour offrir au public une expérience originale : choix des cadres, du papier peint, de la décoration, de la musique… rien n’a été laissé au hasard, histoire de dépasser le simple accrochage.

Dans un parcours d’une centaine d’oeuvres, la galerie s’ouvre sur les illustrations de L’Enfance des méchants, des vilaines et des affreux, écrit par Sébastien Pérez (Ed. Margot). Maléfique, Dracula, Le Croquemitaine… avant d’être les plus grands méchants de la littérature et de la pop culture, furent eux aussi, eh oui, des enfants. Dans un jeu d’images et de textes, les deux auteurs ont reconstitué les origines de ces petits monstres en devenir. Un album illustré où l’émerveillement se mêle à l’impression troublante que laisse quelquefois ces enfants aux grands yeux inquiétants.

L’exposition continue avec quelques illustrations issues de Cécité Malaga (Albin Michel), un album très personnel motivé par l’épisode de cécité rencontré par l’artiste.

Dans sa continuité, l’exposition propose un coin dédié à Alice au pays des merveilles. Un roman sur lequel Benjamin Lacombe a souvent travaillé et dont l’univers entre, rêverie et cauchemar, sied parfaitement à son style. On peut y voir de nombreuses illustrations mais aussi des cartes à jouer illustrées ou encore des poupées créées spécialement pour l’illustrateur par un ami sculpteur.

Pmlus loin, les originaux de deux autres ouvrages se font face. D’un côté, la dernière publication de l’illustrateur : Histoire de Femmes Samurai. Toujours écrit par Sébastien Perez, bien aidé par l’historien Matthias Hayek, Benjamin Lacombe redonne corps et âmes à sept histoires de femmes samurai. Des récits complètements sortis de l’oubli dans lequel le Japon féodal les avaient enfermés, simple reflet de la condition féminine de l’époque. Grâce aux éditions Oxymore, ce livre illustré jouit d’une réalisation au cordeau : couverture toilée, impression or et argent… Bien plus qu’un simple livre d’illustration, ces Histoires de Femmes Samurai font le parfait équilibre entre l’enquête historique et le travail de dessin japonisant de Benjamin Lacombe. Une bonne idée de cadeau à glisser sous le sapin.

Mais Histoires de Femmes samurai n’est pas la seule nouveauté de l’artiste à paraître aux éditions Oxymore. Avec La Métamorphose, Benjamin Lacombe dévoile dans un sublime leporello, rien moins que le cycle de la vie. Chose rare, pour cet ouvrage : l’auteur a posé ses crayons pour simplement se consacrer à l’écriture d’un texte touchant et lumineux sur la mort et la renaissance. Au verso des textes de Barbara Canepa très subtilement illustrés par Marco Mazzoni, La Métamorphose s’organise comme une réflexion sur la vie et la mort, boucle infinie qui régit notre univers.

Plus de 5 m de dessin une fois déplié

Plus loin, des pages de La Meilleure Maman du monde (Ed. Margot). Un livre touchant et humain sur le genre, la place et la composition de la famille dans le monde animal confronté aux carcans et aux diktats qui perdurent aujourd’hui.

Enfin, l’exposition se termine dans l’alcôve de la galerie parisienne avec les planches de la Petite Sirène (Albin Michel). Baignée dans un papier peint spécialement dessiné pour l’occasion, la déambulation se déroule dans un tout autre univers que les précédents où dominent les tons de bleu et de rose dominants de l’album.

Avant l’affluence des grands jours attenduen, nous avons eu le privilège de suivre une visite guidée de l’exposition commentée par Benjamin Lacombe, himself. Enjoy !