Les Japonais l’ont découvert en 1975, les Français ont dû patienter trois ans. Mais cela valait apparemment le coup : la folie « Goldorak » est passée comme une tornade, générant tout un fanclub scotché devant ses commandes d’attaque spectaculaires (« rétrolaser », « astérohache », « cornofulgure » !) et gaga de ses génériques en VF. Les multiples rediffusions et les produits en découlant, que s’arrachaient les enfants, ont parachevé la constitution d’un empire que se sont disputés les nombreux ayants droits – la série ne sortira en DVD qu’en 2013 au grand dam des fans. Réalisée par Tomoharu Katsumata et animée en parallèle par les mangas de Gô Nagai, la licence mythique a d’ailleurs connu un succès bien plus large en France que dans son pays d’origine.
Il n’y a qu’à voir le traitement royal qui lui est réservé en cet automne 2021.
On peut citer dans cette pluie d’hommages l’expo Goldorak Xperienz à Paris, une rétrospective immersive à la Maison de la Culture du Japon, du 15 au 30 octobre. Sur 450 m² seront recréés quatre zones de la série - le Ranch du Bouleau Blanc, la planète Euphor, le Camp de la Lune noire, le Centre de Recherches -, auxquels s’ajouteront de nombreux éléments de remise en contexte de la série, notamment des archives sur la création de l’univers par Gô Nagai et Toei Animation, une analyse des thèmes forts de la série, et son influence sur la postérité.
Les festivités se prolongeront au Grand Rex le 28 octobre 2021, avec d’innombrables activités célébrant le gros robot fulgurobastonneur : un karaoké géant, pour interpréter les thèmes les plus connus en VF ; des invités prestigieux (Enriqué, Jean-Pierre Savelli, Noam, Michel Barouille, Bernard Minet), des musiques jouées en live par un mini-orchestre interprétant le répertoire de Shunsuke Kikuchi ; mais aussi du cosplay, une projection d’extraits choisis par les fans… Avec un nom comme « Retronight : La Soirée culte », nous pensons que vous avez déjà un avant-goût des hostilités, une espèce d’emplâtre sur l’absence de Japan Expo depuis deux éditions.
Ce vibrant hommage est loin d’être la chasse gardée du monde de la culture : La Poste a récemment dévoilé, via un tweet de sa directrice de com’ et un clip vidéo, ses deux séries de timbres à l’effigie de Goldorak, chacun d’une valeur d’1,50 euros. Voilà de jolis souvenirs en perspective que pourront s’arracher les fans collectionneurs et... les philatélistes.
L’occasion aussi pour Kana de dépoussiérer la franchise qui pour l’heure comptait cinq adaptations en manga : un one-shot scénarisé et dessiné par Gô Nagai en 1975 (UFO Robot Grendizer en version anglaise) et une série en quatre volumes scénarisée par Gô Nagai et illustrée par Ota Gosaku en 1976 – tout cela aux éditions Black Box. Une opération nostalgie que Kana a déjà amorcé avec l’annonce d’une trilogie sur Albator l’année dernière, et qu’elle compte bien étendre au robot connu de tous.
La hype est immense pour cet album, dont nous vous parlions déjà dans nos colonnes il y a de cela un an, réalisé à dix mains par les scénaristes Xavier Dorison et Denis Bajram, les dessinateurs Brice Cossu et Alexis Sentenac et le coloriste Yohan Guillo. Mais les auteurs sont de loin ceux qui en parlent le mieux.
Le résultat, de 136 pages et truffé de bonus, sera à retrouver en librairies le 15 octobre.
En médaillon : Goldorak / © GO NAGAI/DYNAMIC PLANNING
(par Auxence DELION)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
À lire également sur l’univers de Goldorak :
Goldorak en jeu vidéo chez Microïds.
Goldorak, le retour en album en 2021 chez Kana
Japan Expo 2019 : Gô Nagaï, chevalier des Arts et des Lettres
Japan Expo 2019 : Gô Nagai, père de Goldorak et du mecha, mais pas que !
Japan Expo 9e Impact : Go Nagaï et le miracle Goldorak
Participez à la discussion