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TRIBUNE LIBRE À YVES FRÉMION : Dans la foulée de l’affaire Bastien Vivès, 500 dessinateurs-trices exigent l’interdiction des BD de Walt Disney !

Par Yves FREMION le 13 janvier 2023                      Lien  
L’affaire Bastien Vivès a réveillé de vieux démons. Il s’est trouvé plus de 500 femmes et hommes, se revendiquant pour la plupart créatrices et créateurs de BD, pour exiger l’annulation d’une exposition sans que personne ne l’ait vue, par un manifeste confus où se mêlaient arguments critiques recevables, indignation féministe contre des propos anciens, revanches personnelles, jalousie d’artistes ignorés – et surtout délire parano-puritain.

Dans ce méli-mélo, des créateurs s’engagent POUR la censure, ce qu’on n’avait plus vu en Occident depuis l’hystérie du psychiatre fou Frédéric Wertham et le Comics code de 1954. En effet, dans leur texte, ces imagicides [1] dérapent en demandant au festival d’Angoulême de rédiger et d’appliquer une charte d’engagement, « afin que les futures sélections et programmations du festival soient réalisées dans le respect du droit des personnes minorisées ainsi que dans l’égalité de leurs représentations. » En un mot, un nouveau « Comics code », comme celui dont les dégâts sur la BD US durant 40 ans ont été dévastateurs, et malgré son abolition pèsent encore sur la création outre-Atlantique.

Sous prétexte de défendre des minorités opprimées qui ne leur ont rien demandé ou le combat féministe qui méritait mieux, les signataires expriment leur alignement sur les plus bruyants puritains étatsuniens que quatre ans de trumpisme ont sorti de leur marginalisation.

TRIBUNE LIBRE À YVES FRÉMION : Dans la foulée de l'affaire Bastien Vivès, 500 dessinateurs-trices exigent l'interdiction des BD de Walt Disney !
Yves Frémion est écrivain et éditeur, ancien collaborateur de Fluide Glacial, auteur de ‘’Images interdites, tome 2 : la censure au XXIe siècle’’ (Alternatives, 2022)

Rappelons ici que malgré son insolence et son sens de la provocation (qu’on a évidemment le droit de ne pas apprécier et de lui retourner de façon identique), Bastien Vivès n’a dans l’état de nos informations commis aucun délit, n’a brutalisé personne, n’a violé aucune femme, ni sodomisé aucun enfant, ni même incité qui que ce soit à le faire, il a juste dessiné des histoires dont les fantasmes sont pour tout dire assez banals. Que diraient nos Talibans de la BD si leurs propres fantasmes étaient exhibés devant tout le monde ? Qui serait alors le plus monstrueux ? Au moins, Vivès se met à nu dans ses albums, ce qui depuis Jean-Jacques Rousseau constitue une part importante de la création littéraire et artistique. La BD autobiographique est même devenue un genre qui a donné aussi bien Fabrice Neaud que la vague Girly.

Au-delà, dans tout puritanisme suinte la phobie non seulement du sexe mais celle du corps lui-même, qui hante depuis des centaines d’années tous les censeurs de l’univers : « Il faut détourner l’esprit des images corporelles » paniquait déjà au IVe ou Ve siècle un certain Augustin dont l’Église a fait un « saint ». C’est bien ce dont il s’agit ici, dans cette vision asexuée de l’enfance qui ravirait les militants de la Manif pour tous, et cette terreur de sexes trop visibles à leurs yeux effarés.

Les signataires voudraient dicter désormais aux artistes le contenu de leurs œuvres, les contraindre à dessiner, imaginer, penser, selon des normes définies par 500 personnes qui s’autoproclament défenseurs de victimes… de papier. Eh oh, Staline est mort, il y a 70 ans ! Les artistes officiels, ça n’existe encore que dans les plus dures dictatures.

Paniqués par de simples images, on rêve ! Cette kouachisation des esprits a tellement envahi la population depuis janvier 2015, que même ceux qui vont en être victimes s’en font désormais les défenseurs. Nous sommes là en plein « syndrome de Stockholm » où les (futures) victimes réclament leur flagellation.

Parce qu’il se pourrait bien qu’avec le durcissement idéologique qui saisit le monde, nos gentils signataires soient à leur tour, plus vite qu’ils ne l’imaginent, victimes d’une censure, d’une contrainte indésirable, d’une violence intellectuelle comme celle qu’ils prônent ici. Qui aura envie de les défendre alors ?

Toute cette tragédie ‒ car c’en est une, moins pour Vivès que son talent sauve, que pour le mental de 500 personnes emportées par leur manque de réflexion ‒ sombre dans le ridicule et restera dans l’histoire de la culture comme les honteux précédents de Dame Anastasie. Leur pseudo-analyse des albums de Vivès est toute aussi fantasmée que leur contenu.

Alors amusons-nous quelques minutes : imaginons un instant l’application stricte de leur projet de « charte ». Dénonçons alors l‘ignoble œuvre de ce Yankee nommé Walt Disney. Depuis les années 1940, il inonde les revues pour la jeunesse du monde entier avec ses histoires de ‘’Donald’’. Qu’y voit-on ? Un humain animalisé en canard, vêtu humainement, mais dont tout le bas du corps est à poil, bien qu’à plumes, exposé au regard de nos innocents bambins, le cul en l’air, ainsi qu’une humaine animalisée en cane et dévêtue de semble façon. Pire : il y aussi dans ces histoires les trois jeunes neveux de Donald, des enfants animalisés, eux aussi le cul nu ; ils vaquent à longueur d’épisodes devant le héros qui n’est, tenez-vous bien, même pas leur père mais un oncle, espèce parentale qu’on sait fortement encline à la pédophilie familiale. Or, les personnages de Disney ne sont pas plus caricaturaux que ceux de Bastien Vivès. Ils sont eux aussi une incitation à la pédopornographie sur ces enfants et à un viol sur cette femme ainsi exposée au rut du héros ‒ dont elle porte de surcroît le même patronyme (Duck), ce qui pourrait ajouter l’inceste à l’abomination.

Les publications Disney doivent d’urgence être bannies des kiosques, des festivals, des écoles et des bibliothèques. Démolissons les statues de Disney à Amoherim et à Disneyland ! Brûlons les kiosques à journaux qui diffusent le Journal de Mickey et Picsou magazine ! À l’exemple du célèbre peintre Il Braghettone qui rhabilla les personnages du pornographe Michelangelo, re-gouachons ces personnages dans les albums déjà parus !

Et pour conclure, pour que ceux qui n’ont pas compris qu’ «  on ne combat pas les images avec des non-images » [2] et qu’ils sachent ce que ça fait d’être ostracisés, prenons une mesure simple : cessons immédiatement et définitivement à la fois de les lire et d’acheter leurs albums. Je le fais dès maintenant et garde la liste de ces justiciers et justicières sur moi.

(par Yves FREMION)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782072853395

[1Terme figurant dans ‘’Images interdites, tome 1’’ de Bernard Joubert et Yves Frémion (Alternatives, 1989).

[2Christian Bruel, éditeur pour la jeunesse, Contact, 1989.

France L’affaire Vivès Angoulême 2023
 
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109 Messages :
  • Très, très bon texte, et j’ai moi-même décidé de ne plus jamais acheter les albums des personnes signataires d’une telle tribune délétère et coulante de jalousie. Ca évitera peut-être à certains de continuer à inonder le marché de bds sexistes depuis des années.

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  • Ou peut on trouver la liste de ces 500 personnes ? Pour être sûr de ne plus jamais acheter leurs albums...

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    • Répondu par Auteur·ice le 13 janvier 2023 à  15:36 :

      Sur ces 500 personnes, il n’y a qu’une toute petite minorité d’auteurs de BD.

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      • Répondu par Autrice le 13 janvier 2023 à  17:57 :

        Que ces quelques autrices et auteurs sachent bien qu’une grande partie de la profession les a bien vues. Il va falloir qu’ils assument leur petit rôle de censeur-e-s.

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        • Répondu par Michel Ferrandi le 13 janvier 2023 à  22:03 :

          Ces 500 signataires ont de toute évidence tort mais ils ont pris le risque de signer de leur nom. Ce n’est pas votre cas, vous qui les menacez de représailles.

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        • Répondu par Auteur le 14 janvier 2023 à  12:09 :

          On assume, ne vous en faites pas pour nous !

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          • Répondu le 14 janvier 2023 à  14:34 :

            Ben on peut s’inquiéter de votre manque de réflexion, comme dit Frémion, et de votre manque de culture. Mais on imagine qu’il est plus important pour vous de vous montrer "radical" sur les principes, comme en politique. On va dire que c’est le désir de pureté de la jeunesse, un truc toujours assez dangereux au fond. Après la Révolution, il ya toujours la Terreur.

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          • Répondu par Pouet le 15 janvier 2023 à  22:11 :

            "On assume", la formule magique censée effacer toutes les conneries qui ont été faites par celui qui l’emploie.

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  • "des histoires dont les fantasmes sont pour tout dire assez banals."
    Selon vous, violer des enfants est un fantasme "banal" ??? Comment peut-on dire une chose pareille ?

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  • Voilà qui est bien dit !
    Où peut-on consulter la liste de ces tenants de la bonne moralité ?

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    • Répondu par pierre le 13 janvier 2023 à  17:12 :

      J’ai vu la liste, j’avoue ne pas connaître tous ces gens, sauf Philippe Poutou dont je n’achèterai plus les albums :-)

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    • Répondu par David Vincent le 14 janvier 2023 à  17:29 :

      Je sais qu’en bonne place on y trouve la dessinatrice du blog-bd "la charge mentale". Mais c’est surtout par vengeance, Vivès avait critiqué sa BD (il est vrai extraordinairement médiocre).

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      • Répondu par Pouet le 14 janvier 2023 à  23:26 :

        Oui, ces gens, sous prétexte de défendre des belles valeurs, prennent surtout leur revanche d’une manière plus dégueulasse que n’importe quel dessin.

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  • Je suis curieux de voir qui a pu signer ça.... plus de 500 c’est énorme tout de même

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  • Excellente proposition, nous sommes en effet à un moment clé : désignons les censeurs, émancipons-nous des émancipateurs, boycottons et girlcottons les boycotteurs...

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  • Quand une pétition circulera pour faire enlever du marché toutes les bds médiocres, sans âme, bancales et gnan-gnan, certain.e.s signataires de la tribune contre Vivès feront sans aucun doute partis du lot.

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    • Répondu par Milles Sabords le 14 janvier 2023 à  06:27 :

      Et certains livres de Vivès aussi, il n’a pas pondu que des chefs-d’œuvre.

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  • Quel titre putaclic !
    Donc, il n’y a pas de pétition contre Wilt Disney. Juste un "imaginons" ?
    "hey, oh" ! Les gens d’actuabd, vous êtes normalement des gens sérieux. Là, cet article ressemble à un premier avril. Comment peut-on parler et comparer des petits culs nuls d’animaux contre une éjac faciale sur mineure (ce qui est interdit par la loi, quoi qu’on en dise) ?
    Que vous soyez défenseurs de Vivès, ça vous regarde. Mais que vous vous moquiez du fond du problème... quelle belle déception.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 janvier 2023 à  20:13 :

      Mais oui, Antoine Ozanam. Quelle déception.

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    • Répondu par Frédéric HOJLO le 13 janvier 2023 à  20:20 :

      N’oublions pas qu’il s’agit d’une "tribune libre". L’ensemble de la rédaction du site n’est par conséquent pas engagé. Rédaction qui est d’ailleurs un espace de débat, donc rien ne dit que ce texte aurait été validé par ladite rédaction.

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      • Répondu le 13 janvier 2023 à  20:38 :

        On ne l’oublie pas, on a bien vu vos prise de positions. Si l’affaire Vivès fait pschitt, vous en tirerez vous même les conclusions qui s’imposent, du moins espérons le.

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        • Répondu le 13 janvier 2023 à  22:08 :

          L’affaire n’a pas fait pschitt puisque l’exposition est annulée et la réputation de Vivés entachée définitivement. Maintenant c’est à la justice de se prononcer, elle-même qui aurait dû être saisie dès le début. Car on ne se fait pas justice soi-même.

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          • Répondu par déjà fait le 14 janvier 2023 à  00:19 :

            Maintenant c’est à la justice de se prononcer, elle-même qui aurait dû être saisie dès le début

            . C’est le cas, elle a été saisi en 2018, résultat :pas de délit, non lieu.

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          • Répondu le 14 janvier 2023 à  08:16 :

            La justice a été saisie et n’a pas donné suite en 2018. En 2015, Plantu qui avait dessiné un enfant sodomisé par le Pape a été poursuivi par des cathos intégristes et ils ont perdu ce procès. Maintenant, voyons voir ce que donneront ces nouvelles plaintes. L’article évoqué un peu partout est laissé à la libre appréciation des juges. Oui, on ne se fait pas justice soi-même et cette affaire laissera des traces, quel que soit le jugement.

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    • Répondu par Bario le 13 janvier 2023 à  22:25 :

      Décidément il y a des gens handicapés de l’humour...

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  • Les signataires de la tribune n’ont jamais exigé l’annulation de l’expo Vivès, et encore moins l’interdiction de ses livres. Il s’agit de mettre le FIBD face à ses contradictions lorsqu’il met en avant le travail d’un auteur dont l’œuvre est notoirement sexiste et misogyne, alors que la présidente élue est Julie Doucet dont le travail est résolument féministe.
    Donc merci de ne pas confondre la tribune signée par les 500 auteur·ices et la pétition exigeant l’annulation de l’expo.
    Ensuite, et je ne sais pas par où commencer tant le texte de Frémion regorge d’âneries, mais NON le fantasme pédophile et incestueux n’est pas « banal ». Dire ça, c’est excuser tout un tas de dérives dont sont peut-être nostalgiques les commentateurs d’ActuaBD (qui sont, d’après ce que j’en vois, principalement des hommes d’un certain âge…)
    Pour finir, comparer les œuvres pornographiques de Bastien Vivès et Donald Duck… comment dire…

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    • Répondu par Autrice le 14 janvier 2023 à  11:11 :

      Vous avez exigé l’instauration d’une Charte, une sorte de cabinet contre l’art dégénéré. Que des hommes d’un certain âge s’en offusque ne veut pas dire qu’ils ont tort. Relisez les livres d’histoire, vous semblez l’apprécier, puisque que vous prenez exemple sur le passé pour purger ce qui vous semble "problématique". Les plus vieux dans cette histoire ne sont pas ceux qu’on croit.

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    • Répondu par Capitaine Kérosène le 14 janvier 2023 à  12:51 :

      Il s’agit de mettre le FIBD face à ses contradictions lorsqu’il met en avant le travail d’un auteur dont l’œuvre est notoirement sexiste et misogyne, alors que la présidente élue est Julie Doucet dont le travail est résolument féministe.
      Je ne vois pas où sont les contradictions. Doucet a été élue par ses pairs, pas par le FIBD (du moins il faut l’espérer). Le festival la met à l’honneur comme lauréate du grand prix. Comme il l’a fait pour Robert Crumb, auteur détesté des féministes.
      Vous établissez un lien, là où il n’y en a pas. Le FIBD fait son boulot.
      D’autre part, qu’est-ce que c’est que cette "mission" dont les signataires de la pétition s’auto investissent pour "mettre le FIBD face à ses contradictions". La vie, et l’art, sont faits de contradictions. Et heureusement. De quel droit se permettent-ils dicter aux autres ce qu’il faut penser ? La BD doit-elle devenir aussi aseptisée que le cinéma hollywoodien d’aujourd’hui ?

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    • Répondu par Pouet le 14 janvier 2023 à  17:14 :

      "notoirement sexiste et misogyne"... A condition d’être obsédé par
      ces thèmes. Si vous avez lu toutes BD de Vivès et que vous considérez que l’auteur est sexiste, c’est de l’incompréhension. Qui peut sérieusement penser que le Goût du chlore, Polina ou sa version de Corto Maltese (pour ne citer qu’elles) sont des BD sexistes et misogynes ? Dessiner des femmes sexy, c’est être sexiste ? Dans ce cas-là, vous pouvez mettre dans votre tiroir à sexistes une pelleté d’artistes, et pas des moindres...

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    • Répondu par chantal montellier le 15 janvier 2023 à  18:02 :

      De Vivès à Donald Duck... Frémion doit être canardophile, voire pédocanardo-criminel ? (lol) Ou sinon, gâteux ? (C’est arrivé à des gens très bien). Sinon, parodiant Alain Badiou en un sanglot, je dirais :- "De quoi les fantasmes de Vivès sont-ils le nom ?" Je laisse les psys d’Actua BD répondrent et retourne à ma BD fantasmatique, dans laquelle j’enfonce, en tournant, un tisonnier brûlant dans le fondement du maitre du Terrac, après avoir vainement tenté de le violer, (il bandait pas). Ben quoi ?J’ai tous les droits, non ?! Je suis une artiste !!! La preuve c’est moi qui le dis.

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      • Répondu par Bruce le 15 janvier 2023 à  21:57 :

        Bien sûr que vous avez (presque) tous les droits en tant qu’artiste dans ce pays ! Et pourvu qu’il en soir toujours ainsi ! Par contre, traiter Frémion de gâteux ne vous honore pas.

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        • Répondu par chantal montellier le 16 janvier 2023 à  11:32 :

          Il n’en a pas les moyens !

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      • Répondu par Pascal Aggabi le 16 janvier 2023 à  17:40 :

        Là je dis bravo, bravo Chantal ! Quel texte ! Elle revient en forme et redevient pour moi un exemple.
        D’ailleurs, si j’avais eu, comme ça, la possibilité de voter pour le Grand Prix du FIBD 2023, p’têt bien que j’aurais coché une case à son nom, à côté duquel les trois sélectionnés actuels font plutôt pâle figure. Mais bon, la culture BD...

        Chantal Montellier avait un peu inquiété ces derniers temps avec une certaine tendance à rejoindre le rang des pleurnichards, effarouchés, qui prolifèrent actuellement.
        Là on la retrouve, fringuante, pour une sacrée saillie... Enfin presque...

        Je partage pas le point de vue mais je salue l’élan et la sortie.

        Que l’artiste nous fasse encore partager ses fantasmes.

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        • Répondu par chantal montellier le 17 janvier 2023 à  06:35 :

          "Pleurnicharde effarouchée" !? Diantre ! Qu’en termes galants ces choses -là sont dites ! Qu’est-ce qui vous fait "penser" cela cher ami ?.. De la colère, parfois, oui, elle m’évite la détvpression, mais "effarouchée" ? Vous devez me confondre avec quelqu’une d’autre, l’une de ces volatiles que Fremion affectionne, peut-être ? Ce ne sont pas les volailles qui manque dans le milieu, ni leurs prédateurs... Pour ma part, tant qu’à m’identifier, ce serait plutôt au petit chaperon rouge, mais sans la galette, si vous voyez ce que je veux dire ? Le loup l’a mangée avec la grand-mere.

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  • Bravo, M. Frémion, vous exprimez magnifiquement bien une réflexion que je partage entièrement. Et le parallèle avec la Comics Code Authority, de sinistre mémoire, est très pertinent.

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    • Répondu par Auteur le 14 janvier 2023 à  10:31 :

      Absolument pas pertinent au contraire, puisque que la tribune ne s’adresse qu’au FIBD et qu’il ne s’agit absolument pas de censurer des livres.

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      • Répondu par Pouet le 14 janvier 2023 à  23:19 :

        Adressée au Festival, donc à tous les auteurs qui veulent y participer.

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  • Je ne comprends pas complètement le parallèle avec Disney : si on y voyait Donald faire des trucs pas nets à ses neveux, je doute que ça serait publié autrement que (ça a déjà existé du reste) sous forme de fanzines underground.
    Je ne sais pas non plus si le lien avec la mise-à-nu rousseauiste a quoi que ce soit de pertinent, puisque Vivès revendique non pas l’autobiographie mais le fantasme et la provoc’. Cette référence à l’autobiographie « honnête » me semble un contresens.
    Enfin, Fredrick Wertham a été bien plus intéressant que la réduction qui a été faite de ses écrits, car il ne se trompait pas sur tout, le problème est plus la manière dont il a été utilisé pour justifier censure et auto-censure.

    Je retiens en revanche cette phrase, qui me semble d’une absolue pertinence : « Parce qu’il se pourrait bien qu’avec le durcissement idéologique qui saisit le monde, nos gentils signataires soient à leur tour, plus vite qu’ils ne l’imaginent, victimes d’une censure, d’une contrainte indésirable, d’une violence intellectuelle comme celle qu’ils prônent ici. »

    (commentaire d’abord publié ici)

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 janvier 2023 à  10:19 :

      Je ne comprends pas complètement le parallèle avec Disney : si on y voyait Donald faire des trucs pas nets à ses neveux, je doute que ça serait publié autrement que (ça a déjà existé du reste) sous forme de fanzines underground.

      Cher Jean-Noël, la démonstration par l’humour et par l’absurde est donc définitivement sortie de votre entendement ? Vous n’êtes pas le seul apparemment. Comparaison n’est pas raison et ceci n’est pas une pipe, si vous me permettez un brin d’atavisme belge. Et vous voir défendre Werhtam... On aurait aussi bien pu parler de la Loi de 1949, conçue sous Vichy et votée par des Cathos et des Communistes qui y trouvèrent leur intérêt. Tout cela est dans les travaux de Crépin, Joubert et Frémion. Vous les connaissez pourtant. Comme disait Picabia : « Pour que vous aimiez quelque chose il faut que vous l’ayez vu et entendu depuis longtemps tas d’idiots. »

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      • Répondu par Jean-noël Lafargue le 14 janvier 2023 à  10:34 :

        Je ne sais pas s’il y a une démonstration qui fonctionne, justement, que ça soit par l’absurde, humour, l’outrance, je ne trouve pas le parallèle très utile, parce que la question me semble concrète : si on décide de ne valider que les œuvres chargées d’une forme de pureté idéologique, on affirme en substance que tout art est propagande et que tout lecteur est incapable de séparer fiction et réel, de comprendre le contexte d’une œuvre (et de profiter du document qu’elle constitue, comme Tintin au Congo pour citer un exemple évident), et de renoncer à des milliers de livres beaux ou passionnants.

        Je défends Wertham au sens où il a été honnête dans sa démarche, qui a du reste évolué avec le temps (jusqu’à sa défense des fanzines) et pas forcément non-pertinent, à sa manière. Quand il voit dans Wonder Woman un brûlot féministe qui donne des rêves de puissance et d’autonomie aux fillettes, son analyse de l’œuvre est juste, c’est le fait d’y voir un problème qui ne l’est pas !

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      • Répondu par Legendre Daniel le 17 janvier 2023 à  10:21 :

        Merci monsieur Frèmion, merci monsieur Pasamonik, merci de remettre de l’intelligence et de l’humour dans ce débat qui n’en est pas vraiment un, mais qui a le mérite d’exister. Je plains Bastien Vives pour toutes les attaques dégueulasses dont il a été victime, dont je lis les BD, et dont je ne partage pas forcément les fantasmes, mais qui a le droit d’en parler dans son œuvre, tout comme nous avons le droit de ne pas les acheter, ou de ne pas les lire. On peut lire "mein kampf" sans être un nazi. Merci à tous d’aiguiser votre sens critique !

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  • Excellent texte, qui dit l’essentiel, de surcroît avec humour, merci Yves !

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  • J’ai lu la tribune de médiapart, signée par les 500 personnes. Il n’y a aucun appel à la censure. D’ailleurs, certains signataires se sont prononcés contre la censure dans les médias et communiqués. La nuance entre censure et célébration est extrêmement importante, et c’est une nuance qui semble échapper à de nombreuses personnes. Avec votre tribune, vous participez à brouiller les cartes, en faisant croire que les gens qui critiquent les œuvres de Bastien vives sont tous puritains. Or ils ne sont pas forcément pour interdire certaines images, mais contre le positionnement politique de l’auteur. On peut faire des images sur les violences sexuelles pour les dénoncer, critiquer les shémas oppressifs, mais lui ne se positionne pas du côté des victimes. Ce n’est pas surprenant que les gens réagissent, étant donné l’ampleur sociale des violences sexuelles et l’impunité des agresseurs. Le débat manque de nuances.

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    • Répondu le 14 janvier 2023 à  13:22 :

      Un positionnement politique ? Au départ de cette affaire, Bastien Vivés a fait des BD pornographiques parodiques dans une collection, les BD-CULS qui se voulaient une parodie des petits formats pornos Elvifrance des années 70 et 80. Quoi de politique à part l’envie de choquer les bourgeois, les puritains, les cathos et les hypocrites en général ? C’est de la parodie. Connaissez-vous ce mot ? Connaissez-vous le Professeur Choron ? Vuillemin ? Avez-vous lu Rhaa Lovely de Gotlib ?

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    • Répondu le 14 janvier 2023 à  14:38 :

      Réponse à Yann : dans la tribune, il est écrit "nous demandons aujourd’hui que le FIBD établisse une charte d’engagement, afin que les futures sélections et programmations du festival soient réalisées dans le respect du droit des personnes minorisées ainsi que dans l’égalité de leurs représentations." Si ce n’est pas un appel à une forme de censure de la part du FIBD, et par lien de causalité, à l’autocensure pour l’ensemble des auteurs, c’est quoi ? Frémion a raison, c’est le retour du Comics Code par des gens qui n’en ont probablement jamais entendu parler.

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      • Répondu par Yann le 14 janvier 2023 à  16:03 :

        Le retour du comics code ? Non, je pense que vous interprétez et fabulez. Les signataires de cette tribune demandent juste à être représentés de manière égalitaire, être être respectés dans le festival, ce qui est légitime. D’ailleurs la charte est un engagement mutuel ! Personne ne va imposer un texte sorti de nulle part ! Mais visiblement, ça vous fait peur. Mais ne vous inquiétez pas, les jeunes de la bd sont plus punk que vous le pensez (enfin c’est peut-être ça qui vous inquiète).

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        • Répondu le 14 janvier 2023 à  17:43 :

          Je pense que vous ne connaissez pas le sens du mot punk non plus. Quand on est punk, on n’appelle pas à l’ordre moral ni à aucune interdiction. Laissez les punks en dehors de vos délires autoritaires.

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          • Répondu par helena le 15 janvier 2023 à  22:15 :

            Merci Yann de recentrer le débat. C’est fou de sans cesse parler d’ordre moral alors que ce n’est pas le sujet !? Comme l’a dit l’écrivain Aurélien Bellanger dans l’Obs en parlant de Vivès « si un artiste qui choque n’est pas, finalement « l’artiste bourgeois par excellence ». Ou Mona Chollet : « Fascinée par le nombre de gens qui semblent identifier "l’Art" à une poignée de fantasmes plus ou moins ouvertement dominateurs et misogynes, censément "provocateurs" et "subversifs", inlassablement ressassés d’une discipline (cinéma, BD) et d’une époque à l’autre. ». Franchement la pauvreté des fantasmes sexuels des mecs comme Vivès on n’en peux plus, ça fait des années qu’on a ça, on est en 2023 quand même, il y a eu #metoo au cas où vous ne l’auriez pas remarqué ! Faites des expos sur la culture du viol dans la BD là ce sera novateur et passionnant.

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            • Répondu le 17 janvier 2023 à  15:32 :

              Je ne suis pas certain que les fantasmes des femmes soient très originaux non plus… en l’occurrence, on s’en fout des fantasmes de Bastien Vivés. Ce qui est terrible c’est le côté contre-productif de la cabale contre lui.

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  • Très bien Yves... ils ne lisent pas de mangas ces gens... ce monde est dingue...

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  • Ce texte brillant comporte des références inaccessibles aux porteurs/euses de ciseaux, châtreurs/euses, censeurs incultes ou inquisiteurs/euses de tous poils qu’on ne verrait bien éclairés que par le retour aux autodafés (j’ai échappé de justesse à la loi de Godwin)

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  • Plutôt que faire une comparaison par l’absurde avec Disney, on aurait pu aussi citer le grand Gotlib !
    Et oui, l’auteur des Rhââ Lovely et Gnagna serait "cancel" aujourd’hui, au même titre et par les mêmes personnes que Vivès !

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  • Brillant article de Fremion ! Qui se souvient des premiers numéros de l’Echo des savanes, Fluide glacial et autres Mormoil, etc ? C’était bien plus caustique et hors normes que la bd actuelle ! Ils seraient tous vilipendés à l’aune de la pensée unique actuelle. Régression, quand tu nous tient...En tout cas, merci Yves pour le coup de gueule rafraichissant !

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  • Hmhm...
    14 janvier 2023 19:14, par lou

    😂😂😂 il y a tellement plus à dire sur le sexisme et la culture du viol et beaucoup plus pertinents surtout ! Les représentations humaines sont bien pire que celles des animaux personnifiés 😂😂 mais oui plaignez vous de toute cette conscientisation wokiste et islamo gauchiste qui vous empêche de prôner fièrement vos """"fantasmes"""

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  • Bonjour ,
    j´ai lu qqs bd de B Vives ( le chemisier , Polina ) feuilleté les melons de la colère intriguée par le titre ( les raisins de la colère) il est une chose réelle ... en dehors du burlesque . Qu’une poitrine trop volumineuse puisse empêcher une femme de faire du sport , de trouver des sous-vêtements , soit douloureuse ( pour le dos ) source de terribles complexes et bien sûr de fantasmes déplacés et vocabulaire de qqs « beaufs « « nichons . mamelles ... par contre c’est oublier que Wolinski a eu sa période de : gros nichons , gros derrières ... fantasme des bcp de dessinateur bd des années 80 / 90... Revoir la vidéo en 2014 sur une chaine de radio Bastien Vives « Génie « il faut bien l’écouter . B . Vives évoque ses 13 ans et ses premiers emois de jeune ado , gauche avec les filles , gauche tt court . Et ses premiers dessins . Ses difficultés à dessiner des foules , ne se trouvant pas si génial que ça ( il évoque ses 13 ans ! ) puis jeune homme ( ses amies dont il s’inspire parfois et à qui il montre ses dessins ? ... le fait qu’il n’a pas eu de Soeur ( il ne peut que l’imaginer ... ) ce qu’il ressent parfois en dessinant ... Bémol pour le journaliste qui lui demande : vous est il arrive de dessiner en faisant l’amour ??? ... non , j’ai dessiné pd des concerts , en regardant du foot , jouant au jeu vidéo ( pas de bol le journaleux ! ) pour terminer il citera un dessinateur qu il admire avec qui il a récemment collaboré sur Lastman ( d’ailleurs son dessin évolue) avec modestie . ou est b Vives le pervers ? Enfin surgit ce collectif de dessinatrices « frustrées « qui en 2016 déjà s’insurgeaient d’etre « sous représentées ? La faute à B Vives ? Collectif qui cette année ont aussi demandé l’annulation de l’exposition de B . Vives ... pedophile, obsédé et j’en passe ... Pousse toi de la ... parité à tt prix ou qualité ? P.Beaugieu , Claire Bretecher (géniale ) et le superbe « moi ce que j’aime c’est les monstres ... ne se sont pas transformées en « chienne de garde « Donc on cherche y a t’il eu viol , gestes , comportement déplacé .. Rien ! Le tribunal populaire et des réseaux sociaux contre Le tribunal d’etat ... la pudibonderie face à cela pudeur ... et voilà Emma C. on était prévenus , je dessine mal ....thèmes favoris la fameuse « charge mentale « sur internet ... pourquoi pas personnellement je ne lis pas de bd ou roman graphique pour voir mon quotidien ( il y a de très bon documentaires pour ça) pas plus qu au cinéma ... la bd est un « art « certaines sont de vraies pépites « les indes fourbes « Ardalen « d’autres nous embarquent « Silence « ... Calvin et hobbes , Pico Bogue ... Lightfall ... tts les âges , tts les gouts ... Bastien n’est pas l’organisateur du festival. d’Angouleme .... ses Bd « porno « sont vendues sous blister en librairie ( et se lisent sous le coude sur internet gratuitement dixit un internaute ) Pas fair play et carrément déplacé la critique d’un Peeters donneur de leçons ) l’homme Gribouille , Oleg . Si Bastien Vives est « coupable « ses editeurs les sont . Donc on s’arrete sur 3 bd ( qui dénoncent la pedophilie ... ce sont des. Femmes qui abusent Petit Paul . Des médecins dans les melons de la colere ... ) Que B. Vives ait eu sa période adulescent « que certaines le fustigent soit .... Qu’il ait reçu des menaces de mort .... loin d’un Mazneff. . Soeur vient d être adapté au cinéma par une cinéaste je ne pense pas qu’on la fustige . ... Bonne route et courage à Bastien Vives il est doué et ne peux qu’evoluer il suffit de ne pas le cantonner à 3 bd adjo

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    • Répondu par remi le 15 janvier 2023 à  10:49 :

      Cela vous arrive de vous relire ? ou même de faire l’effort d’une syntaxe compréhensible pour faire sens ? Ou bien vous "écrivez" comme vous pensez, en mode écriture automatique ?
      Sinon la décharge mentale est sorti en 2018. Il avait 34 ans. C’est jusqu’à quel âge l’adolescence ?

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  • Il serait temps que ces minorités enfermées dans leur ’bulles’ arrêtent leurs bigoteries . Qu’en est-il des vrais problèmes sociétales qui nécessitent action ? climate change, durabilité, …. On a besoin de mouvements progressives, pas de discorde trouvant son origine dans de la bigoterie ....

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    • Répondu par fab le 14 janvier 2023 à  21:55 :

      Nous savons tous-tes qu’il n’y a aucune bigoterie derrière tout ça, tout est bon pour arriver à ses fins. Le festival d’Angoulême est pris en otage entre toutes ces luttes de pouvoir et ne sait plus où donner de la tête. Il veut faire plaisir aux uns et en prend plein la tête de la part des autres. Ça lui apprendra. Et que les auteur-rices se rassurent, les gens se fichent de ces luttes fratricide, de toute façon les jeunes générations ne lisent plus que des mangas et ne savent même pas de quoi vous parler. Les problèmes ne sont pas là, vous le savez très bien, mais vous préférez rester aveugles pour mieux vous entretuer.

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  • Je suis d’accord sur le mouvement général du texte d’Yves Frémion : cette tribune, Les raisons de la colère, a des portions qui laissent suppurer une volonté de censeur, que ses rédactrices, rédacteurs, et signataires, l’ait perçu ou non.

    De là à appeler à leur boycott... Aisha Franz par exemple est une des autrices les plus brillantes contemporaines de mon point de vue, et elle est germanophone, pas sûr qu’elle ait perçu toutes les nuances qui traversent cette tribune.

    En revanche, désolé, mais les livres porno de Vivès tombent sous le coup de la rédaction actuelle de l’article 227-23 du Code pénal, et il s’agit bien d’une question d’égalité devant la loi : pourquoi tel diffuseur d’anime manga en VHS se fait condamner pour des faits similaires, et pas Bastien Vivès et ses éditeurs ? Il est au-dessus des lois par son statut d’artiste renommé ? De mâle blanc qui a réussi ?

    On parle de condamnation symbolique (pas de prison, des petites amendes), et malheureusement, de censure judiciaire des livres (mise sous scellés puis confiscation).

    On peut regretter la rédaction de ce texte, et appeler à son changement, mais pas nier son existence et son application antérieure à d’autres personnes pas plus auteurs d’atteintes sexuelles sur mineur que Bastien Vivès.

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  • Quel ramassis d’imbécilités...
    15 janvier 2023 11:29, par Paco

    La vieillesse est un naufrage.
    Voir, dans l’indignation provoquée par la publication de "petit-paul" ou des "melons de la colère" du puritanisme, c’est vraiment se mettre la tête dans le sable.
    Je résume donc ici la question pour les plus bouchés à l’émeri de nos grabataires :
    1 - Depuis les années 70, la forte prévalence de l’inceste dans les viols sur mineurs à été duement documentée. On parle de gamins détruits. Je vous laisse faire une recherche google : ça n’est pas dûr de se documenter sur cette horreur.
    2 - On sait également que la pornographie que l’on consomme à une influence sur les pratiques sexuelles. Là encore, je vous laisse faire vos recherches. Rien de condamnable là dedans à-priori, mais il faut le savoir, ET Y REFLECHIR.
    3 - Sachant cela, publier de la pornographie mettant en scène des mineurs, violés par leurs proches, c’est juste être irresponsable. C’est normaliser des récits qui mettent en danger des gosses. À vous de voir si c’est une cause qui mérite d’être balayée d’un revers de la main sur l’autel de "l’expression artistique".

    Les bandes-dessinées qui interrogent le corps ou la sexualité - même des jeunes -, ne manquent pas et ne posent de problème à personne. Ce qui pose problème ici est simple : la production et publication de pornographie mettant en scène des enfants. Soyons plus clairs encore si la logique continue de vous échapper : la pornographie, c’est pour se branler et on ne devrait pas encourager qui que ce soit à le faire sur des images d’enfants.

    Et pour les légalistes d’entre vous qui suspendent leur jugement au passage d’un juge : oui, c’est illégal en france de publier de la pédopornographie. Pas par peur du sexe ou du corps (sic), mais parce que la loi fait ce qu’elle peut pour protéger les plus vulnérables (encore une fois, on parle de gosses).

    Merci donc de faire preuve d’empathie, ou à défaut, d’intelligence.

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    • Répondu le 15 janvier 2023 à  12:18 :

      Visiblement, la jeunesse est un naufrage aussi. SI vous estimez que les BD pornos de Vivès constituent un danger pour les enfants et tombent donc sous le coup de la loi, le plus simple est de porter plainte pour les faire interdire. Ca a été fait en 2018. La justice s’est prononcée. Verdict : absence de délit. Pour ceux que ce verdict ne satisfait pas, il est possible de déposer plainte à nouveau. Vous dites qu’il faut en appeler à l’intelligence ? Il me semble qu’il est plus intelligent de faire appel à la justice de son pays que de vouloir se faire justice soi-même en lançant des cabales sur internet qui tournent au lynchage et à la diffamation, et des pétitions qui rameutent une quantité de gens qui vont signer sur le principe et sans même avoir lu les BD incriminées, ce qui est quand même un comble. Pétitions qui ensuite élargissent le sujet, amalgament sans vergogne Vivès à Polanski, dans un méconnaissance totale des deux dossiers, et qui pour finir en appellent à la constitution de chartes qui ne sont rien d’autre que la demande de l’institution d’un ordre moral. Où est l’intelligence là-dedans ? Si votre argument ensuite dévie encore pour sous-entendre que le problème est d’ordre générationnel, qu’on aurait d’un côté des vieux qui n’ont rien compris et des plus jeunes qui seraient forcément plus intelligents, vous invalidez encore davantage votre démarche et en affichant tant de bêtise, vous nuisez à la cause que vous voulez défendre. Combattez la pédocriminalité, c’est un bonne idée, mais ne le faites pas de façon aussi stupide et en dehors du droit, c’est totalement contre-productif.

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      • Répondu par Paco le 15 janvier 2023 à  22:14 :

        Pour ce qui est du juridique : deux associations ont déposés de nouvelles plaintes. Mais il faut croire que, comme pour la précédente, celà ne méritait pas de se poser la moindre question. Pour rappel, je répond à une tribune qui n’hésite pas à assimiler la lutte contre la pédopornographie à " du puritanisme ". D’où mon appel à plus d’intelligence, oui.

        De deux choses l’une :
        - Soit il faut lutter contre la pédopornographie, auquel cas certains livres de Bastien Vivès posent problème,
        - Soit on ne veut pas lutter contre, auquel cas merci de bien vouloir m’expliquer ce qui justifie que l’on défende les pornographes qui mettent en scène des mineurs. Il est certains que nombre d’entre eux seront très heureux de connaitre vos arguments, puisqu’évidemment cette question dépasse le simple cas de Bastien Vives. Et sa petite personne n’est pas le sujet.

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    • Répondu le 15 janvier 2023 à  12:37 :

      Frémion a raison et son humour est salutaire mais il minimise un peu la gravité de l’affaire. Ce qui est grave, ce n’est pas cette tribune idiote hébergée par Mediapart et qui n’a rassemblé que 500 signataires dont la très grande majorité sont des auteurs totalement inconnus ou des personnalités très éloignées de la BD. Ce qui est grave c’est la pétition précédente qui réclamait l’annulation de l’expo Vivés et a été signée par 110 000 personnes alors que les BD pornos de Vivés n’ont pas atteint les 10 000 exemplaires vendus ! Ça fait beaucoup de monde prêts à signer n’importe quoi sans même être au courant de quelque élément d’un sujet. Ça en dit long sur la facilité à manipuler l’opinion.

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      • Répondu par Paco le 15 janvier 2023 à  21:52 :

        " ... car chacun sait que personne ne se prète de livres, ne les lit à la bibliothèque ou n’en prend conaissance en librairie ".
        D’ailleurs, une action aussi intellectuellement complexe que " cette mineure à des rapports sexuels avec son père, encouragée par sa mère " ne saurait être bien comprise sans acheter l’ouvrage et en faire une revue détaillée.

        Je vous laisse préciser le contexte qui, selon vous, nécessite que l’on publie ça. Je vous en supplie : merci de m’expliquer clairement ce qui, dans " la décharge mentale " (cf : l’exemple précédent), échappe à tout un chacun et permet d’en oublier les scènes pédopornographiques.

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        • Répondu par Auteur·ice le 17 janvier 2023 à  15:32 :

          " cette mineure à des rapports sexuels avec son père, encouragée par sa mère "

          Voilà résumé l’un des plus anciens contes, Peau d’Âne, attribué à Perrault, mais pré-existant. Comme quoi le résumé ne fait pas l’œuvre.

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          • Répondu par Paco le 17 janvier 2023 à  21:25 :

            Vous êtes en train de vous enfermer dans une boite de plus en plus petite, par pure mauvaise foi.
            Le conte " Peau d’âne " n’est pas de la pornographie. Et n’à même simplement rien d’explicite.
            Que vous puissiez faire semblant de ne pas comprendre cette " subtile différence " (sic) est accablant.

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            • Répondu le 18 janvier 2023 à  18:08 :

              Le conte " Peau d’âne " n’est pas de la pornographie. Et n’à même simplement rien d’explicite.

              Il ne faut pas lire les versions Disney, mais les contes cruels de Perrault, les originaux.

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              • Répondu le 19 janvier 2023 à  14:43 :

                J’ajoute que la plupart des mythologies à l’origine de la plupart des cultures sont emplies d’incestes et de viols de femmes comme d’enfants.

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      • Répondu par vainvain le 16 janvier 2023 à  12:04 :

        Si vous ne connaissez pas les signataires de la tribune c’est que vous ne connaissez pas la BD… Je ne l’ai pas signée car elle mélange plusieurs sujets de manière un peu confuse. Cependant elle contient pas mal de choses intéressantes et les signataires ont le courage de leurs opinions, pas comme vous (et moi). La tribune de Frémion, qu’on a connu plus inspiré, est paresseuse et démago. Condamner la banalisation et le fait de rendre "amusant" la représentation de l’inceste et des atteintes sexuelles aux enfants ne fait pas de vous un pisse-froid ni un censeur intégriste. Et arrêtez un peu avec Charlie : cela n’a rien à voir. Les journalistes et dessinateurs assassinés l’ont été parce qu’ils dénonçaient l’intégrisme (par l’humour). Vivès n’a jamais rien dénoncé du tout, il joue avec le feu par pure provocation et en rajoute dans ses interviews, ne faites pas de lui un martyr de la liberté d’expression, par pité !

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        • Répondu le 16 janvier 2023 à  13:51 :

          Ce sont ceux qui veulent le censurer et l’interdire et le diffament en le traitant de pédocriminel qui en font un martyr ! Pas les autres ! Moi je m’en fous complètement de Bastien Vivés, je ne lis plus de BD pornos depuis mes 14 ans. En voulant l’interdire, vous lui faites une publicité d’enfer. C’était une petite star, vous en faites une megastar. S’il est malin, il saura en profiter, comme Orelsan avant lui.

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        • Répondu par Fred le 16 janvier 2023 à  20:34 :

          Si vous ne connaissez pas les signataires de la tribune c’est que vous ne connaissez pas la BD

          Par pitié arrêtez vos bétises, sur les 500 signataires il n’y a que 25 auteurs de BD professionnels édités par des éditeurs. Les autres qui se disent auteurs, si on ne lit pas leurs blogs, aucune chance ( ou plutôt aucun risque) de les connaitre.

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          • Répondu par Auteur le 17 janvier 2023 à  09:50 :

            Fred, cette réponse est au ras des pâquerettes. Si on limite la pratique de la BD est quelques auteur et autrices qui font des livres chez les plus gros éditeurs, c’est extrêmement réducteur. La production en micro édition et fanzines est très riche par exemple, et il y a aussi des artistes qui jouent avec les frontières de l’art, avec des choses hybriques et des expositions. Et puis en plus, il y a bien plus de 25 personnes éditées dans cette liste mais vous ne les connaissez pas car visiblement votre vision étriquée du medium vous en empêche.

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            • Répondu par Fred le 17 janvier 2023 à  10:32 :

              Vous ne pouvez pas dire qu’on ne connait pas la BD si on ne connait pas ces gens de la production en micro édition et fanzines qui jouent avec les "frontières de l’art" "hybriques" en expositions confidentielles. C’est un entresoi d’ex étudiants en écoles d’art privées payées par papa maman, qui s’appliquent à ne surtout pas bien dessiner parce que c’est trop réac les trucs bien dessinés. Quand on photocopie son fanzine en 25 exemplaires sur son expérience avec un pervers narcissique, sa maladie auto-immune ou son burn-out au travail, il ne faut pas en vouloir au monde entier de ne pas être connu, pas être reconnu et de ne pas être nommé Grand Prix à Angoulême.

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            • Répondu le 17 janvier 2023 à  10:58 :

              C’est vous qui êtes au ras des pâquerettes. La plupart des auteurs qui ont signé cette tribune n’ont pas d’ouvrages diffusés en librairie. Ce ne sont pas des auteurs connus et reconnus et ils ne sont connus que de leurs followers sur leurs réseaux. Pendant ce temps, le silence des auteurs connus et reconnus est assourdissant. Visiblement tout le monde est tétanisé.

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    • Répondu par Xav le 15 janvier 2023 à  13:21 :

      la pornographie, c’est pour se branler et on ne devrait pas encourager qui que ce soit à le faire sur des images d’enfants.

      Si vous vous branlez sur les bouquins de Vivès, Gotlib, le zizi sexuel de Zep ou "On a chopé la puberté" d’Anne Guillard, vous avez un sérieux problème Paco.
      À partir de quel âge situez-vous la vieillesse, et à partir de quel âge vous autorisez-vous à traiter les gens de grabataires ?
      Il me semble que vous n’avez aucune idée de ce qu’est le respect. C’est pourtant un principe très documenté depuis très longtemps.

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      • Répondu par Paco le 15 janvier 2023 à  22:01 :

        Ni " Le guide du Zizi sexuel ", ni " on à choppé la puberté ", ni autant que je sache les ouvrages de Gotlib ne sont - ni ne se réclament - pornographiques. À l’inverse d’au moins trois livres de Vivès, deux publiés dans la collection "BD-cul", un autre dans la collection "Porn’pop" de glénat.
        Je vous met en lien l’article de wikipédia, afin que vous puissiez mieux saisir ce terme complexe : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pornographie

        Quand à mes remarques sur les grabataires, elles ne concernent évidemment que ceux qui s’y reconnaitrons.

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        • Répondu par Auteur·ice le 17 janvier 2023 à  15:39 :

          "BD-cul" n’est pas une collection de BD porno, mais des PARODIES de pornos, utilisant ce shéma hyper balisé pour le détourner et avoir un discours sociétal. Je vous mets au défi de vous masturber en lisant les BD de cette collection.
          https://www.lesrequinsmarteaux.com/bd-cul

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          • Répondu par Paco le 17 janvier 2023 à  21:45 :

            Que des éditeurs veuillent étiquetter leur collection pour mettre du sexe en scène sans avoir l’air d’y toucher est bien compréhensible (la collection "porn’pop" fait de même).

            Celà ne dispense pas les lecteurs de connecter leurs neurones pour comprendre de quoi il sagit.
            S’il y’à une grande diversité d’approches dans la collection bd-cul, ça dépasse souvent, et de loin, l’érotisme ou le pastiche. Par exemple "comtesse", le livre d’Aude Picault (qui inaugure la collection) est clairement pornographique - et aussi un très bon livre. Ce n’est pas antinomique -.

            Mettre en scène du sexe explicite avec complaisance, puis se cacher derière la parodie pour se dire intellectuel : voilà à mon sens où se trouve le veritable puritanisme. Merci d’arréter de croire que "votre porno" est nécessairement beaucoup plus élevé que celui des autres.

            Quand à votre défi : je vous souhaite tout le plaisir possible, amusez-vous bien.

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            • Répondu le 18 janvier 2023 à  15:35 :

              Quand à votre défi : je vous souhaite tout le plaisir possible, amusez-vous bien.

              Ah ! Vous voyez donc bien que ce n’est pas de la pornographie.

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    • Répondu par fab le 15 janvier 2023 à  13:36 :

      "On sait également que la pornographie que l’on consomme à une influence sur les pratiques sexuelles. " Franchement, le mieux, c’est d’interdire les pratiques sexuelles, au moins plus aucun problème.

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    • Répondu par Ced350 le 15 janvier 2023 à  15:20 :

      Quant à la pedocriminalité, ce qu’on appelle en jargon pénal les atteintes sexuelles intrafamiliales, platement ça veut dire les incestes, le problème avec ces grandes croisades culturelles d’importation anglo-saxonne contre la "culture du viol", "culture patriarcale", etc., c’est qu’elles omettent de dire que ceux qui violent leurs enfants, eh ben ils ne lisent pas de livres, ne vont pas voir de films aux cinéma, ne sont pas dans les catégories professionnelles CSP+, dans une écrasante majorité des cas. C’est statistique et factuel, on peut même rapprocher l’illettrisme de l’inceste.

      Donc cette soit disant grande réforme culturelle, qui ne cache en réalité qu’un vilain fond puritain, comme le rappelle Yves Frémion, ne changera strictement rien aux statistiques des incestes en France, car elle façonnerait une culture qui ne s’adresse tout simplement pas à ceux qui les commettent ces incestes.

      Pensez-y avant de signer la prochaine pétition pour mettre au banc de la société tel.le autrice ou auteur qui aura montré d’un œil nouveau un sujet important et sensible d’une manière qui déplaira à ces nouveaux puritains.

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      • Répondu par Paco le 15 janvier 2023 à  21:22 :

        Vos sources " statistiques et factuelles " sont effectivement on-ne-peut-plus démonstratives. Quel dommage que vous ne les partagiez pas.
        Si d’aventure vous les retrouviez, merci de les transmettre au sénat, qui dans un rapport d’information de 2019 déplorait :

        Aucun milieu n’est épargné par les violences sexuelles et toutes les structures qui accueillent des enfants peuvent être touchées.

        https://www.senat.fr/rap/r18-529-1/r18-529-11.pdf

        Je suis sûr qu’ils seront très heureux d’entendre vos théories au doigt mouillé sur l’illétrisme des agresseurs.

        Ho ! Transmettez-les également à l’INED, dont l’enquète Virage sur les violence de genre, menée en 2015 concluait entre autre :

        Tous les milieux sociaux sont confrontés à ces violences qui débutent très tôt : les âges médians se situent pour les faits psychologiques entre 6 et 10 ans pour les filles et entre 7 et 8 ans pour les garçons. avant l’âge de 7 ans pour les violences physiques (un peu plus tard pour les violences physiques les plus graves) ; avant l’âge de 9 ans pour les viols et tentatives de viol pour les filles, avant l’âge de 10 ans pour les garçons.

        https://virage.site.ined.fr/fr/actualites/

        N’oubliez pas également de mettre au courant la comission Sauvé, qui à enquété en 2021 sur les abus sexuels dans l’église. Elle sera heureuse d’apprendre que les prêtres et cardinaux ne savent pas lire.

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_ind%C3%A9pendante_sur_les_abus_sexuels_dans_l%27%C3%89glise

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      • Répondu par David le 15 janvier 2023 à  21:23 :

        "Tous les milieux sont touchés. Il faut en finir avec la thèse misérabiliste selon laquelle les violences incestueuses seraient l’apanage des familles défavorisées. Ce stéréotype qui fait écran à l’appréhension de la réalité ordinaire de l’inceste reste extrêmement vivace. Il continue de sévir, en particulier, chez des professionnels de tous horizons (police, justice, santé, éducation sociale…) et dans les médias, comme on a pu le voir pendant le procès d’Outreau en 2004. Si les études menées par les institutions judiciaires ou de protection de l’enfance donnent à penser que les violences sexuelles sont plus nombreuses dans les familles populaires, c’est notamment parce que ces familles sont plus étroitement surveillées par les travailleurs sociaux, et que les familles à fort capital économique et culturel disposent de stratégies fortes de déni et de maintien d’une culture du silence." Source : https://lejournal.cnrs.fr/articles/ce-que-lon-sait-de-linceste-en-france

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        • Répondu par Auteur.autrice le 15 janvier 2023 à  21:58 :

          Et quelle est la part de responsabilité de Bastien Vives dans tout ça ? Aucune, rien à voir, walou, peau d’zob ! Mentez mentez il en restera toujours quelque chose, en attendant avec cette cabale vous nuisez à la vie, la carrière et la réputation d’un auteur, d’un homme, d’un père, d’un fils, d’un mari qui n’a jamais commi de délit, qui a juste usé de sa liberté d’expression.

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        • Répondu par ced350 le 16 janvier 2023 à  02:34 :

          Oui certes tous les milieux sont touchés par les violences incestueuses, que je ne prend pas du tout à la légère. Mais dans quelle proportion ? C’est là le coeur de la question. Plus loin que la phrase citée dans le rapport du Sénat je lis :

          on ne peut tirer aucun
          enseignement valable des statistiques pénales/ les rares données disponibles proviennent des enquêtes de victimation

          Les statistiques analysées dans les documents officiels des institutions de la République, une et indivisible, ne vont certainement pas désigner une classe sociale, encore moins une ou plusieurs origines ethniques responsables des violences incestueuses, et c’est tant mieux.

          J’ai trouvé éclairante la lecture de cette étude publiée par le CNRS qui relève entre autres, qui sont les auteurs qui passent devant la Cour d’Assises de Douai, pour les dossiers clos en 2012, dans le tableau page 12, soit un cousin âgé de 21 ans, le concubin de la mère âgé de 50 ans, et deux cousins de 22 ans. Et je cite cette même page 12 :

          Les viols
          intrafamiliaux sont-ils portés à la connaissance des forces de l’ordre,
          des associations, d’autres institutions, des membres de l’entourage
          de l’enfant ? Ou restent-ils encore, dans notre société, indicibles ?
          Les stéréotypes, la naturalisation des rôles féminins et masculins empêchent-
          ils la visibilisation des violences commises par les femmes ?

          CNRS - Un rapport sur les violences sexuelles à caractère incestueux sur mineur.e.s

          Ceci dit on connait aussi, par des sources similaires, passées toutes les formules d’usage de la complexité etc., le profil des lecteurs de bandes dessinées, et je peux aussi opérer des citations :

          […] les lecteurs actuels de bandes dessinées se recrutent prioritairement
          dans les milieux favorisés, tant au plan du diplôme que de la position sociale,
          et la lecture de bandes dessinées est fortement corrélée aux autres pratiques
          culturelles. Elle se distingue cependant de la lecture de livres par son caractère
          masculin – qui tend à s’estomper sans toutefois disparaître dans les jeunes
          générations – et par le lien privilégié qu’elle continue à entretenir avec
          l’adolescence en dépit d’un lectorat adulte relativement important dans les
          générations nées après guerre.

          http://www.culturecommunication.gouv.fr/content/download/25390/212951/file/CE-2012-2-site.pdf

          Mon approche n’est pas classiste, car même si ce sont des pratiques minoritaires il y a des lecteurs dans les milieux défavorisés, prolétaires ou issus de prolétaires.

          Ce que j’énonce c’est que l’activité de lecteur de bandes dessinées, son profil, cohère plutôt mal avec la galaxie des auteurs de violences incestueuses, et que donc cette réforme culturelle prônée par une frange des autrices et auteurs de bandes dessinées m’apparaît plutôt artificielle dans les objectifs qu’elle se donne. Cette culture pour moi, et ce n’est qu’un avis, ne s’adresse pas aux auteurs de violences incestueuses, quand bien même elle serait misogyne et mettrait ces violences incestueuses en scène "burlesquement". Et je vois l’illettrisme comme un fléau, un défaut d’accès à la culture auquel chacun.e aurait droit.

          Et il s’agit là d’une analyse systémique peut-être moins dogmatique et gros sabots que celle produite par les autrices et auteurs de cette tribune Les raisons de la colère.

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    • Répondu par Auteur·ice le 18 janvier 2023 à  15:37 :

      Avons-nous affaire au Paco sidekick de Margo Mottin ? Si c’est le cas on comprend mieux le positionnement.

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  • Bravo Fremion
    on ne saurait faire meilleure synthèse de l’affaire Vivès et aussi de l’époque !
    faujour

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    • Répondu par PATYDOC le 16 janvier 2023 à  11:03 :

      Bravo le vieux Frémion, ultime représentant d’une génération qui en avaient ! Petite précision Donald n’a pas le cul en l’air, mais le fion, qu’il tortille sans vergogne depuis 89 ans !

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  • comentaire interdits
    15 janvier 2023 18:41

    C’est drôle, dans une tribune qui critique la censure, de censurer les commentaires qui ne vont pas dans votre sens et qui prennent le temps d’argumenter là ou vous souhaitez empêcher la discution.

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  • Je ne comprends pas la pensée de ces personnes qui s’attaquent à Bastien Vivès. Elles disent ne pas être pour la censure de ses livres. Vivès a-t-il alors le droit de continuer à être un auteur, de venir dédicacer ses bouquins au Festival d’Angoulême ? A-t-il le droit de participer à un débat ? A-t-il le droit d’être exposé ? On connait déjà la réponse à cette dernière question : selon ces personnes, c’est non.

    La lutte féministe semble légitimer chez elles le recours au sexisme, à la misandrie, aux insultes, au harcèlement moral en ligne (il suffit de faire un tour sur le compte Instagram de Vivès, ou sur celui de Zep qui a diffusé un dessin de Vivès en hommage à Titeuf, pour être édifiée). Ce faisant, leur lutte n’est pas ou plus crédible.

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  • Je ne peux qu’approuver et féliciter Frémion pour sa réaction. J’ai toujours été contre la censure et tout particulièrement quand elle concerne les créateurs. Le problème n’est pas d’être d’accord ou pas avec le propos. On est pour ou contre la censure, toutes les censures. Moi je suis contre. Merci Frémion !

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  • Bonjour,

    Suite à cette histoire faite à Bastien Vivès, j’ai relu Les melons de la colère et Décharge mentale, je suis impatient de relire Petit Paul ! J’avais ri la première fois, mais là avec tout ce machin depuis fin de l’année dernière, j’ai vraiment beaucoup rigolé, encore plus... A aucun moment je n’ai pris quoi que ce soit au sérieux ! De même l’analogie avec Disney, hou hou les gens : pas sérieux, hein !

    Dites, les gens, il faudrait dérider le slip hein...

    Pour ce qui est des 500 signataires, wouais y’en a des biens, dans les auteurs dessus, ils sont parfois plus inspirés dans leurs livres... Auraient-ils signé un peu vite parce qu’un ami ou une amie le demandait ? Si c’est le cas, ils doivent peut-être grandement le regretter aujourd’hui, mais c’est la grande loi d’internet, on peut "s’exprimer" mais après c’est gravé. Une charte ? Non mas ça ne va pas ? Et qui décide ? Qui met les limites de la bienséance ?

    Halala, misère d’époque de misère...

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    • Répondu le 17 janvier 2023 à  18:19 :

      Allez ! Un petit effort et on va arriver aux 100 commentaires !

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  • Walt Disney a été influencé par Béatrix Potter. Quelle perverse cette Potter !
    Et on peut remonter comme ça au moins jusqu’au Roman de Renart. Les livres des moines copistes sont truffés de lièvres à moitié vêtus.

    En fait, il faudrait commencer par tout interdire et changer le slogan "Il faut interdire d’interdire" si cher aux gauchistes de tous bords par "il faut autoriser d’autoriser". Et un seul auteur, ou plutôt une autrice de talent comme Emmaclit, aurait autorité pour autoriser.

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    • Répondu le 19 janvier 2023 à  10:35 :

      Que de polémiques pour des albums qu’on oubliera très vite, tout ça parce-que l’auteur est ultra-médiatisé. Il y a quand même d’autres choses à lire sur 6000 publications. Si Vivès arrête la BD, la BD s’en remettra.

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      • Répondu le 19 janvier 2023 à  12:48 :

        Le dessin de presse s’est bien remis du massacre des dessinateurs de Charlie Hebdo par une meute de fanatiques.

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        • Répondu par Henri Khanan le 12 février 2023 à  14:38 :

          Le dessin de presse s’en est remis, comme vous dites, au prix d’une lourde auto-censure des auteurs et des publications. La même chose pour quelques humoristes et chansonniers !

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      • Répondu le 19 janvier 2023 à  13:28 :

        Si vous ne voyez que le cas Vivès dans cette affaire, vous vous mettez le doigt dans l’œil. Si pour limiter le nombre de publications, vous vous efforcez d’accepter les kabbales contre les auteurs, comme si de rien n’était, c’est que vous ne valez pas mieux que les censeurs de la pétition et les signataires de cette Charte de la morale.

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      • Répondu le 19 janvier 2023 à  14:41 :

        Je ne vois pas pourquoi Vivès devrait arrêter la BD. ça deviendrait vraiment grave si on devait arrêter la BD chaque fois qu’on choque des cathos, des réacs ou des hypocrites.

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