Batman Detective Infinite T. 3 : La tour d’Arkham (1e partie) - Par Mariko Tamaki, Ivan Reis, Max Raynor & Fernando Blanco - Urban Comics

Depuis sa création, l’Asile d’Arkham a sollicité bien des débats, tant par son organisation inquiétante que par son manque d’aptitudes à endiguer la folie de ses pensionnaires. Considéré comme le pire des endroits de Gotham, où les pires criminels y séjournent, il n’en demeure pour autant qu’un simple édifice, un endroit de transit dont on s’évade avec une aisance déroutante.

"L’Elizabeth Arkham Asylum for Criminally Insane" comme on le nommait, avant sa récente explosion lors du "Jour A", regorgeait de mystères, sans pour autant guérir qui que ce soit.

Dorénavant, afin de remplacer l’ancien asile, la Tour d’Arkham voit le jour, située en plein cœur de Gotham, avec pour but comme l’énumère le maire Nakano : "Le phare d’un avenir radieux et sain".

Mais entre rêves et réalité, quel sera donc le futur de cette nouvelle tour, et surtout de ses pensionnaires qui portent immanquablement les stigmates désastreux du passé. Il ne suffit pas d’imaginer que la poisse qui suinte autour d’Arkham va inopinément changer de visage.

Tandis que le Dr Wear enflamme les foules lors de l’inauguration de la Tour d’Arkham, prophétisant les bienfaits des progrès médicaux destinés à ses 37 pensionnaires, certains journalistes demeurent cependant sceptiques quant aux arguments mis en valeur.

Après les récents événements qui ont conduit Le Chevalier noir dans les abysses souterraines de Gotham, Mariko Tamaki s’attelle dorénavant à un autre monument de taille : la nouvelle tour d’Arkham, qui suscite bien des interrogations. Déjà quant à la fiabilité du Dr Wear et de ses soit-disant remèdes miracles face aux pires psychotiques, comme c’est le cas de "Mr Freeze" plutôt préoccupé à congeler son café que Batman.

Le Chevalier noir justement, ne s’illustre que très peu, Mariko Tamaki privilégiant de mettre en avant la Bat-Family sous les feux de la rampe afin de permettre à Batman de récupérer de ses nombreux combats. C’est d’ailleurs essentiellement Nightwing et Huntress qui jouent les premiers rôles dans cette tour d’Arkham.

©Ivan Reis / Urban Comics

Sur le plan graphique, trois dessinateurs interviennent sur ce 1er tome, à savoir Ivan Reis, Max Raynor et dans un autre registre plus décalé Fernando Blanco. Plutôt homogène autant dans leur trait qu’au niveau du découpage, la qualité graphique d’Ivan Reis & Max Raynor se démarque cependant et se rapproche le plus de nos attentes. A tour de rôle, ils nous en mettent plein la vue avec un trait nerveux, précis et redoutable. Tous deux dépeignent les personnages avec précision, donnant des expressions authentiques aux visages des protagonistes, qu’ils souffrent, espèrent ou s’énervent.

Sans oublier la colorimétrie signée Brad Anderson & Luis Gerrero qui n’est pas en reste, éclairant de bout en bout ce travail éclectique.

On ne peut malheureusement pas en dire autant de Fernando Blanco, qui casse presque cette belle ambiance à l’aide d’un trait déstructuré, juvénile et loin d’être idéal, comparativement avec ce qui est proposé par ses deux comparses. Bref, on est loin des planches sublimées d’Ivan Reis & Max Raynor.

D’un point de vue général, ce 1er opus de la tour d’Arkham se veut prometteur grâce notamment à une narration intrépide et une dynamique constante. On ignore pour le moment où ce voyage nous emporte mais suscite notre curiosité.

©Max Raynor / Urban Comics