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Blanche Sabbah (Mythes et meufs) au Pop Women Festival : "les mythes et légendes ont une pérennité dans la culture contemporaine" [INTERVIEW]

Par Romain GARNIER le 9 août 2023                      Lien  
En août et septembre 2023, deux bandes dessinées de Blanche Sabbah, jeune autrice talentueuse, vont être publiées. La première est "Histoire de France au féminin" avec l'historienne Sandrine Mirza, la seconde étant la suite de "Mythes et meufs", le premier tome ayant connu un grand succès. Nous l'avions rencontrée lors de la 2e édition du Pop Women Festival pour échanger sur la place du féminisme dans la bande dessinée, et notamment son travail sur "Mythes et Meufs". Une rencontre passionnante et intellectuellement stimulante avec une autrice et activiste dont la production est à suivre.

Vous qui êtes une militante et activiste féministe, il était évident et important pour vous d’être présente à un festival (le Pop Women Festival) qui valorise avant tout la création féminine ?

Blanche Sabbah : Bien sûr ! Oui ! C’était primordial. D’autant que l’on a eu de grosses polémiques dans le milieu de la bande dessinée, juste avant, en janvier, au moment d’Angoulême. C’est un milieu qui vient de lancer son #metooBD, où il y a trop peu de créatrices de bande dessinée, trop peu de créatrices de bande dessinée qui sont valorisées à ce titre. Avoir un festival, pas exclusivement mais très axé bande dessinée, qui se construit pour faire contre-poids à cette situation, il était important de le soutenir.

Quand vous faites une bande dessinée, en plus d’être une artiste, et au regard des thématiques que vous traitez, avez-vous le sentiment de porter le fait d’être une femme ? Est-ce que pour vous le combat féministe et le fait d’être une femme est indissociable de votre activité artistique ?

BS : Cela est indissociable de mon identité, qui elle-même est indissociable de mon activité artistique. Comme je suis une femme, que je me bats au quotidien pour faire respecter mes droits, évidemment que ma pratique s’inscrit aussi dans cette démarche-là.

Est-ce que j’ai l’impression d’avoir une perspective particulièrement féminine parce que je suis une femme ? Je pense que cela se défend. Je pense qu’en tant qu’autrice, on va avoir une vision du monde qui est différente de la vision masculine. Tout simplement parce que notre expérience du monde est différente. Mais pas que. On est le produit de notre classe sociale, de notre orientation sexuelle, de comment celle-ci est perçue par la société. Tout cela vient évidemment s’imbriquer et se distiller plus ou moins explicitement dans mes productions.

Blanche Sabbah (Mythes et meufs) au Pop Women Festival : "les mythes et légendes ont une pérennité dans la culture contemporaine" [INTERVIEW]
© Dargaud

On ne peut donc pas échapper à notre habitus ?

BS : (Rires) L’habitus est un processus qui est lui-même en mouvement. On se situe dans un champs, mais on agit aussi sur le champs dans lequel on évolue. Cela n’est donc pas trop déterministe.

Vous avez un parcours universitaire assez riche. Vous dessinez depuis toute petite. À partir du supérieur, vous avez fait six mois d’école d’art, puis un an d’école Delcourt à Paris. Ensuite, vous avez fait deux master, l’un à Paris Diderot, en arts et littérature, et un autre en arts et sociologie à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales). En quoi la bande dessinée est pour vous un médium évident ? Pourquoi, vous qui avez écrit des mémoires où il n’y a certainement pas eu d’illustrations de votre part, avoir fait le choix de la bande dessinée ?

BS : La première raison est que je suis passionnée de dessin. J’ai toujours voulu faire des bandes dessinées. Avant de me poser la question de l’efficacité, de comment transmettre mon message et de la stratégie de la communication, cela s’est imposé à moi parce que je dessine tous les jours depuis toute petite. Le plan a toujours été de raconter des histoires en bande dessinée, même si je n’ai pas un parcours qui me prédestinait à cela.

En second lieu, c’est parce que c’est ainsi que je m’exprime le mieux. Autant j’adore écrire, et j’écris beaucoup. Vous aurez d’ailleurs remarqué que dans Mythes et meufs, il y a du texte à côté des bandes dessinées. Je n’ai donc pas renoncé à l’écriture et à expliquer mon point de vue à la manière d’un essai. Mais finalement, quand quelque chose me traverse et me bouleverse, que j’ai besoin de le décanter, je vais passer par le dessin, par la bande dessinée. C’est ce que j’ai fait sur mon compte Instagram.

Je pense qu’une des raisons pour lesquelles cela a fonctionné, que j’ai été « découverte » par Mâtin ! Et ensuite par Dargaud, c’est d’avoir retranscrit ce qui me travaillait au niveau militant, au niveau politique, mais aussi intime et personnel en petites bandes dessinées pédagogiques. Cela me vient très naturellement, comme lorsqu’on parle de nos passions. Certains s’expriment par la musique, d’autres par la danse. Moi, c’est le dessin. Spécifiquement l’alliance texte/image qui est mon support privilégié pour m’adresser aux autres, mais aussi pour me parler à moi-même.

Couverture de "Nos mutineries : réponses imparables aux idées reçues sur le féminisme"
© Mango Society

Vous évoquiez précédemment Angoulême où il y aurait trop peu de femmes mises en avant. Par plaisir de la contradiction, nous souhaiterions souligner que l’autobiographie, la vulgarisation scientifique, la biographie dessinée, la déconstruction des faits sociaux et imaginaires collectifs, le déterrement du matrimoine, la bande dessinée jeunesse en plein renouveau, sont autant de manières de faire de la bande dessinée qui sont aujourd’hui des succès populaires, voire critiques. Or ces créneaux sont majoritairement occupés par des femmes, ne seraient-elles donc pas à la mode ?

BS : Le féminisme est à la mode. C’est vrai. Partout. Ce n’est pas que la bande dessinée. Dans la littérature, dans les essais savants, c’est pareil. Des essais féministes, il y en a partout. Tous les deux jours, on a un nouveau « Comment déconstruire ceci ? ». Et il est vrai que les femmes sont surreprésentées dans ces secteurs là. Mirion Malle disait avec justesse à Angoulême que ce n’est pas tant au niveau des chiffres qu’il existe un problème, puisqu’on est presque à 50 % d’autrices de bande dessinée, mais le fait que l’on soit cantonnées à un certain type, un certain genre de bande dessinée.

L’idée que l’on soit très représentées en jeunesse, en pédagogie et en féminisme, n’est-elle pas à questionner ? On ne nous interviewe jamais sur notre technique de dessin, sur ce qu’on a voulu dire quand on a fait tel type de cadrage ou sur le pourquoi de notre intérêt pour cette période historique. C’est toujours, « en tant que femme, vous ne voudriez pas faire des trucs pour expliquer, pour être dans le care, pour s’occuper des enfants, être professeure ». Finalement, on retrouve des rôles stéréotypés de femmes : l’éducation, la maternité, se battre pour nos droits. Si on souhaite parler d’autres choses, on ne va jamais être privilégiées. On ne va jamais être mises en avant.

C’est ce que vous avez dit dans la question. Ce n’est pas tant de savoir s’il y a des femmes, car oui il y en a, mais de savoir comment elles sont mises en avant. Il est une bonne chose que le féminisme soit à la mode. Que cela soit un succès critique, que cela fasse vendre. Après, il faut se méfier du féminisme-washing. Des gens qui viennent vous voir avec des contrats scandaleux pour vous dire « Mais vous êtes féministe ! C’est bien si on diffuse votre parole, même si on vous paye très très mal ». Ce qui pose d’autre problèmes...

Puis, il y a aussi l’idée que si on est une autrice, on risque de se retrouver dans le rayon féministe de la librairie alors que notre ouvrage n’est pas particulièrement militant. On n’aura pas notre BD sur l’étagère des rayons qui ne sont pas spécifiquement féministes. Je trouve que cela est problématique.

Impression intitulée "Baiser de sorcières"
© Blanche Sabbah

Hier, au Pop Women Festival, nous avons aperçu un livre dont le titre est "Être noire n’est pas mon métier". Un essai collectif initié par Aïssa Maïga qui revient sur l’expérience d’actrices noires en France. Ce qui nous a fait penser à une vieille interview de Sidney Poitier dans lequel il affirme que les journalistes n’arrêtent pas de l’interroger sur tout ce qui est lié au fait d’être noir, mais qu’ils ne l’interrogent jamais sur le fait qu’il est avant tout un homme, un Américain, un artiste... Est-ce qu’être une femme est devenue un métier ?

BS : Il y a beaucoup de cela. Dans l’ouvrage que vous évoquez, on y parle de l’expérience d’être castée comme Noire avant d’être castée pour un rôle. Que vais-je devoir jouer à part la Noire ? À Angoulême, j’ai participé à une table ronde autour de laquelle une femme noire a justement dit que le fait d’être noire, d’avoir un vagin et un clito, tout cela venait très très loin sur la liste de qui elle est. C’est comme si je disais : j’ai des narines et des sourcils. Cela ne fait pas plus partie que cela de mon identité. C’est le regard des autres qui a défini cela comme une part déterminante de mon identité. Je trouvais cela très intéressant.

Est-ce que c’est un problème pour les femmes ? C’est un écueil sur lequel il ne faut pas tomber. Je suis cependant partagée sur cette question. De par les circonstances dans lesquelles on a grandi, été élevées, et d’autre part les circonstances de production de nos offres culturelles, font qu’être une femme va être déterminante dans notre perspective. En revanche, cela ne va pas être l’unique chose qui définit notre perspective. Nous réduire à cela, c’est un peu essentialisant.

Cela s’éloigne finalement de ce qui est dit dans les ouvrages féministes. Si on lit les productions féministes, qui sont abondantes en ce moment, on se rend compte que les choses sur lesquelles on met l’accent, c’est la pluralité des points de vue, des morphologies, des manières de militer, des manières de se raconter. Donc nous réduire une fois encore à une étiquette de femme, féminin, féministe, cela va à l’encontre des messages que l’on essaye de porter dans ces ouvrages.

Blanche Sabbah lors d’une Battle BD au Pop Women Festival
© Romain Garnier

Revenons, si vous le voulez bien, sur ce succès des femmes. Pour la seule année 2022, il y a eu le Grand prix d’Angoulême pour Julie Doucet, le prix Jacques Lob pour Marguerite Abouet, le prix de l’ACBD jeunesse pour Léonie Bischoff, prix des libraires de bande dessinée pour Aimée de Jongh, l’entrée de Catherine Meurisse à l’Académie des Beaux-Arts... Cette année, sept femmes ont été récompensées par un fauve d’Angoulême, que ce soit le prix spécial d’Anouk Ricard ou Manon Debraye pour le prix Druillet. Tout cela sans compter les succès d’Alison Bechdel en librairie, la revalorisation de l’œuvre de Nicole Claveloux à travers de belles rééditions, ou les percées de la jeune génération, dont vous faites partie, comme Léa Murawiec ou Claire Fauvel. Pensez-vous qu’on est bien partis pour une pleine reconnaissance de la création féminine en bande dessinée ?

BS : Oui ! On est sur la bonne voie. Trois autrices en liste pour le Grand Prix d’Angoulême. Du jamais vu. Cela faisait chaud au cœur. Tous les succès que vous venez de citer... Le fait que cela soit Catherine Meurisse qui fasse entrer la bande dessinée au panthéon de la légitimité culturelle, c’est fou pour un milieu qui a été longtemps si masculin. Celle qui va lui donner ses lettres de noblesses, c’est une femme. Ce n’est pas un petit aboutissement.

Et si on était pas sur cette voie, je n’aurais pas cet espace pour dire ce que je dis dans Mythes et meufs. J’en parlais à Angoulême, l’année dernière, avec Pénélope Bagieu. Tandis qu’elle me complimentait très gentiment sur ma bande dessinée, je lui ai dit : « - Mais enfin ! Tu n’as pas idée de tout ce qu’on te doit ! ». Si elle n’avait pas fait les Culottées, jamais je n’aurais pu publier quelque chose comme Mythes et meufs.

Et si elle n’avait pas prouvé que quelque chose de non mixte, de 100% féminin, de queer et de militant pouvait être un succès critique et de librairie, jamais les éditeurs n’auraient eu envie de parier sur les nouvelles collections féministes qui fleurissent un peu partout. On est donc clairement sur la bonne voie grâce à des pionnières qui ont foutu le pied dans la porte et qui nous ont permis d’avoir cet espace. Grâce à cela et grâce à elles, on peut avoir ce florilège de productions, de reconnaissances institutionnelles et critiques.

Extrait de "Mythes et Meufs"
© Dargaud

Vous parlez de ces pionnières. Il y en a de plus anciennes, comme Florence Cestac, Claire Brétécher et Nicole Claveloux. Elles étaient peu nombreuses. Là, vous, vous profitez pleinement de pionnières « récentes » comme Pénélope Bagieu ou Florence Dupré LaTour. Est-ce que ces femmes, ont pu, très jeune, faire partie du processus de construction de votre culture bande dessinée ? Ou l’essentiel de votre culture bande dessinée, ce sont des hommes ?

BS : Un petit peu des deux. C’est beaucoup et avant tout des hommes, tout simplement parce qu’ils ont dominé la production pendant très longtemps, et parce que la passion de la bande dessinée me vient de mon père. Il a une bibliothèque bande dessinée extrêmement fournie chez lui. C’est par ses lectures et son prisme que je suis tombé dans la bande dessinée quand j’étais petite. Forcément, c’était donc un prisme très masculin.

Mais, très vite, quand il s’est aperçu que j’adorais cela, il a commencé à m’en acheter. Des héroïnes déterminantes pour moi, il y a eu Lou de Julien Neel et La Rose écarlate de Patricia Lyfoung que j’ai lue quand j’avais 10 ou 12 ans. J’ai très vite regardé des bandes dessinées qui correspondaient davantage à ma tranche d’âge et ma sensibilité. Il y avait du Claire Bretécher partout chez moi. Mes parents adorent Les Frustrés et il y existait des grosses anthologies. J’étais trop jeune pour les lire, mais ce sont des images avec lesquelles j’étais familiarisée très tôt.

Ce qui m’a également beaucoup construite, et c’est peut-être moins perceptible maintenant, ce sont les mangas. Quand j’étais adolescente, j’étais très manga. J’ai beaucoup lu de mangas faits par des femmes...

...La production de mangas étant beaucoup plus mixte que la bande dessinée européenne, et ce depuis très longtemps, ...

BS : ...Exactement ! Alors, cela va être tout de même très genré. Les femmes vont faire des mangas sur l’amour avec que des femmes. Et les mecs vont faire des shōnen qui parlent de bagarre et de conquérir ou sauver le monde. Moi, je lisais un peu de tout. Je lisais beaucoup de shōnen parce que mon frère en lisait beaucoup. Et je lisais beaucoup de shōjo parce que j’étais très fleur bleue et que j’aimais beaucoup des histoires dans lesquelles il y avait des héroïnes. Or, il n’y avait que ce genre là où de véritables héroïnes étaient mises en scène.

De ce fait, j’ai été bercé par de la production féminine, mais pas forcément là où on l’attend. Durant mes études supérieures, j’ai délaissé un peu tout cela pour un contenu davantage littéraire parce que c’était ce que j’étudiais et parce que j’avais été déçue par mes études de bande dessinée.

Illustration de Jeanne d’Arc disponible sur le site de Blanche Sabbah
© Blanche Sabbah

Pourquoi ?

BS : La prépa et l’école, ce sont des raisons très différentes qui m’en ont éloignée. La prépa, c’était parce que je n’aimais pas du tout l’ambiance qui y régnait. C’était une prépa privée, ce qui allait à l’encontre de tout ce que je crois et tout ce pour quoi je me bats. Toute ma scolarité a été publique, sauf cette année-là. Cela me posait un cas de conscience d’y aller. Je n’étais pas d’accord pour que cela soit payant, sachant à quel point j’allais être précaire plus tard.

Ensuite, je n’aimais pas l’enseignement qui y était dispensé. C’est une pédagogie qui est très éloignée de ce que je pense efficace et sain, en nous montant les uns contre les autres, à nous dire que notre travail c’est de la merde, que l’on ne percera jamais, à jeter nos dessins à la poubelle devant tout le monde. Je trouve cela élitiste, cruel et inefficace. Je ne pense pas que les génies soient formés dans la douleur. Quand on sort du lycée, on est des petites créatures fragiles avec une confiance en nous qui n’est pas très solide. Notre dessin, on y met notre âme dedans. Quand on nous dit que c’est nul et que l’on ne vaut rien, cela ne fait que les dégoûter les gens des études artistiques et ne les poussent pas à se dépasser.

Quant à l’Académie Delcourt, c’était différent. Je n’ai aucune rancune vis-à-vis d’eux. Je ne m’y suis simplement pas retrouvée car c’était très professionnalisant, très vite. On étudiait pas vraiment l’art, on apprenait à faire des planches, à produire des choses. Après, c’était la première promo, tout le monde était un peu débutant. On a un peu essuyé les plâtres (rires). On était très peu, on a changé de logo trois fois, les profs n’étaient pas profs. C’était des auteurs qui essayaient de nous apprendre. Tout le monde était un peu en train de se former à cette nouvelle aventure.

Or, j’avais envie d’étudier l’art, un besoin de théorie, d’être dans quelque chose de plus savant. Dans ma famille, on a tous fait des études très prestigieuses et je pense que j’avais quelque chose à me prouver. Quand je suis arrivée en Fac, j’ai tellement aimé que j’ai fait mon choix. Je me suis dit que je reviendrais à la bande dessinée si c’était nécessaire et vital. Au final, j’y suis revenu par un biais détourné, qui est vraiment celui de ma génération, par les réseaux sociaux.

Illustration intitulée "T’as tes règles ?" disponible sur le site de Blanche Sabbah
© Blanche Sabbah

Pour vous, il y avait vraiment le besoin d’une assise intellectuelle à votre pratique artistique…

BS : Exactement ! Je n’avais pas l’impression d’avoir des choses à dire si je ne me plongeais pas dans quelque chose d’un peu érudit.

...Vous ne vous sentiez peut-être pas légitime ?...

BS : Raconter des histoires, faire de la fiction, oui. Mais je n’ai pu faire de la pédagogie sur les réseaux sociaux qu’une fois que j’étais en master 2 de sociologie. J’avais, comme vous dite, une assise intellectuelle, et davantage de confiance parce que j’avais le bagage théorique qui allait avec. C’était alors beaucoup plus simple pour moi de m’ancrer dans une perspective politique et de la diffuser.

Sur la page Dargaud vous concernant, il est dit que votre style se nourrit des autrices comme Catherine Meurisse, Claire Bretécher, Pénélope Bagieu ou Aude Picault. Pour notre part, quand on vous lit, nous pensons davantage à Mirion Malle, avec par exemple "Commando Culotte", ou Liv Strömquist avec "L’Origine du monde". Qu’en pensez-vous ?

BS : Je pense que je cite ces quatre autrices tout le temps, car ce sont d’énormes sources d’inspiration. Des femmes dont j’admire le travail et vers lequel je veux tendre. Une forme d’idéal que je n’ai pas atteint et jamais je n’aurais l’audace de me comparer à ce qu’elles produisent. Effectivement, la BD que j’ai produite pour le moment s’inscrit dans une forme militante et pédagogique qui ressemble et vient des réseaux sociaux, d’Internet, comme Mirion Malle. Ou qui allie des références académiques, comme Liv Strömquist, à des dessins caricaturaux.

Dans les faits, c’est à cela que mon travail ressemble. Il n’empêche qu’il y a une différence entre ce constat et les bandes dessinées que j’ai potentiellement envie de produire dans le futur, ainsi que les femmes qui m’inspirent,

Extrait de "Nos mutineries : réponses imparables aux idées reçues sur le féminisme" de Blanche Sabbah et Eve Cambreleng
© Mango Society

Nous avons rencontré Florence Dupré La Tour. Elle affirmait appartenir à la famille des dessinateurs de presse, comme Catherine Meurisse ou Aude Picault. Pensez-vous appartenir à cette famille ?

BS : C’est une remarque que l’on m’a souvent faite. Donc je pense que de fait, oui. Je pense que les dessins qui commentent l’actualité sur Instagram s’apparentent à une forme de dessin de presse numérique et instantané. En cela, les réseaux sont une bonne école.

Il est vrai que j’ai un style un peu lâché, un peu croquis. Très récemment, j’ai fait la couverture de L’Humanité et c’est ce qu’ils m’ont dit. Le rédacteur en chef m’a dit que mon dessin se rapprochait d’un dessin de presse, ce qui rendait cohérent ma sollicitation.

Après, je ne me revendique pas forcément de cette filiation, car je ne me suis pas particulièrement inspiré de dessins de presse pour construire mon style. Mais de fait, cela y ressemble un peu.

Vous avez désormais trois bandes dessinées à votre actif dont "Nos mutineries, réponses imparables aux idées reçues sur le féminisme" avec Eve Cambreleng. Mais tout a commencé pour vous en janvier 2021 avec la publication de "Mythes et meufs" sur le compte Instagram Mâtin, quel journal ! avant que son contenu soit publié en format BD en 2022. Comment avez-vous rencontré Clotilde Palluat ? Comment ce projet a t-il été pensé ? Comment êtes-vous arrivée sur Mâtin, quel journal ! ?

BS : À l’origine, j’ai vu passer le compte Instagram dans mes actualités, une amie dessinait une petite série où elle faisait chaque semaine, ou toutes les deux semaines, le portrait d’une personne engagée et inspirante dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cette amie partageait donc les posts de Mâtin !. Je trouve cela super. À l’époque, je n’étais pas professionnelle et je ne publiais que sur mon compte. Or, j’avais envie que mes dessins se retrouvent sur d’autres comptes, pour mettre en commun nos communautés et pour professionnaliser davantage la pratique.

Mâtin ! est le seul partenaire que j’ai jamais démarché. Je me suis adressé à eux alors qu’à l’époque le compte était très écologique. Maintenant il s’est vachement étendu sur plein de sujets sociétaux. Je leur ai dit que j’appréciais ce qu’ils faisaient, mais que moi je faisais plutôt du féminisme. «  - Est-ce que parler des droits des femmes vous intéresse ?  » Clothilde m’a répondu en m’invitant à prendre un café.

On a discuté. À la fin de ce café, on avait le projet de Mythes et meufs. Elle est arrivée en me disant « - Tu ne voudrais pas vulgariser de la philosophie ? ». Je n’avais pas très envie (rires). Je lui ai alors montré un de mes strips sur le mythe de Méduse publié sur mon compte personnel. Elle aimait bien. Je lui alors proposé de faire cela avec d’autres figures mythologiques. Elle m’a alors demandé si cela ne me disait pas de ne pas me cantonner à la mythologie, mais de faire aussi les contes de fées. Je lui réponds alors que je suis en train de lire Psychanalyse des contes de fées, que c’est génial, qu’il y a plein de choses à dire là-dessus. Elle me demande alors pour la rentrée, faisant suite au premier confinement, quinze noms que j’aimerais analyser à la manière de ce que j’avais fait sur mon compte. Et voilà !

Sortie le 30 août 2023
© Casterman

Sur votre compte Instagram, encore, vous popularisez des concepts féministes, mais aussi progressistes. Le dernier en date étant « White savior complex  ». Tous ces petits strips vont-ils se retrouver dans un livre comme Mythes et meufs ?

BS : Non, ce n’est pas prévu. Beaucoup de sujets étaient en phase avec l’actualité de l’époque. Mon avis s’est affiné, a évolué. Je trouve cela cool de les conserver dans le fil. Reprendre certains des thèmes que j’ai pu traiter sur mon compte et en faire un livre, pourquoi pas. Mais publier copier-coller des choses qui ont été pensées pour un format numérique, je ne suis pas toujours fan de l’idée.

Mythes et meufs, très vite, on a su qu’on allait en faire un livre. Et il y a des différences entre le contenu sur Instagram et ce qui s’est retrouvé dans le livre. Il y a eu un véritable travail d’édition. Il existe des contenus numériques qui sont propres à ce support, à cette plateforme et qui n’ont pas forcément vocation à se transformer en autre chose. Je trouve ça bien que cela existe en tant que tel. Après, je dis cela, mais il n’est pas impossible que je change d’avis plus tard. Pour le moment, j’apprécie que mon compte Instagram soit mon petit espace virtuel d’expression, où j’ai une liberté incomparable, une autonomie totale.

Sur Instagram, encore, vous avez récemment publié un strip qui est à la fois drôle et horrible sur l’histoire de France au féminin. Est-ce une amorce de projet ?

BS : C’est carrément un de mes prochains projets ! Cela sort fin août. Je fais une Histoire de France au féminin avec Sandrine Mirza, une historienne au scénario. Je fais tous les dessins et toutes les couleurs. Cela paraît chez Casterman-jeunesse. Quant à Mythes et meufs, tome 2, il sort en septembre.

Extrait de "Histoire de France au féminin"
© Casterman

Comment construisez-vous votre narration ? Vous le dites, le texte est extrêmement important pour vous. Parfois vous le mettez même à côté comme dans "Mythes et meufs". Pour vous, existe t-il une manière répétitive de construire votre narration ? Ou, au contraire, vous la pensez en fonction du projet ?

BS : C’est spécifique au projet. Sur Instagram, le mode opératoire est toujours le même. J’ai mes automatismes et mes méthodes. Pour "Mythes et meufs", je vais être très spontanée. Dès qu’une figure me parle, m’interpelle, que ce soit l’histoire ou la plastique. Si je trouve qu’une héroïne est imposante, intéressante, que j’ai envie de la dessiner, je me demande s’il n’y aurait-il pas un épisode à faire sur elle ? Est-ce que cette représentation ne serait-elle pas novatrice ou contraire archétypale ? Ce qui, dans ce cas, me conduit à la déboulonner.

Ensuite, je me lance dans mes recherches. J’ai quelques sources sûres, auxquelles je vais toujours puiser. Je vais m’inspirer des sources qui ont nourri ces sources là pour ensuite vraiment creuser mon sujet. J’ai également quelques sources d’autorité pour être certain de ce que j’avance, ainsi que des connaissances issues de mes études. Dans Mythes et meufs, j’essaie toujours de rappeler le mythe très rapidement, j’ai quelques planches pour l’analyser, une page-titre et une page de chute où je fais un lien avec quelque chose de contemporain pour montrer à quel point les mythes et légendes ont une pérennité dans le temps, qu’on retrouve sous des masques plus ou moins subtils dans la culture contemporaine.

Sortie le 29 septembre 2023
© Dargaud

Pour conclure, auriez-vous trois œuvres de trois autrices à conseiller absolument ? Ou, si vous le souhaitez, qu’avez-vous lu dernièrement que vous souhaiteriez absolument défendre auprès des lecteurs de bande dessinée ?

BS : Je vais conseiller Bergères guerrières d’Amélie Fléchais et Jonathan Garnier (Glénat). Série en quatre tomes, jeunesse, mais que les adultes devraient lire aussi. Absolument géniale, extrêmement bien dessinée. C’est rigolo, c’est de l’aventure, c’est pacifiste, c’est écolo, c’est féministe, c’est presque non-mixte (rires). Très ambitieux quant au message politique que cela porte et très agréable à lire.

J’ai adoré C’est comme ça que je disparais De Mirion Malle (La Ville brûle), qui parle de dépression, de guérison, de sexisme, d’amitié. C’est très beau, subtil et sensible.

Enfin, Bébé fille d’Élisa Marraudino aux éditions Même pas mal. C’est super bien ! Très drôle. Important sur plein de points. J’oubliais ! Le Grand Vide de Léa Murawiec (Ed. 2024). Mais je ne crois pas avoir besoin de le recommander. Tout le monde l’a lu.

(par Romain GARNIER)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782205203325

Mâtin, quel journal ! ✏️ Blanche Sabbah tout public Sciences humaines Féminisme Pédagogie France Pop Women Festival (2023)
 
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22 Messages :
  • Le féminisme est vraiment devenu une mode et un conformisme et il semble que maintenant toutes les femmes se revendiquent féministes et ne traitent que du sujet de la femme, ce qui est un peu ridicule et réducteur.
    En tant qu’homme j’ai soutenu les combats féministes depuis les années 70 mais je trouve dommage ce cloisonnement entre les sexes, les origines, ...
    Un auteur ou une autrice devrait pouvoir parler de tous les sujets

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    • Répondu le 9 août 2023 à  11:19 :

      Ce cloisonnement est le fruit de deux raisons : d’abord le marketing : il y a un public de niche pour des Bd féministes dessinées par des femmes. Donc si vous êtes une femme et que vous voulez dessiner un biopic de Churchill, on va plutôt vous inciter à dessiner le biopic d’un grande figure féminine ou féministe… il en reste encore beaucoup qui n’ont pas eu leur biopic. L’autre raison est que la frange radicale du féminisme fait davantage le buzz et étouffe un peu les tendances plus « modérées ». Vous vous dites homme et féministe ? On m’a récemment expliqué que ça n’existe pas. Il faut être une femme pour comprendre le combat des femmes. Par ces deux raisons, on recrée du sexisme dans le combat contre le sexisme.

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      • Répondu le 9 août 2023 à  16:34 :

        Je ne vois pas pourquoi une femme ne ferait pas un biopic sur Churchill. Qu’aurait été Churchill sans Clementine ?
        Le rapport entre Churchill et le féminin est très intéressant.

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      • Répondu le 9 août 2023 à  17:25 :

        En tant qu’homme, je n’ai jamais prétendu être féministe mais soutenir les féministes, ce qui est très différent. Si l’on étudie l’histoire du féminisme, on voit que beaucoup d’hommes ont contribué aux luttes des femmes, tout simplement parce qu’ils avaient le pouvoir à l’époque. Ce serait dommage de l’oublier et de vouloir diviser les sexes

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    • Répondu le 9 août 2023 à  11:54 :

      Un auteur et une autrice peuvent parler de tous les sujets.

      " Mirion Malle disait avec justesse à Angoulême que ce n’est pas tant au niveau des chiffres qu’il existe un problème, puisqu’on est presque à 50 % d’autrices de bande dessinée, mais le fait que l’on soient cantonnées à un certain type, un certain genre de bande dessinée."

      "mais le fait que l’on soient cantonnées"

      Aujourd’hui, aucune maison d’édition digne de ce nom n’oblige les femmes à se cantonner à tels ou tels sujets. Les autrices qui s’estampillent féministes se cantonnent toutes seules et pour des raisons purement mercantiles : plaire aux journalistes pour faire parler de son bouquin et en vendre plus. Le discours à la mode plaît à ceux qui se nourrissent exclusivement d’actualités. La presse au détriment de la littérature.

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      • Répondu le 9 août 2023 à  14:43 :

        Ce cantonnement est largement causé par les éditeurs, pas par les autrices. Les autrices sont des artistes comme tous les artistes : elles s’intéressent à tous les sujets, pas seulement la condition féminine. Les maisons d’édition perpétuent des clichés sexistes en voulant faire croire qu’il existerait des sujets féminins et des sujets masculins.

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      • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 9 août 2023 à  15:25 :

        Juste histoire de prendre un peu de hauteur...
        Vous semblez tous et toutes mettre de côté le fait que le monde suit son cours et que nous sommes dans une période où, la remise en cause légitime des acquis et privilèges des hommes aux détriment des femmes est devenue un sujet massif et même mainstream.
        On peut en penser ce qu’on veut, ne pas être d’accord avec ci ou ça, mais dans le fond peut importe, car nous devons inéluctablement composer avec le monde tel est, plutôt que l’inverse.
        Le fait que les combats féministes soient devenus mainstream dans un monde capitaliste en fait tout naturellement un sujet propice à être markété, labélisé, commercialisé, dilué. Pour le meilleur et pour le pire.
        La BD s’en fait tout naturellement écho, comme la caisse de résonance qu’elle toujours était.
        Les sujets sur la table en ce moment rabattent tellement les cartes que, oui ça peut irriter et surtout ça polarise les opinions comme rarement fort depuis longtemps.
        On nous a appris que le monde et le réel étaient fait d’une certaine façon mais une nouvelle génération n’en veut/peux plus et est bien décidée à faire autrement.
        Soit ! Construisons ensemble alors (je vous vois venir, vous allez me répondre que ’oui mais dans le camps d’en face on ne veut plus entendre parlez de ce que vous pensiez être un monde juste...’ mais ne vous inquiétez pas, ça n’est qu’une période de transition et quoi qu’il en soit, il y a encore bien assez de personnes de pouvoir ayant une pensée similaire à la votre pour vous y retrouver pendant encore un bon moment).
        Peut-être devrions-nous apprendre à juger des choses en tenant compte du contexte plutôt qu’en voulant absolument défendre notre petit lopin de terre et notre bout de beefsteak.
        Dans le fond c’est risible, imature et ça ressemble vraiment à une attitude de vieilles personnes qui ne supporte plus ce qu’est devenu l’air du temps en se souvenant avec nostalgie la merveille du monde d’en temps... Vous savez comme nos parents qui ne comprenaient rien à notre façon d’être au monde et qui voulaient absolument nous dresser pour retrouver le bon chemin.
        Il y a sans doute mieux à faire pour faire société !

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        • Répondu le 11 août 2023 à  05:34 :

          Si je vous comprends bien l’imaturité appartient aux vieilles personnes.

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        • Répondu le 11 août 2023 à  06:09 :

          Pour prendre encore « un peu plus de hauteur », (on sent tout de suite la modestie de celui qui commence son commentaire de cette façon), le monde ne change pas. Il y a un mouvement de balancier constant entre progressisme et conservatisme. Rien n’est jamais acquis. Vous pensez vivre une révolution depuis MeToo ? L’IVG qui semblait être un acquis de la révolution féministe précédente est purement et simplement en train de disparaître un peu partout sur la planète.

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        • Répondu le 11 août 2023 à  06:16 :

          Se positionner contre pour se donner l’illusion d’exister.
          Toutes les générations reproduisent ce même schéma.

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      • Répondu le 9 août 2023 à  22:51 :

        C’est quoi une « maison d’édition digne de ce nom » ? Une maison qui va vous donner une avance mais dont les impératifs commerciaux impacteront votre liberté créative ? Ou une maison qui vous laissera créer comme vous l’entendez mais ne vous versera pas un sou ?

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        • Répondu le 11 août 2023 à  05:37 :

          Une maison qui respecte et défend votre liberté d’expression. C’est à ça que servent les éditeurs. Pas à décide de ce qu’un auteur doit dire. Si un éditeur vous demande de servir ses idées, demandez-lui de vous salarier !

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          • Répondu le 11 août 2023 à  07:10 :

            Vous pouvez en citer des éditeurs si formidables qu’on rigole un peu ?

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    • Répondu par Sergio Salma le 10 août 2023 à  15:20 :

      "Un auteur ou une autrice devrait pouvoir parler de n’importe quel sujet". Ben fermez votre g... alors ! Parce que justement cette autrice a envie de faire des livres sur des sujets choisis , mûris visiblement avec soin. C’est votre intervention qui est débile puisque vous indiquez que les artistes ( et les éditeurs&
      éditrices) sont libres mais que cette autrice devrait faire autre chose . Faudrait savoir, elle est libre ou pas ? Haha. Envoyez vos suggestions de sujets.

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      • Répondu le 11 août 2023 à  05:41 :

        Vous n’avez pas bien lu mon commentaire. Il relevait des contradictions.

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      • Répondu le 11 août 2023 à  06:04 :

        Je dis que ce sont les maisons d’édition qui empêchent les autrices de publier des livres sur les sujets qu’elles aimeraient et les cantonnent à faire des livres sur la condition féminine. Avant de vous énerver, lisez les commentaires jusqu’au bout.

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        • Répondu par Sergio Salma le 11 août 2023 à  10:59 :

          Vlà aut’chose. Les maisons d’édition coupables de. Donc si on vous suit , les autrices sont désormais OBLIGÉES de parler de féminisme !? Qui ? Quelles maisons ? Et si une ligne éditoriale ne convient pas , on va voir ailleurs. Le monde, l’actualité, l’histoire, tout est un vivier de récits potentiels + l’imagination ou un mix des deux, le spectre est très large . Certain qu’il y ait un courant même une vague, comme il y a une vague de collections humour , une vague de récits didactiques, de bd feelgood , de bd-reportages etc...Laissons faire les 4 ou 5 premiers albums aux gens aussi . Jadis les journaux permettaient ces premières armes. Ici visiblement c’est internet qui a servi de tremplin, il y a adaptation permanente.

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          • Répondu le 11 août 2023 à  16:43 :

            M. Salma, le commentaire ci-dessous, signé Olive, résume parfaitement comment ça se passe et ce qu’il en est de la liberté des autrices de publier des albums sur les sujets qu’elles voudraient.

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  • #metoobd et non pas #meetobd
    Me too, moi aussi en anglais...

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    • Répondu le 11 août 2023 à  06:09 :

      "metoo" en anglais et "bd" en français (acronyme).
      Franchement, ça fait pitié.

      Répondre à ce message

  • Aucun·e auteurice n’est totalement libre de ses sujets, iel reste tributaire du bon vouloir de l’éditeurice de la·le publier ou pas. L’auteurice est libre de présenter des projets de son choix, l’éditeurice est également libre de ne pas les accepter, voilà qui peut orienter l’industrie vers des livres "genrés". Heureusement, ce n’est pas systématique.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 12 août 2023 à  06:49 :

      Voilà. Sans employer pour autant des néologismes issus de la controversée écriture dite « inclusive », on peut déplorer que la bienvenue arrivée de nombreuses femmes dans le milieu de la BD ne conduit pas pour autant à la disparition des stéréotypes de genre. C’est même amusant de le constater.

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