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Julie Chapallaz : "J’ai envie de projeter le lecteur dans une forme d’illusion rêvée" [VIDEO]

Par Thomas FIGUERES Frédéric HOJLO le 3 mai 2022                      Lien  
Les Éditions FLBLB en ont décidé ainsi : 2022 sera l’année du roman-photo. Pourquoi donc ? Tout simplement car le roman-photo, genre quelque peu méconsidéré aujourd’hui, a toujours fait partie de la ligne de l’éditeur qui fête ses vingt ans cette année ! Et quoi de mieux qu’un retour aux sources pour célébrer ces deux décennies de publications ? Avec un joli programme à la clé.

Les Éditions FLBLB l’ont décrété unilatéralement : 2022 est l’année roman-photo ! Après tout, le Ministère français de la Culture a bien proclamé une année de la BD qui a duré du 30 janvier 2020 au 30 juin 2021... Toute ironie mise à part, il s’agit surtout pour FLBLB de prolonger une action éditoriale militante destinée à donner un nouveau statut et, déjà, une nouvelle chance au roman-photo.

La chose semblait entendue : le roman-photo, c’est un mélange hétérogène de photographie, de cinéma et de bande dessinée, mélange abondamment aspergé d’eau de rose. C’était sans compter sur le travail d’un certain nombre d’auteurs, d’éditeurs et d’historiens, qui ont montré que le roman-photo peut être un mode d’expression à part entière - et non un genre - voire une forme artistique originale et stimulante. Gébé, avec ses 17 romans-photos paru aux Éditions du Square en 1974, ne fut pas le moindre de ses défenseurs, comme le rappelle Thomas Dupuis, co-fondateur avec Grégory Jarry des Éditions FLBLB et auteur sous le pseudonyme Otto T., dans un livret publié pour l’occasion.

Julie Chapallaz : "J'ai envie de projeter le lecteur dans une forme d'illusion rêvée" [VIDEO]
© FLBLB 2022

L’atavisme des Éditions FLBLB pour le roman-photo n’est pas nouveau. La revue maison lui consacrait ainsi en 2002 son quatorzième numéro. Un intérêt qui ne s’est jamais démenti en vingt ans, avec en 2018 une première « année roman-photo ». Deux voies ont été privilégiées : remettre en valeur des ouvrages patrimoniaux, comme ceux de Gébé ou de Jean Teulé, en leur offrant une réédition de qualité ; donner leur chance à de jeunes autrices et auteurs, comme Amélie Laval.

La Déflagration des buissons © Julie Chapallaz / FLBLB 2022

Par ces choix, les Éditions FLBLB se placent à contre-courant. Elles refusent autant les romances qui ont fait à la fois l’âge d’or et le malheur du roman-photo que les pures parodies, qui semblent dénier au roman-photo sa valeur créatrice intrinsèque. Pour autant, elles revendiquent l’expression, a contrario de la plupart des autres éditeurs qui préfèrent user de circonvolutions, même quand l’utilisation de la photographie est la base du travail de leurs auteurs. Mais, comme le rappelle Thomas Dupuis, tout espoir n’est pas perdu pour la roman-photo : l’expression « bande dessinée » a elle-même été pendant longtemps décriée par beaucoup...

La Déflagration des buissons © Julie Chapallaz / FLBLB 2022

FLBLB prône, tout en soulignant que le roman-photo est une pratique collective possédant des spécificités bien distinctes du cinéma et de la bande dessinée, une création décomplexée, pourquoi pas expérimentale mais avant tout centrée sur le récit. La maison d’édition entend le rappeler cette année avec un programme éditorial dense, constitué de trois réalisations inédites, un coffret à paraître cet automne et rassemblant trois romans-photos d’anticipation, une réédition et une mise en avant du fonds composé d’une vingtaine de romans-photos.

C’est à l’occasion de cette nouvelle fournée, La Déflagration des buissons, que nous nous intéressons aujourd’hui, ainsi qu’à son autrice, l’artiste plasticienne Julie Chapallaz.

Celle-ci a choisi le photomontage et une colorisation à contre-emploi pour servir un récit totalement loufoque. On pense à La Balançoire de plasma de Pierre La Police et Jean Lecointre, en moins surréaliste certes. Mais l’autrice explore une voie qui lui est propre et qu’elle a déjà empruntée auparavant pour réaliser des vidéos, des cartes postales ou un flip book, édité en 2018 déjà par FLBLB.

D’où vient Julie Chapallaz ? Comment se construit un roman-photo ? Et surtout comment parvient-on à faire cohabiter un ours spécialiste en dendrochronologie, un héros passablement paumé, des bûcheronnes féministes toxicos et des questionnements sur notre rapport au temps ? Réponse en vidéo !

La Déflagration des buissons © Julie Chapallaz / FLBLB 2022
La Déflagration des buissons © Julie Chapallaz / FLBLB 2022
La Déflagration des buissons © Julie Chapallaz / FLBLB 2022

Entretien : Thomas Figuères.
Réalisation : Manon Dias, Léo Jacquet, Thomas Figuères.
Texte & références : Frédéric Hojlo.

(par Thomas FIGUERES)

(par Frédéric HOJLO)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782357613119

- La Déflagration des buissons - Par Julie Chapallaz - Éditions FLBLB - maquette par Lucie Castel & Guillaume Heurtault - 17 x 24 cm - 224 pages couleurs - couverture cartonnée - parution le 17 février 2022 - 20 €.

- Debout le roman-photo ! - Par Grégory Jarry - Éditions FLBLB - 13,5 x 18 cm - 16 pages en noir & blanc - parution en août 2015 - lire cet ouvrage en version numérique & gratuite sur le site de l’éditeur (au format pdf).

Consulter le site de l’autrice & lire les premières pages de l’ouvrage.

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