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Angoulême 2020 : La frénésie manga à l’ordre du jour au prochain Festival

Par Thomas FIGUERES le 22 juillet 2019                      Lien  
On s'en doutait, avec un Grand Prix 2019 dédié à la mangaka Rumiko Takahashi, le manga se place en pole position de la 47e édition du Festival International de la bande dessinée d’Angoulême avec déjà deux expositions consacrées au 9e art japonais prévues pour 2020 !

Le mois de janvier est encore loin et l’équipe de communication du FIBD a décidé de savamment distiller ses informations afin de faire monter l’attente des fans. Et c’est avec l’annonce de l’exposition Gunnm, l’ange mécanique et une brève description de l’impact de l’œuvre du mangaka Yukito Kishiro sur la pop culture mondiale que le FIBD débute l’annonce de sa programmation.

Œuvre majeure ayant atteint l’hexagone dans les années 1990, Gunnm et les séries appartenant à son univers, Gunnm Last Orders et Gunnm Mars Chronicles, ont durablement imprimé l’imaginaire collectif de toute une génération. Cet univers post-apocalyptique et cyberpunk laisse entrevoir les tourments d’un auteur très impliqué émotionnellement dans sa production, à tel point que Gunnm n’aurait pu ne jamais connaître de suite.

Les seuls détails accessibles pour le moment concernant l’évènement sont la tenue d’une masterclass ainsi que d’une séance de dédicaces (sera-t-elle rémunérée ?), aucune information supplémentaire concernant la composition de l’exposition n’a été communiquée. On peut toutefois s’attendre à une scénographie grandiose à la vue du potentiel graphique de l’œuvre.

Angoulême 2020 : La frénésie manga à l'ordre du jour au prochain Festival

Une seconde exposition consacrée à un auteur nippon a également été annoncée, Yoshiharu Tsuge, Le père du watakushi manga, qui consistera en une rétrospective de la carrière de l’auteur.

Cette exposition, dont les commissaires seront Xavier Guilbert, rédacteur en chef de du9, l’autre bande dessinée Stéphane Beaujean, co-directeur artistique du FIBD, Mitsuhiro Asakawa, grand fan de l’œuvre de Yoshiharu Tsuge ayant œuvré à son édition occidentale, et Leopold Dahan, notamment co-auteur, en compagnie de Stéphane Beaujean, de la préface de la réédition de L’Homme sans talent de Yoshiharu Tsuge paru en 2017 aux éditions Atrabile, présentera de façon totalement inédite en France, des planches originales du mangaka.

L’exposition mettra en avant le genre spécifique du watakushi, qui découle directement du genre romanesque du même nom, consistant en un savant mélange entre autobiographie et autofiction. Ce style littéraire, et désormais graphique avec le talent de Yoshiharu Tsuge se concentre sur le moi et l’intime plutôt que sur le divertissement, à l’inverse de l’autre grande figure du neuvième art nippon de l’époque, Osamu Tezuka.

En effet, le watakushi connut son avènement en 1968 avec la parution du Nijishiki de Tsuge. L’auteur est considéré, au même titre que Tezuka comme l’un des piliers du manga actuel, ayant influencé toute une génération d’auteurs.

Le parallèle peut sembler osé, mais l’influence de Tsuge sur la scène manga se retrouve dans la carrière de Kishiro. L’instabilité émotionnelle dont il fit preuve tout au long de sa carrière, ayant mené à la superbe de sa production, se retrouve chez l’auteur de Gunnm, qui a su s’offrir entièrement à son œuvre. Le récit est toutefois sensiblement différent. Gunnm, bien qu’il présente des phases d’introspections, d’onirisme et de réflexions intimes n’en reste pas moins un manga d’action et de divertissement, l’éloignant du watakushi. La filiation entre ces deux auteurs est donc à considérer du point de l’engagement personnel de l’artiste.

Le fil conducteur des expositions du 47e festival d’Angoulême semble s’esquisser et nous avons hâte d’en découvrir plus ! Il faudra toutefois attendre le 30 janvier prochain pour admirer les accrochages concoctés pour l’occasion. À noter que la présence japonaise sera renforcée par la remise du Grand Prix à Rumiko Takahashi dont notre rédacteur en chef adjoint Aurélien Pigeat nous présentait la carrière à l’occasion de l’annonce de sa nomination.

(par Thomas FIGUERES)

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