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Le grand monde de la micro-édition bruxelloise

Par Marlene AGIUS le 31 mai 2022                      Lien  
La micro-édition est petite par son nom et le nombre de ses tirages ; elle ne l'est pas en qualité. Des fanzines aux prints, BD collective ou solo, absurde, sans histoire, riche de sens, poétique, de la science-fiction au militantisme : elle essaye de se faire une place en festival, dans la capitale belge, et dans le monde de la BD.

Façonnage manuel, techniques d’impressions variées : rien de nouveau sous le soleil pour la micro-édition, mais elle se démarque ici par une présence abondante. Elle se décline en autant de thèmes que de formats, et à Bruxelles, ce n’est pas ça qui manque. Collectifs d’auteur.ices, groupes créés au sein d’écoles d’art bruxelloises, et maisons éditions formées au sein des différents ateliers d’impression, tous se côtoient de près ou de loin parmi les nombreux évènements.

Le week-end dernier, Stachmoule, collectif de BD en mixité choisie (femmes et minorités de genre) a organisé le Stachfest, festival de micro-édition féministe à La Vallée.

Le grand monde de la micro-édition bruxelloise

Une quarantaine d’exposant.es y présentaient de la BD et de l’illustration (parmi lesquel.les Juliette Boutant, Marie Spénale, Thamos le Thermos,..) et des ouvrages collectifs (Femixion (BD science-fiction), Forgeries, éditions Mardi Soir...), jusqu’à l’exposition des planches du premier ouvrage du collectif, Le Confessional.

© Femixion
Gueuxland - Liza Reichenbach © Éditions du Mardi Soir

L’attraction du festival : un vrai confessionnal où l’on peut rentrer et s’enregistrer anonymement. Une collection d’histoires qui finiront dans le prochain fanzine illustré par le collectif.


Un autre salon d’édition a été organisé la semaine dernière à la Maison du Peuple par les éditions Du Noir Sous Les Ongles, dont la dernière publication illustrée par Léa Jarrin (membre du collectif Stachmoule) et co-écrite par Lorraine Ami et Jean-Baptiste Geze, suis les traces d’un groupuscule identitaire belge.

Les Oubliés de la Nation © Du Noir Sous Les Ongles
Les Oubliés de la Nation © Du Noir Sous Les Ongles

Plusieurs maisons présentes à ce salon avaient déjà été rassemblées au Festival d’Angoulême, sur un stand collectif subsidié par Wallonie Bruxelles International - en charge de promouvoir la création en dehors des frontières belges.

Si le Spin-Off est une aile plus underground du FIBD (Un livre sérigraphié dans une boîte d’allumettes ? Des cartes de visites comestibles ? Un fanzine en risographie qui se déplie en table ? Tout y est possible), c’est pourtant dans la bulle du Nouveau Monde qu’était installé le stand wallon.

Il réunissait du plus installé comme le Fremok, La 5e Couche et L’Employé du Moi, jusqu’aux structures alternatives tels les Ateliers du Toner, imprimerie coopérative qui diffuse les livres façonnés dans leurs locaux, entre autres ceux d’En 3000 éditions, Brumeville, et les Éditions Désespoire, pour n’en citer que quelques uns.

La grande Utö - Éléonore Scardoni © En 3000 éditions
Ils Brûlent - Aniss El Hamouri © Brumeville
Les Rêves Enflammés - Maïa Hamilcaro-Berlin © Éditions Désespoire

Un autre lieu phare de la ville reste La Petite Fanzinothèque Belge qui réunit une collection immense de fanzines de toutes les époques, et organise ses évènements dans un ancien bunker. Alors hors de question d’être mainstream. Mais parmi les jeunes illustrateurs et petits éditeurs, l’aspiration de certains est de pousser jusqu’aux grands tirages, ambition tacite.

Certain.es se demandent comment ces circuits parallèles peuvent s’affirmer dans un monde marchand sans reproduire à une autre échelle les mécanismes souvent décriés de la grande industrie.

La plupart de ces éditions sont à structure associative, mais ne sont pas forcément fédérées entre elles ; quelques uns déplorent le manque d’union en y voyant une forme de compétition, d’autres au contraire préfèrent la diversité des structures pour préserver leur indépendance. C’est une question ouverte.

Beaucoup ont commencé par là. C’est le laboratoire artistique et narratif où s’affirment les bédéistes libres de s’émanciper des contraintes scolaires ou éditoriales, et où les collectionneurs essayent d’anticiper et dénicher des talents qui s’en iront, l’occasion donnée, vers les grands éditeurs.

(par Marlene AGIUS)

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