Les Liens du sang T. 8 - Par Shuzo Oshimi - Ki-oon

Par Marc Vandermeer le 24 décembre 2020

Lien

Le réveil de Shigeru, tombé de la falaise, entraîne un déferlement de sentiments chez tous les membres de la famille, principalement dans l’esprit de Sei, enclin à suivre les préceptes de sa mère, envers et contre tout… Une incursion dans l’obscurité cachée de l’âme humaine signée Shuzo Oshimi.

En soutenant sa mère face aux accusations de son cousin, Seiichi amplifie le lien étrange qui le lie à Seiko. Son état d’esprit s’en trouve également perturbé, le poussant inéluctablement vers une sorte de démence violente. Impossible pour l’adolescent de retenir ses cris, ses coups… l’enfant a complètement changé !

Pire encore, le garçon jusque là doux et timide, s’acharne sur un camarade de classe venu l’ennuyer dans les toilettes. Certes, cela aurait pu être pris pour de la légitime défense face à du harcèlement, mais Seiichi ne parvient pas à stopper ses poings, encore et encore, jusqu’à n’en plus pouvoir, jusqu’à ce qu’un professeur le ramène à la réalité : à califourchon sur son rival ensanglanté, lunettes brisées, éclats de verre dans la peau…

Si le précédent tome annonçait le changement en perspective de l’adolescent manipulée par une mère machiavélique, lee 8e volet des Liens du sang conforte le lecteur dans cette impression : Sei n’est plus lui-même. Il est devenu le pantin d’une mère psychologiquement malade, esclave de ses propres sautes d’humeur et un amour malsain envers Seiko qui ne cesse de jouer avec les sentiments de son fils.

À tel point que la réunion de famille tant attendue dérive en procès afin de démêler le vrai du faux quant à la chute de Shigeru de la falaise et découvrir les pans du passé de cette femme dérangée et dangereuse, tant pour elle-même que pour les autres. Autant dire que le grand maître de l’âme humaine, Shuzo Oshimi, entraîne encore et toujours le lecteur dans les plus sombres abysses de la psyché.