Saint Seiya Dark Wing T. 1 - Par Kenji Saito & Shinshu Ueda - D’après l’œuvre originale de Masami Kurumada - Ed. Kurokawa

L’univers des Chevaliers du zodiaque, créé par Masami Kurumada, fait rêver depuis des décennies. Dès lors, on ne compte plus les adaptations, les suites, les dérivés, de sorte que naît aujourd’hui Saint Seiya – Dark Wing des mains de Kenji Saito et Shinshu Ueda. Tous deux fans de la première heure, c’est plein d’espoir qu’ils entament ce nouveau spin-off qui prend place à notre époque.

Durant un voyage scolaire à bord d’un paquebot de luxe, Shôichirô se retrouve propulsé hors du bateau avec une amie. Ce qu’il ignore encore, c’est que tous les passagers vont disparaître dans les flots, tantôt pour se réveiller à Elysion – une parcelle de ce qui reste du royaume d’Hadès – tantôt en terres inconnues. Ils sont a priori morts des suites d’une bataille entre le dieu des Enfers et Athéna.

Là où Kenji Saito s’écarte des trames habituelles de Masami Kurumada, c’est qu’il invite le lecteur à suivre un héros qui va devoir affronter Athéna, déesse principale de l’œuvre originale. Son scénario amène à penser qu’Athéna a lancé les hostilités alors qu’une paix sereine régnait entre les différentes divinités. Autant dire que c’est perturbant pour le lecteur aguerri, féru des aventures de Saint Seiya !

©Shinshu Ueda / Kurokawa

Le graphisme de Shinshu Ueda aussi déstabilise un rien, sans pour autant démériter. Loin du dessin de Masami Kurumada, quelques traits rappellent néanmoins les précédents chevaliers tout en conférant le propre style d’un dessinateur qui sied à cette nouvelle génération. Un charadesign rajeuni et dynamique, pétillant de fraicheur loin des précédents héros accablés dès l’enfance par la pression des entraînements pour devenir chevaliers de bronze. C’en est presque surprenant de retrouver Sôjirô, le jumeau de Shôichirô, arborant d’ores et déjà une armure d’or, et non des moindres…

Reste à comprendre ce qu’il se passe. Le scénariste amène savamment son récit en imprégnant le lecteur du bienfondé des agissements d’Hadès affaibli après cette première bataille dévastatrice pour son royaume. Ce qui coince, c’est évidemment la faute imputée à Athéna que nous avons appris à aduler dans la série originale. Que s’est-il réellement passé ? Quel secret cachent les chevaliers d’or depuis plus d’un an avant le drame en pleine mer ?

Par le biais d’un flashback qui débute à l’instant même où les deux frères se retrouvent face à face dans le sanctuaire de la déesse, les pièces de l’échiquier se mettent presque automatiquement en place sans pour autant pointer les instigateurs de cette nouvelle guerre. Est-ce Athéna ? Hadès ? Un chevalier encore inconnu ? Le seul lien entre tout ce beau monde et les arcs précédents est Aiolos, chevalier du Sagittaire qui a visiblement ressuscité pour à nouveau disparaître à l’aube de cette nouvelle série qui se veut prometteuse si on s’y attèle indépendamment de l’œuvre originale ou en tant que néophyte de la saga.