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Asterix & Obélix L’Empire du milieu : La recette de la potion magique manque d’ingrédients

Par Kelian NGUYEN le 1er février 2023                      Lien  
Ce mercredi 1er février sort, enfin, le tant attendu cinquième film issu de la saga "Astérix & Obélix" : "L’Empire du Milieu". Film français le plus cher de l’histoire du haut de ses 65 millions d’euros de budget (loin des "blockbusters" américains), le film réalisé, écrit et campé dans le rôle-titre par Guillaume Canet jouit d’un casting pléthorique. Une cohorte de caméos qui se transforme davantage en amas de petits sketchs qu’en un scénario digne d’une phalange romaine prête à détrôner le sacro-saint "Astérix Mission Cléopatre".

Il faut dire que le défi était de taille, Guillaume Canet s’est attaqué, en premier, à l’écriture d’un scénario original pour un film en images réelles des aventures de nos amis gaulois. Avant lui, seul Alexandre Astier avait été assez fou pour se lancer. Mais uniquement en film animé. En outre, selon ses propres mots, jamais il n’essayerait cette aventure en prise de vues réelles.

Asterix & Obélix L'Empire du milieu : La recette de la potion magique manque d'ingrédients

La marche était elle trop haute ?

Dans Astérix & Obélix : L’Empire du milieu, nos deux amis gaulois viennent en aide à Graindemaïs, nouveau venu dans la saga et neveu d’Epidemaïs le fameux marchand phénicien. Sous les traits de Jonathan Cohen, cette nouvelle tête blonde (enfin faux blond, puisqu’il essaie de faire croire qu’il est Gaulois, c’est bon pour ses affaires en Chine) fait office de Side-Kick humoristique dans le style caractéristique de l’acteur de La Flamme. Ce commerçant fourbe et lâche s’est entiché de la Princesse de Chine qui demande l’aide du village d’Armorique pour sauver sa mère, l’Impératrice enfermée dans les geôles du perfide Deng Tsin Qin.

Le cœur sur la main, et appuyé par les convictions de Bonemine qui définit, elle-même l’entraide comme étant dans l’âme gauloise, nos héros s’en vont de l’autre côté du monde visiter une contrée jamais explorée par les créations de Goscinny et d’Uderzo.

L’esprit originel bien présent.

Tous les critères d’une bonne aventure d’Astérix sont bien présents. Heureusement pour le réalisateur quand on sait le nombre de doléances qu’avaient reçu les deux auteurs originels quand ils oublièrent un naufrage de pirate ou autres foires d’empoignes au sein du village. Après tout que serait une aventure d’Astérix sans poisson pas frais ?

Toujours dans l’esprit le plus goscinniesque qui soit, cette nouvelle histoire se veut inscrit dans l’aire du temps : mal-bouffe, conseils de bien-être, revendications féministes et autres anachronismes de 2023, s’intègrent à l’histoire avec plus ou moins de subtilité : qui aurait imaginé un jour voir le Grand Jules César se présenter en faisant le signe de Jul ?

Niveau casting, là aussi la production a fait fort. À chaque séquence sa nouvelle apparition surprise, parfois un peu tirées par les tresses. Pour les plus sportifs d’entre vous, vous ne manquerez pas de voir apparaitre à l’écran le grand Zlatan Ibrahimovic. Après celle de la légende française Zinédine Zidane, visible dans Astérix aux Jeux Olympiques, c’est au tour de l’ex star du PSG de faire des siennes. Prêtant ses traits au général romain Antivirus (bien loin de l’antivirus campé par Jean-Paul Rouve dans Astérix Mission Cléopâtre), Zlatan arrive avec la rage d’un lion et l’habilité d’une panthère pour terrasser les royaumes confédérés de Chine.

Assommé par la critique, ce cinquième opus pâtit d’une fluidité perturbée par un trop plein de guest stars. Il souffre aussi d’une sempiternelle comparaison à l’indémodable et inégalable adaptation de la série par Alain Chabat. Il n’en reste pas moins que ce film joue son rôle de divertissement familial du dimanche soir.

Co-production TF1, Canal + et, plus étonnant, Netflix, ce film sort à l’heure où les débats sur la chronologie des médias font rage et que le film sort en salle, il serait intéressant de voir comment et surtout où et sous quelle forme le long métrage vivra sa vie après être passé dans les salles obscures.

© Kelian Nguyen

Un Carpet Bombing marketing accompagne le film, comme il se doit. Cependant, attention au mauvais goût : dans Astérix, Panoramix pense à rajouter du homard au dernier moment. Ici, pas d’ingrédient-surprise qui relève le goût.

Pour accompagner la sortie en salle, et comme pour le film d’animation Astérix et le Secret de la potion magique, les Éditions Albert René sortent l’album du film magnifiquement illustré par Fabrice Tarrin et réécrit par Olivier Gay. Vous y retrouverez l’intrigue du film sous un autre angle. Une pièce immanquable dans toute bibliothèque d’irréductible fan gaulois.

(par Kelian NGUYEN)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782864976165

Asterix ✍ Olivier Gay ✏️ Fabrice Tarrin Action Humour Illustration France
 
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23 Messages :
  • Vu cette après-midi dans une salle quasi pleine, j’ai passé un bon moment, j’ai ri avec la salle, c’est un bon film, un bon Astérix. J’étais sceptique quant à la capacité de Canet d’incarner Astérix et plus encore pour Lelouch Obélix, mais on l’accepte très vite, leur complicité marche bien. Jonathan Cohen est hilarant comme à son habitude. Ce film devrait avoir un succès tout à fait mérité. N’oublions pas qu’il s’agit avant tout d’un divertissement qui s’adresse aussi aux enfants, ce n’est pas un Hanneke ou Tarantino.

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    • Répondu le 2 février 2023 à  07:33 :

      C’est vrai, c’est comme la bouffe, quand c’est pour les enfants, ça n’a pas besoin d’être de bonne qualité.

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      • Répondu par Varlin le 2 février 2023 à  09:57 :

        Vous donnez de la merde vous à vos enfants ??? Les pauvres !
        Un film pour enfants ce n’est pas Game of Thrones. La bouffe pour enfants on n’y met pas d’alcool, de choses trop acides, âcres, de fromage fermenté, on forme le goût.
        Comme les BD de Goscinny, le film s’adresse à tous les publics adultes et enfants et c’est tout à fait réussi.

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        • Répondu le 2 février 2023 à  17:58 :

          Euh je crois que le message de 7h33 était une plaisanterie…

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  • Les rageux vont s’étouffer en voyant que cet opus sera non seulement populaire mais bien reçu par les familles. On est loin du poussiéreux 1er ou du naufrage du 3e. Le 4e n’était pas aussi culte que le 2e, ça ne l’empêchait pas d’être sympa et bien reçu également. Et celui-ci est meilleur que le dernier. Il sera un succès à l’international, n’en déplaise aux frustrés rabougris qui voient le pays comme un nain capable uniquement de produire des drames en cuisine fauchés et dépressifs. On peut faire les deux, et c’est tant mieux.

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    • Répondu le 2 février 2023 à  14:50 :

      J’ai l’impression que vous vous avancez beaucoup… on peut aimer et défendre la culture populaire et ne pas apprécier pour autant ces ersatz médiocres qui n’utilisent la BD originale que comme un prétexte pour aligner des sketches pas drôles avec des vedettes de la télé ou du foot comme guest-stars. Je ne sais pas ce que vaut celui-là mais c’était le cas des 5 ou 5 précédents en tout cas.

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      • Répondu par Chris le 2 février 2023 à  15:05 :

        Je ne sais pas ce que vaut celui-là mais c’était le cas des 5 ou 5 précédents en tout cas.

        Bref, vous n’aimez pas le cinéma.

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        • Répondu le 3 février 2023 à  07:50 :

          Ah ? Parce que au cinéma il n’y a que des adaptations médiocres de BD ? C’est marrant, j’y ai vu plein d’autres choses géniales pourtant.

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    • Répondu par Totocarolo le 4 février 2023 à  07:09 :

      Quelle prétention nous avons là ! Regardez déjà les vrais chiffres des premiers jours, ça devrait déjà vous calmer ! Je l’ai vu en avant-première avec un maigre espoir de qualité qui a vite disparu. Il y a bien ça et là quelques points positifs (comme les interprêtations de vrais comédiens comme Gilles Lellouche où encore Vincent Cassel) mais le reste est désespérement plat. Quand on sait que Goscinny a écrit 24 albums d’Astérix, c’est sidérant de voir que ce film ne reprend quasiment (à un détail insignifiant prêt) aucune trame de ceux-ci. Affligeant. Vivement la fin de l’année et la série Netflix d’Alain Chabat.

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      • Répondu par Fred le 5 février 2023 à  18:58 :

        Quand on sait que Goscinny a écrit 24 albums d’Astérix, c’est sidérant de voir que ce film ne reprend quasiment (à un détail insignifiant prêt) aucune trame de ceux-ci.

        C’est le principe même d’un scénario original, comme les 12 travaux d’Astérix ou Le secret de la potion magique. Pourquoi toujours vouloir qu’on vous raconte une histoire que vous connaissez déjà ?

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  • Il est bien ce film, rigolo, tout à fait dans l’esprit Goscinny Uderzo, ça rigolait dans la salle, c’est agréable de retrouver nos personnages préférés.

    Bien-sûr les rageux vont descendre le film sans même l’avoir vu, c’est typiquement français ça, ils avaient fait la même chose avec Mission Cléopatre avant qu’on ne parle de film culte. Nul n’est prophète en son pays, surtout en France.

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    • Répondu le 3 février 2023 à  16:29 :

      Beaucoup beaucoup de mauvaises critiques pourtant. Et de la part de gens qui ont vu le film. Pourquoi traiter les gens qui ne pensent pas comme vous de « rageux » ? Pourquoi ne pas accepter qu’on a tous le droit d’avoir un avis et que c’est très bien comme ça ?

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      • Répondu par Henri Khanan le 3 février 2023 à  19:31 :

        “Vu le film cet aprés-midi. Il mérite mieux que ses mauvaises critiques. Un formidable nombre d’acteurs connus, à l’aise dans leur rôle. Un scénario original, quelques allusions gauloises en dessous de la ceinture !
        Un bon moment de cinéma, merci aux mauvaises critiques qui m’ont donné envie d’aller voir par moi-même !

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      • Répondu par PHILÉMON le 3 février 2023 à  22:34 :

        Les critiques ne sont pas des spectateurs, ce sont des critiques, c’est un métier, alors ils critiquent, comme des criticaquatiques.

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        • Répondu le 3 février 2023 à  23:58 :

          Les critiques ont quand même le droit de critiquer. Franchement pour être convaincu par la perruque que porte Canet pour faire Asterix, faut pas être très difficile. Depardieu était légitime en Obélix, mais le personnage d’Astérix a toujours été horriblement incarné au cinéma. C’est quand même curieux quand on sait que c’est le personnage principal. Pareil pour Lucky Luke, d’ailleurs. Le seul à l’avoir bien joué est l’acteur allemand qui l’incarne dans les Dalton d’Eric et Ramzy.

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          • Répondu par Fred le 4 février 2023 à  13:49 :

            La composition de Clovis Cornillac en Astérix était excellente, il avait vraiment bossé le personnage. Malheureusement le film était un désastre, contrairement à son père Claude Berry, Thomas Langmann n’est pas un réalisateur.

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        • Répondu le 3 février 2023 à  23:59 :

          Les gags en dessous de la ceinture, vous trouvez ça respectueux de l’oeuvre de Goscinny ?

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          • Répondu par Fred le 5 février 2023 à  18:59 :

            Ca fait 50 ans que Goscinny est mort, c’est une autre époque, on est en 2023.

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            • Répondu le 6 février 2023 à  00:02 :

              Ah oui donc en 2023 et parce que 50 ont passé, la vulgarité est devenue un truc cool et moderne ? Je me demande même pourquoi on débat de ce film ici, il n’a rien à voir avec la BD d’origine, et les adaptations de BD au cinéma n’ont rien à voir avec la BD en général. Elles sont généralement toutes ratées à la notable exception des films de super-héros qui sont devenus à peu près regardables quand les éditeurs et auteurs de BD se sont mis à les faire eux-même. En France, adapter une BD on ne sait jusqu’à présent pas le faire. Et ce n’est pas surprenant puisque le monde du cinéma méprise le plus souvent le monde de la BD.

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            • Répondu le 6 février 2023 à  00:03 :

              Eh bien justement pourquoi ne pas lui foutre la paix à Goscinny au lieu de l’adapter encore et encore en le massacrant ?

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  • Le carpet bombing avec les baguettes ..une idée pompée a Bullet train ..impitoyable monde de la pub..

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  • En lisant ces commentaires, j’imagine une bande de gaulois en train de se battre à coups de poissons.

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    • Répondu le 7 février 2023 à  13:54 :

      Pas faux ! La preuve que Goscinny était un fin observateur des mœurs de ses semblables…

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