Swamp Thing - Green Hell - Par Jeff Lemire & Doug Mahnke - (...)

Swamp Thing - Green Hell - Par Jeff Lemire & Doug Mahnke - Urban Comics

Par Marc Vandermeer le 7 novembre 2023

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Swamp Thing - Green Hell - Par Jeff Lemire & Doug Mahnke - Urban Comics

La créature du marais a connu différentes formes, différents auteurs, mais c’est dans la continuité narrative d’Alan Moore que Jeff Lemire nous invite à suivre l’ultime combat de Swamp Thing pour sauver l’humanité de la destruction totale !

En 1971, après l’assouplissement de la Comics Code Authority en charge de codifier et censurer les aventures de Super-héros, Le duo d’artistes Len Wein au scénario et Bernie Wrightson inventent la créature du marais. Un hybride mi-homme, mi-végétal qui n’aurait de cesse d’évoluer au fil du temps. Tantôt scientifique devenu monstre après l’explosion de son laboratoire, tantôt avatar de la Sève, l’essence même de la Nature sur Terre, Swamp Thing possède un panel d’histoires riches, complété par l’imaginaire d’Alan Moore, le père de John Constantine !

C’est dans la même optique que Jeff Lemire entame son scénario dans un contexte postapocalyptique. La planète est presque entièrement recouverte par l’eau. Seuls quelques îlots émergent encore de ce vaste océan, avec une poignée d’êtres humains qui survivent autant que faire se peut. Mais la Sève est en colère, elle réclame davantage de morts pour enfin renaître de ses cendres tel le phénix. Le Parlement réunissant la Sève, le Sang et la Nécrose a donc tranché : en créant un nouvel avatar végétal, ils vont définitivement éradiquer l’espèce humaine de la surface de la Terre !

Mais c’était sans compter le trublion des éditions DC… John Constantine réside sur le phare, non loin d’une île de survivants. Alors quand la mort s’aapprête à frapper l’humanité, un ancien décide de braver les interdits et demander de l’aide au sorcier. Lui seul peut ramener le Swamp Thing pour combattre son homologue destructeur, de même que d’autres alliés, également liés tantôt à la Sève, tantôt au Sang, pour permettre aux quelques survivants de prouver qu’ils peuvent encore vivre en harmonie avec le Monde.


©Doug Mahnke / Urban Comics

Un scénario sombre, démontrant les affres de l’action humaines sur son environnement au point que les éléments se soient déchaînés, assombri par le graphisme de Doug Mahnke. Les visages des personnages sont burinés par la faim, le manque de moyens et le climat hostile. Un encrage épais finit d’accentuer cette lassitude commune, même chez les enfants qui arborent néanmoins des minois sans ride profonde.

Swamp Thing ne fait pas exception, d’autant qu’il risque la mort, à tout le moins l’épuisement, en apportant son aide salutaire. La sanction de la Sève face à sa rébellion est sans appel : ce corps sera le dernier, et le moindre effort amoindrit ses forces, mais également son apparence qui passe du colosse au géant squelettique à bout d’énergie.

La colorisation de David Baron n’est pas en reste, apportant l’éclat ténébreux qui sied au récit postapocalyptique. Une noirceur omniprésente jalonnée de vert-foncé, de rouge-sang et d’un bleu d’encre englobant les quelques lopins de terres sombres, presque sans vie, déplorant un manque d’espoir constant jusqu’à la fin. La survie de l’Humanité ne tient que dans la main de quelques créatures, jusqu’au prochain lever de soleil… peut-être sous de meilleures auspices ?

(par Marc Vandermeer)

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