The Flash Chronicles 1992 - Par Mark Waid & Gerard Jones - Urban Comics

En effet, c’est la particularité de ce titre, par rapport aux autres de la même collection : il ne s’ouvre pas directement sur la nouvelle période du personnage. Pour cela il faut attendre une centaine de pages et le cinquième épisode [1]. Le début de l’album propose les derniers chapitres de la série sous la direction de William Messner-Loebs, qui a conduit la destinée de Flash de 1988 à 1992.

Comme toujours, la partie rédactionnelle, complète et pointue, présente et explique parfaitement les particularités du Flash de Messner-Loebs. Cependant, la lecture desdits épisodes laissera sans doute un sentiment mitigé car nous sommes assez loin du Wally West connu de nos jours. Le personnage apparaît dans ces épisodes un brin antipathique, pris entre des considérations sociales appréciables et des romances qui le sont nettement moins. En cause : une caractérisation et des personnages abandonnés par la suite. Néanmoins, c’est aussi l’intérêt de cette collection de redécouvrir ces anciennes époques et, dans le cas présent, de voir de quelle façon Mark Waid reprend tout ceci en main. Une relance qui occupe les trois-quarts de l’album et s’ouvre sur une histoire type "Année Un", où nous retrouvons Wally adolescent, lorsqu’il rencontre Barry Allen et acquiert ses pouvoirs.

© DC Comics / Urban Comics

Une mise en jambes qui renoue avec les éléments fondateurs du mythe, la relation mentor-disciple et offre à Wally une sorte d’auto-critique des plus justes après les épisodes ouvrant le volume. De façon générale, après Messner-Loebs qui a ancré les aventures de Wally dans un certain réaliste et désenchantement, Waid prend le chemin contraire.

Dans ce but, le scénariste n’explore pas les états d’âme du bolide, mais opte pour l’action et le retour de vilains bariolés, considérés comme dépassés à l’époque. Ainsi d’Abra Kadabra à l’Alchimiste, en passant par Gorilla Grodd, Waid revient au base de ces personnages. Il entraîne Flash dans des aventures hautes en couleurs, mais pleines de danger car il s’agit de rappeler la menace que représentent ces personnages, et donc de revenir à un certain respect à leur égard.

Loin des ambiances sombres et dépressives de l’époque, ce Flash renoue avec l’Âge d’Argent des Comics : une ambiance légère, des vilains et des situations un peu farfelues, mais où les menaces s’avèrent tout à fait réelles en raison de pouvoirs démesurés. Et au milieu de ce joyeux chaos, Wally commence à remettre de l’ordre dans sa vie, d’abord via son héritage, puis dans sa vie personnelle. En un mot : ce volume est un incontournable.

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