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Jean Van Hamme : « Avec "La Flèche Ardente", j’ai voulu me faire plaisir » [VIDÉO]

Par Oussama KARFA Didier Pasamonik (L’Agence BD) Kelian NGUYEN le 28 mars 2023                      Lien  
Nous avons rencontré Jean Van Hamme, le scénariste-prodige des plus grands best-sellers francophones : "Thorgal", "XIII", "Largo Winch", "Lady S", "Wayne Shelton", "Les Maîtres de l'orge",... mais aussi "Blake et Mortimer" dont il est un des meilleurs repreneurs au scénario. Avec « La Flèche Ardente » qu'il a scénarisé "pour se faire plaisir" il s'en va aux sources de "Blake et Mortimer" comme un explorateur va aux sources du Nil, pour lui donner une suite et une fin. Il s'exprime sur ses motivations à écrire ce dernier tome, les coulisses de sa réalisation et se confie sur ses projets. Le tout, on connaît l'animal !, sans filtre !

La Flèche Ardente, tel est le titre de cette suite inattendue au Rayon U d’Edgar P. Jacobs que Jean Van Hamme a réalisée avec Christian Cailleaux et Étienne Schréder au dessin. Il y retrouve l’infâme empereur d’Austradie, Babylos III, réplique du Ming de Flash Gordon, qui ordonne l’invasion des Îles Noires par général Robioff, son chef des armées. L’objectif est de s’emparer des ressources d’uradium qui s’y cachent pour confectionner le "Rayon U". Le sous-texte, qui est celui de la Seconde Guerre mondiale où les signataires de l’axe (Allemagne, Italie, Japon...) font la course à l’échalotte pour maîtriser la bombe atomique, est parfaitement transparent. Comment Van Hamme va-t-il traiter le sujet ?

Jean Van Hamme : « Avec "La Flèche Ardente", j'ai voulu me faire plaisir » [VIDÉO]

Comme un lecteur nostalgique qui joue avec les codes d’une bande dessinée qu’il décrit comme « kitschissime » et « drôle » qu’il a découverte à l’âge de quatre ans et demi. En la relisant récemment, il a estimé que « cela méritait d’en faire une suite », histoire que cette histoire écrite dans la précipitation, sans savoir où aller, ait une suite et une fin.

Dans l’interview, Jean van Hamme est encore sous le charme...

Au passage, le créateur de Thorgal, XIII et Largo Winch, ne mâche pas ses mots sur la bande dessinée contemporaine : « Je n’aime pas la BD actuelle. Les auteurs ne m’emballent pas des masses. » fustigeant une production autocentrée qui raconte « le cancer de la grand-mère »...

« Créer des personnages est quelque chose de très gai » nous dit Jean Van Hamme qui a conscience, qu’à son âge (il va vers ses 85 ans), il ne peut plus se lancer dans une nouvelle série qu’il serait contraint de déléguer dans « deux ou trois ans ». D’où ce genre de projet acidulé qu’il goûte avec l’espièglerie d’un potache.

Mais ce n’est pas pour autant qu’il demeure sans projet... Parmi ceux-ci, l’adaptation en BD d’un scénario de téléfilm qu’il a écrit il y a quelques années et qui ne s’est pas fait. Il souhaiterait qu’il soit dessiné par une femme pour une question de « sensibilité ». Avis aux autrices...

Il n’exclut pas non plus l’écriture d’un prochain Blake et Mortimer : « Ma femme l’a promis à mon éditeur ! » dit-il avec une pointe de sarcasme.

(par Oussama KARFA)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

(par Kelian NGUYEN)

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Code EAN : 9782870973110

Photos : Kelian Nguyen

Blake et Mortimer Blake et Mortimer ✍ Jean Van Hamme ✏️ Christian Cailleaux ✏️ Etienne Schreder 🎨 Bruno Tatti à partir de 13 ans Aventure Belgique
 
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15 Messages :
  • "Et le cinéma ? ah oui bof.. y ’a bien eu Diva bien sûr..." ! tu m’étonnes ! un des principaux films français des 40 dernières années ! :-)

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    • Répondu par Xav le 28 mars 2023 à  20:12 :

      Diva est un navet boursouflé, style clip pub années 80, tout de suite ringard, c’est irregardable depuis 35 ans.

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    • Répondu le 28 mars 2023 à  22:03 :

      Un des principaux films français des 40 dernières années ? Vous n’allez pas souvent au cinéma, visiblement.

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      • Répondu par PATYDOC le 30 mars 2023 à  12:08 :

        Je n’ai pas dit que j’aimais (même si je l’ai vu aux champs à sa sortie) ; mais c’est un film qui a marqué l’histoire du cinéma français, que vous le vouliez ou non

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        • Répondu le 30 mars 2023 à  15:06 :

          Ça a marqué l’histoire du cinéma français pendant quelques années à tout casser. Si on doit retenir un film du malheureux Beineix, ce sera probablement 37,2 plutôt. N lui ni Besson ne laisseront une trace autre qu’anecdotique. Mais on peut dire ça de beaucoup d’auteurs de bd victime de la mode eux-mêmes.

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  • « kitchissime »

    Pourquoi ne pas dire kitsch ?
    Avec un s parce que le mot est d’origine à allemande.
    Le Rayon U est plus désuet que kitsch et était déjà désuet à l’époque de sa création. Une SF antimoderne. La différence entre Hergé et Jacobs est que Hergé reste moderne et que Jacobs est resté coincé à la fin du XIXème s.

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    • Répondu le 29 mars 2023 à  08:59 :

      Oui, ça fait partie de son charme d’ailleurs.

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    • Répondu le 29 mars 2023 à  12:14 :

      Ce qui fait que Jacobs reste moderne, c’est la qualité de son trait et la précision de sa ligne claire réaliste, beaucoup l’imite, aucun ne l’égale. Van Hamme a raison, la BD moderne se contente de dérouler des faits plus que de raconter une histoire.

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      • Répondu le 30 mars 2023 à  06:48 :

        Hergé reste moderne. Sa narration est dépouillée mais celle de Jacobs est ampoulée. La bande dessinée, ce n’est pas du dessin qui illustre du texte. Le dessin d’un côté et l’écrit de l’autre. Les deux sont indissociables et s’articulent.
        Si on se contente du dessin, la modernité de celui deJacobs est celle de la première moitié du XXe.s. Le dessin d’Hergé a les mêmes racines mais a su devenir intemporel.

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        • Répondu le 30 mars 2023 à  15:27 :

          Tout ça est très discutable. Hergé a peut-être moins vieilli parce qu’il a passé la moitié de sa carrière à redessiner ses vieux albums. Beaucoup de choses dans Tintin ont beaucoup vieilli aussi. L’art intemporel ça n’existe pas.

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          • Répondu par RD le 31 mars 2023 à  06:55 :

            L’édition originale noir et blanc du Lotus bleu est bien plus moderne que la version couleur redessinée dans les années 40 ou 50.

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            • Répondu le 31 mars 2023 à  17:17 :

              Eh bien oui puisque cette édition originale est dessinée à l’époque de l’art moderne. Les versions successives sont contemporaines… Elles sont surtout un travail de studio.

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          • Répondu le 2 avril 2023 à  15:22 :

            Hergé est intemporel parce que ça narration reste fluide. Dépouillée d’effets.
            Cessez de tout voir par le seul prisme du dessin !

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      • Répondu le 30 mars 2023 à  07:36 :

        Il y a beaucoup de BD documentaire aujourd’hui et moins de fiction, c’est vrai. C’est momentané à mon avis.

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  • « Je n’aime pas la BD actuelle. Les auteurs ne m’emballent pas des masses. » fustigeant une production autocentrée qui raconte « le cancer de la grand-mère »...

    Un renouveau de la fiction (pas l’auto-fiction) manque cruellement au paysage actuel. Aujourd’hui, la thématique qui sert le journalisme importe plus que la stylistique. Il faut parler au Je ou BD du réel. Question d’époque. L’époque est au narcissisme, au communautarisme et à la culture de l’effacement. Jean Van Hamme est du côté de la fiction, de l’aventure, de l’imaginaire. Sa manière de raconter, son style dominent sur la thématique. Ce qui ne veut pas dire que la thématique ne l’intéresse pas. Au contraire, la manière de raconter pousse la thématique plus loin.

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