GENTLEMAN CAMBRIOLEUR. Noté favori de la rédaction. La réédition en dix volumes, chez Kurokawa, du Arsène Lupin de Takashi Morita fait l’enthousiasme de Marc Vandermeer : « Un premier tome qui donne le ton à cette série fidèle aux recueils de nouvelles de Maurice Leblanc. Suivi d’un deuxième et troisième tomes sous-titrés Gentleman-Cambrioleur qui ne déméritent pas. Chaque aventure est minutieusement reprise et dessinée dans un style classique, un peu rétro, mais hautement magnétique. Les lecteurs ne s’y méprendront pas : Takashi Morita est certainement l’un des plus grands fans de ce héros à la fois guilleret, intelligent et attachant quand ses faiblesses sont mises à jour. »
IN MEMORIAM. Un an après le décès du mythique auteur de Berserk, Kentaro Miura, Glénat vient tout juste de sortir l’ultime tome de la série. Un lecture qui a ému Jaime Bonkowski de Passos : « Un an a passé et pourtant, l’émotion est toujours là. La sensation de lire une œuvre qui nous dépasse, une grande saga dans tous les sens du terme. Ce tome est le point final, la dernière contribution de Kentaro Miura à Bersek. Il ne conclut pas l’intrigue développée au cours des 40 tomes, il ne nous offre pas un bouquet final à la hauteur de ce qu’aurait pu et dû être la "vraie" conclusion, mais l’auteur y termine sa route dans un flottement et un soupir, qui laissent un sincère vague à l’âme. »
CULTE AUSSI. Toujours du même auteur et du même éditeur, Jaime Bonkowski de Passos propose aussi Dur-An-Ki. « Le dessin est saisissant, particulièrement lumineux pour souligner le caractère mythologique et hors du temps des environnements et des personnages. On retrouve, comme souvent dans les histoires de Miura, des personnages complexes et une figure particulièrement drôle et mignonne, ici avec Pan, qui rappelle beaucoup Puck dans Berserk. »
COSMOTIQUE. Chez Ki-oon, éditeur français, Marc Vandermeer a mis en avant La Danse du soleil et de la lune de Daruma Matsuura. Un récit qui tient sa force du « mystère qui englobe ses personnages. Alors que la magie venait d’un étrange rouge-à-lèvres dans sa première série, dans La danse du Soleil et de la Lune, l’autrice s’ingénue à semer des particularités fantastiques de page en page. »
POUR FRISSSONER. Jérôme Blanchon vous propose Sensor de Junji Ito chez Mangetsu. « Un album esthétiquement impeccable qui, s’il n’est pas le meilleur de l’auteur, permet de découvrir une partie de son univers. Il faut noter la réalisation irréprochable de l’ouvrage par l’éditeur, réalisant un très bel objet avec jaquette, vernis sélectif et dorure. Une qualité appréciée qui, si tous les ouvrages bénéficient du même soin, donne envie de découvrir le reste du catalogue. »
MANFRA. Jaime Bonkowski de Passos revient pour vous proposer le porte-drapeau des mangakas français : Ripper par Jeronimo Cejudo à retrouver chez Ankama. Un manga au parcours atypique. « Ripper a fait le plus de bruit sur internet et particulièrement Twitter. Avec un compte à plus de 6500 abonnés, Jeronimo Cejudo est très intégré à l’écosystème du manfra en ligne, une communauté d’auteurs tricolores fans et créateurs de mangas qui, à grand coup de retweets et de likes, dynamisent tout le secteur en se partageant mutuellement leur visibilité. »
BEAU COMME L’ANTIQUE. C’est au tour d’Aurélien Pigeat de vous proposer Olympia Kyklos, de Mari Yamazaki chez Casterman. Un ouvrage où « la confrontation des époques nourrit activement l’humour et permet au titre de se situer dans une veine de comédie dans laquelle la mangaka excelle. On conserve un ton globalement enjoué au sein d’une lecture à la fois plaisante et cultivée. La connaissance par Mari Yamazaki ne fait aucun doute et la fin des volumes regorge d’éléments historiques et culturels précieux. Mais c’est par deux autres aspects qu’Olympia Kyklos va indéniablement plus loin que Thermae Romae et s’impose comme œuvre d’importance et non comme simple resucée amusante. »
BEST SELLER. Marc Vandermeer a aussi encensé Spy x Family par Tatsuya Endo chez Kurokawa, une série au top des ventes dans le baromètre de Datalib : « Une série avec une mission plus qu’impossible et des protagonistes de plus en plus attachants au fil des pages. Le style graphique rend chaque personnage d’une beauté élégante, aux corps sveltes et aux mouvements aériens, face à d’autres plus vilains, petits et parfois débonnaires. Une saga remplie de mystères, allant de secret en secret au fur et à mesure que les interactions sociales s’intensifient…"
SORTILÈGES. La Sorcière aux Champignons de Tachibana Higuchi chez Glénat a marqué Jaime Bonkowski de Passos : « Le trait de l’autrice est caractéristique du registre, bien plus vaporeux et "transparent" que le style shonen, et également bien plus expressif. Ici, Higuchi (qu’on connaissait déjà pour son très beau L’Académie d’Alice, Glénat) dépeint un univers classique de soft heroic fantasy fait de librairies, d’apothicaires et de cabanes dans la forêt. Pas de donjon sinistre, d’armées aux armures rutilantes et de sortilèges explosifs : on se pose, on prend le temps, et on se balade dans un monde tout ce qu’il y a de plus wholesome. »
BANDE SON. Pour finir, Malgorzata Natanek nous présente Oneira de CAB et Federica Di Meo, que vous pourrez retrouver sur le stand Kana à la Japan Expo. Un manga surprenant qui contient un QR code qui « mène à un album musical spécialement conçu pour cette œuvre et composé par Amsø. Cette particularité est censée retranscrire l’ambiance de l’univers de CAB et de Federica Di Meo. Une autre originalité l’accompagne : les dernières pages du tome présentent des extraits d’un grimoire qui décrivent certains monstres et mots techniques propres à l’histoire. »
Dix séries de choix, comme vous avez pu le constater.
(par Kelian NGUYEN)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion