Actualité

Angoulême 2023 : le Palmarès complet des Fauves !

Par Oussama KARFA Charles-Louis Detournay Kelian NGUYEN Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 28 janvier 2023                      Lien  
Après une délibération âprement discutée, le jury du FIBD a annoncé les lauréats de cette cinquantième édition : l'éditeur parisien Çà et Là remporte pour la seconde fois consécutive le Fauve d'or -un doublé inédit- avec cette année "La Couleur des choses" de Martin Panchaud, le premier album de cet auteur. Autre fait marquant de cette année : le nombre de mangakas à l'honneur avec des trophées pour Junji Itō et Ryōichi Ikegami, ainsi qu’un Fauve spécial pour Hajime Isayama.

Les Fauves sont lâchés. Marqué par une fréquentation record, le FIBD d’Angoulême a délivré ses récompenses attendues, couronnant comme de coutume depuis plusieurs années, l’édition alternative. Comme les ventes de mangas représentent davantage que 50% des ventes de nos jours, le FIBD est bien obligé d’abattre le joker des « Prix d’honneur » pour honorer ses invités japonais. On n’a rien sans rien.
Ainsi, deux fauves d’honneur ont été respectivement attribués à Junji Itō et à Ryōichi Ikegami. Deux récompenses plus que légitimes pour deux auteurs aux parcours aussi différents qu’éblouissants. En effet, Junji Itō continue de fasciner et d’effrayer avec son exploration des névroses et des obsessions. Une plongée sans concession dans les abîmes de l’âme humaine, que les festivaliers ont pu redécouvrir avec l’« épouvantable » exposition qui lui est dédiée lors de ce cinquantenaire.

Angoulême 2023 : le Palmarès complet des Fauves !
Fauves d’honneur, Junji Itō, placide...
... tandis que Ryōichi Ikegami, exulte !

De son côté, Ryōichi Ikegami réalise depuis plus de soixante ans un carrière exemplaire au service de la narration et de son public. Des séries comme Wounded Man, l’illustre Crying Freeman ou le plus récent Trillion Game ont su fédérer les lecteurs derrière son indubitable talent. À cela se rajoute le fauve spécial de la 50e édition, décerné à Hajime Isayama, auteur de L’Attaque des titans, un des mangas cultes des années 2010, également exposé lors de cette édition.

Hajime Isayama, Prix spécial du 50e
Succès colossal pour L'Attaque des Titans durant tout le festival

Philippe Druillet a son Prix

Créé par le cofondateur de Métal Hurlant, Philippe Druillet, et l’éditeur-galeriste Jean-Baptiste Barbier,, le tout nouveau "Prix Druillet" récompense des artistes (dessinateurs ou scénaristes) ayant réalisé moins de trois albums. Pour cette première année, c’est Manon Debaye avec La Falaise (Sarbacane) qui rafle la mise.

Jean-Baptiste Barbier et Manon Debaye, Prix Philippe Druillet 2023

Un Prix Konishi plus loin (prix récompensant les traducteurs) décerné à Dai Dark - Tome 1 de Q Hayashida, attribué au traducteur Sylvain Chollet (Éditions Soleil), c’est au tour du Fauve de la série, d’honorer Liens du sang de Shuzo Oshimi (ed. Ki-oon), qui, selon Marc Vandermeer : « ...n’en finit pas de nous surprendre. Alors qu’on pensait la série sur une pente ascendante pour son héros, espérant pour lui qu’il puisse se relever après avoir subi l’amour toxique de cette mère possessive, voilà que tout bascule, à nouveau… Le lecteur n’est clairement pas au bout de ses peines, et c’est tant mieux. Grâce au maître de la psychologie, le public jouit de toutes les facettes d’un duo néfaste, sombre et mystérieux. Une mère et son fils, s’aimant jusque dans la folie. Se haïssant jusqu’au sacrifice. »

Quoi de neuf ? Goscinny !

Le Prix Goscinny, on le sait, récompense un scénariste émérite. Et c’est l’estimé Thierry Smolderen qui part cette année avec le trophée doté d’une somme conséquente. À la fois exégète de la bande dessinée (il enseigne à l’Ecole européenne supérieure de l’image d’Angoulême) et scénariste, le grand public le connaît entre autres grâce aux séries Gipsy et Les Dossiers d’Olivier Varèse avec Marini, Ghost Money avec Dominique Bertail et ou encore Marshall Blueberry en collaboration avec Vance & Giraud. Depuis plusieurs années, il s’illustre notamment avec une série de one-shots publiés aux éditions Dargaud dont le dernier en date, Cauchemars ex Machina dessiné par le fabuleux dessinateur argentin Jorge González, lui permet d’être ainsi légitimement récompensé.

Thierry Smolderen, scénariste de "Cauchemars ex Machina", dessiné par Jorge González (Ed. Dargaud)

Un second fauve salue une nouvelle scénariste, en la personne de Mieke Versyp pour Peau (Çà et Là). Marlène Agius n’avait pas tari d’éloges à propos de cet album : « "Peau" fait partie de ces albums auxquels on repense après la lecture pour y déceler un message caché, tant on tente de deviner chez les protagonistes les vraies personnes qu’elles incarnent, les multitudes de vies qui se cachent derrière cette relation anodine. »

Mieke Versyp, Prix Goscinny du jeune scénariste et sa dessinatrice Sabien Clement

Deux récompenses décernées ce jeudi, lors de la remise des Prix Découvertes, se retrouvent rappelés lors de cette cérémonie de ce samedi. Il s’agit d’un côté de La Longue Marche des dindes de Leonie Bischoff adapté de BathleenKarr (Rue de Sèvres), ainsi qu’un prix spécial pour Toutes les princesses meurent après minuit de Quentin Zuttion au Lombard, à propos duquel Kelian Nguyen expliquait dans nos pages : « Les Princesses meurent après minuit convoque en chacun de nous des thèmes universels. L’album nous prend par la main et nous promène dans nos propres souvenirs d’enfance, pour questionner au fond de nos cœurs les douleurs furtives et pourtant brûlantes qui ont fini par nous façonner : celle que les versificateurs sans imagination appellent parfois l’amour avec un grand A. »

Quant à La Longue Marche des dindes (le second album de Léonie Bischoff primé consécutivement au FIBD après Anaïs Nin), Louis Groult écrivait : « L’album a l’intelligence d’évoquer tous les grands thèmes de l’Amérique de l’époque (l’esclavage, le massacre des tribus indiennes, la place des femmes, l’alcoolisme, la violence …) et de les mettre à la portée des enfants. Le récit n’est pas édulcoré et permet aux enfants de saisir l’ampleur de ces thèmes tout en les préservant d’un choc émotionnel trop fort. De plus, l’histoire est empreinte d’une belle morale qui fait refermer l’album avec le sourire. »

Par le biais de son partenaire ferroviaire, le festival met à nouveau un jeune auteur à l’honneur. Hound Dog (Denoël Graphic) est le deuxième album de Nicolas Pegon. Cet auteur formé à l’animation, livre un récit à l’atmosphère très travaillée, poisseuse, presque glauque. « L’ensemble rappelle les romans de Jim Thompson ou de Dennis Lehane, nous disait Frédéric Hojlo. Dans cette Amérique déliquescente, deux paumés se retrouvent, en voulant se débarrasser d’un chien, à élucider la mort de son propriétaire. Un récit sombre, où l’ambiance et le contexte comptent au moins autant que l’intrigue. »

Nicolas Pegon, Fauve Polar SNCF pour "Hound Dog" (Denoël Graphic)

Restons dans la bande dessinée dite indépendante avec le Fauve de la BD alternative, attribué au collectif catalan Forn de Calç, chez Extinció Edicions.

Extinció Edicions (Espagne) Prix de la BD alternative

L’Espagne décidément à la fête, car l’autrice Ana Penyas, déjà primé trois fois dans son pays, est distinguée par l’Éco-fauve Raja pour Sous le soleil (Actes Sud L’An 2). « L’autrice attaque au tourisme de masse qui touche la ville de son enfance, Valence. Sous une forme très moderne, elle mêle force documentaire et tranches de vie locale. Dans un format à l’italienne, les images surprennent, déroutent parfois : du dessin au crayon de couleur, avec collages, photos retouchées, répétitions de formes, insertion de séquences documentaires avec témoignages d’époque… Il y a dans ce roman graphique autant de modernité que de critique politique. »

Fauve Patrimoine, Prix du public France télévisions et Fauve des lycéens

Les Editions Revival sont légitimement récompensées pour leur travail patrimonial depuis cinq ans. Ce Fauve du patrimoine récompense Fleurs de Pierre d’Hisashi Sakaguchi, une série livrant le quotidien héroïque des résistants yougoslaves contre l’invasion nazie. Une perle narrative et graphique dégotée par l’ineffable Dominique Veret pour Vincent Bernière, amoureux de l’auteur.

Le jury des journalistes de France Télévisions ont pour leur part souhaité honorer Naphtaline de Sole Otero (Çà et Là) qui retrace les questionnements d’une jeune femme qui tente de tirer des leçons de son histoire familiale. Un album qui n’avait pas non plus échappé aux radars d’ActuaBD.

Sole Otero Fauve du Prix du Public

Quant aux lycéens, ils décernent leur Fauve à Khat de Ximo Abadía (La Joie de lire), le journal d’un jeune Érythréen qui débarque à Valence parmi des centaines de migrants. Bien vu !

Fauves révélation et spécial du jury

Une Rainette en automne (Les Éditions de la Cerise), la somptueuse nouvelle bande dessinée de l’artiste suédoise Linnea Sterte, reçoit le Prix Révélation de cette sélection : « Elle met en scène un road trip animalier fantastique onirique traitant tant du rapport au vivant que du passage du temps, nous expliquait Thomas Figères. Une bande dessinée d’aventure d’une infinie douceur qui ne manquera pas de vous surprendre tout en vous invitant à la méditation. »

Linnea Sterte, Fauve Révélation reçoit son prix des mains d’Eric Fotorino, membre du jury, fondateur du 1.

Et c’est Animan qui reçoit le Prix Spécial du jury. Rappelez vous comment Romain Garnier décrivait cette farce caustique : « Animan aborde des sujets aussi divers que le harcèlement, le rapport à l’altérité, le meurtre, la vengeance ou l’amour. On pourrait s’attendre à ce que toutes ces thématiques soient moins graves au prisme de son graphisme. Certes, dans un premier temps, cela engourdit notre ressenti. Puis notre vision graphique enfantine s’électrise, violentée par la monstruosité des situations. Ce va-et-vient entre le fond et la forme est une belle réussite que l’on retrouve dans plusieurs de ses bandes dessinées. »

Anouk Ricard, Fauve spécial du jury

Fauve d’or : The Prix du meilleur album

La cérémonie se termine par la récompense attendue par tous : le Fauve d’or remis à Martin Panchaud pour La Couleur des choses, chez Ça et Là, également primé par l’ACBD cette année, et qui rappelons-le, est le tout premier album de l’auteur.

Voici ce qu’en disait l’auteur sur ActuaBD : « L’idée était de raconter une histoire avec le minimum d’éléments possibles qui provient de ma formation de bande dessinée et de graphiste. Je me suis inspiré de l’adage du minimalisme "Less is more". Je me suis dit : « Je vais raconter une histoire en enlevant tout ce qui n’est pas nécessaire. » J’ai fait quelques essais et je me suis rendu compte que ça marche, que l’on comprend très bien l’histoire et que les personnages prennent vie. Au bout d’un moment, on ne voit plus des formes mais des personnages. »

Martin Panchaud, Fauve d’or du meilleur album pour "La Couleur des choses" (Çà et Là )

Un palmarès qui s’offre à la découverte pour les esprits curieux mais qui, hormis les mangas, s’adresse à un public de passionnés.

(par Oussama KARFA)

(par Charles-Louis Detournay)

(par Kelian NGUYEN)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Photos : Kelian Nguyen (ActuaBD)

France Angoulême 2023 🏆 Fauve d’or d’Angoulême 🏆 Fauve du public France TV
 
Participez à la discussion
67 Messages :
  • Angoulême 2023 : la Palmarès complet des Fauves !
    29 janvier 2023 07:01, par Milles Sabords

    Un palmarès qui s’adresse surtout à un public friand de BD expérimentale. Une niche en somme.

    Répondre à ce message

    • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 29 janvier 2023 à  11:40 :

      Bah alors, jaloux de ne pas faire partie de la fête ?
      Je ne sais pas comment vous faites pour être rageux et frustré aussi souvent, ça doit être fatiguant à la longue...
      N’empêche (et je suis très sincère et sans moquerie aucune) je serais hyper curieux de savoir quels bouquins vous auriez préférer mettre en avant ?

      Répondre à ce message

      • Répondu le 29 janvier 2023 à  12:39 :

        Oui à peu près tout le reste de la production BD.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Laurent le 30 janvier 2023 à  15:41 :

          Tout à fait d accord. Cela doit faire plus de 55 ans que je lis et collectionne des BD et ce palmarès marque une rupture, une incompréhension. Le lauréat du fauve d’or est identifié comme dessinateur. Ah ? Heureux de l apprendre.

          Répondre à ce message

      • Répondu par Milles Sabords le 29 janvier 2023 à  13:45 :

        Ni jaloux, ni rajeux, ni frustré, mon éditeur était à Angoulême pour des dédicaces et mes livres bien défendus. C’est juste une constatation lucide sur l’état des lieux : les choix d’un FIBD qui surintellectualise la BD plus que ne l’a transmet au plus grand nombre. J’ai déjà donné par le passé et à plusieurs reprises des listes de mes préférences. Et la vôtre ?...

        Répondre à ce message

        • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 29 janvier 2023 à  20:40 :

          Mais le truc c’est que le BD dite "populaire" n’est plus en vogue et ça n’est pas grave. Son tour reviendra (ou pas), les choses avance de concert avec l’époque et le monde.
          Oui la nouvelle génération d’auteur.ice.s s’intéresse au expérimentations graphiques, plastiques et narratives. Oui c’est aussi une génération qui à été nourrie au manga et qui le régurgite sans complexe dans ses livres. Et donc, c’est quoi le blème ?
          En ce qui me concerne je ne pense pas que tout cela remette en question l’essence de ce qu’est la bande dessinée ; à savoir un art narratif et séquentiel mise en forme par le dessin.
          Elle est passionnante cette époque pleine de mutants et de mutations, il faut essayer de l’accueillir au mieux (sans oublier d’où et de quand l’on vient) et rester souple... Sans ça on meurt dans son caca !
          Gesticulez autant que vous voulez, ça ne changera pas grand chose...
          Je n’ai pas lu assez de bouquins cette année pour pouvoir faire une sélection, par contre en ce qui concerne le grand prix j’ai voté pour Chantal Montellier, Dave Mc Kean et Taiyo Matsumoto. Les 3 le mériteraient bien et à titre posthume j’aurais bien rajouté Shigeru Sugiura.
          Voilà monsieur le spécialiste !

          Répondre à ce message

          • Répondu par Milles Sabords le 30 janvier 2023 à  08:16 :

            Il n’est pas question de spécialiste ou de légitimité, de dire qui a le droit de faire de la BD ou pas, mais comme je l’ai souvent dit sur ce site, ce à quoi j’assiste dans ma profession, c’est une surintellectualisation gadjet du métier, non pas pour pour faire grandir la BD, mais pour continuer à produire plus en paupérisant continuellement ses principaux acteurs, les auteurs et autrices. On emballe tout ça dans du marketing de classe sociale, on vous vend cher (30 euros !) de « l’intelligence » branchouille qui se vend très mal, qui précarise encore plus les acquis du métier, parce-que forcément si ça se vend très mal c’est toujours de la faute de l’auteur mais pas de celle du libraire, du commercial, de l’éditeur, du diffuseur, qui ne sont pas toujours vertueux. Et par idéologie bobo, promue par des pseudo spécialistes en quête d’un poste éditorial, on en arrive à des aberrations ou des albums n’ont même plus le nom BD, tant c’est du grand n’importe quoi. Si le manga cartonne, c’est aussi parce-qu’il n’a pas détruit un modèle économique éprouvé ; des séries incluses dans des collections. Notre édition préfère l’éparpillement, le livre du « moi, je… », la satellisation de notre savoir-faire. Ben non, la BD ça n’est pas juste un art séquentiel mise en forme par le dessin, c’est tout cet espace invisible ente les cases qui fait travailler l’imaginaire du lecteur avant même qu’il ne perçoive la première image. La BD n’est pas un art plastique, classique, de genre, de produit, de littérature, de cinéma, de rough, ça emprunte tout ça à la fois et bien plus encore, car c’est un art à part entière qui doit toujours rester lisible.

            Répondre à ce message

            • Répondu le 30 janvier 2023 à  11:22 :

              C’est très embrouillé les explications de Milles Sabords pour nous faire croire que la ringardisation de la BD qu’il aime est un affreux complot bobo pour précariser encore plus les auteurs… il mélange le vrai et le n’importe quoi. Il y a clairement une désaffection des séries BD traditionnelles du fait du succès des séries télé d’une part et du manga d’autre part. Il y a d’autre part une économie de niche qui progresse chaque année, celle de la BD dite "du réel" sous forme de roman graphique. C’est probablement une mode qui passera, voire une bulle spéculative, mais pour l’instant, c’est ce qui rapporte le plus. En un an, avec le succès d’un seul livre de ce genre, Dargaud a renfloué les caisses pour longtemps. Il y a surtout un public de la BD franco-belge qui vieillit et de nouvelles générations de lecteurs qui n’ont pas forcément envie de lire les mêmes livres que leurs parents et grand-parents. Milles Sabord peut théoriser tant et plus, son monde a changé et disparait.

              Répondre à ce message

              • Répondu par Milles Sabords le 2 février 2023 à  08:01 :

                Dans mon monde rien changé, c’est celui de l’édition d’aujourd’hui. Les éditeurs ne sont pas des mécènes mais des entreprises, comme votre hypermarché ou votre garagiste, où le droit à l’erreur commerciale n’a rien à voir avec le genre dans lequel vous exercez. Si un éditeur perd plus d’argent avec vous qu’il n’en gagne, c’est fini, tchao les contrats et comme le milieu de la BD est très petit, les nouvelles vont vite, il ne vous reste plus que l’auto-édition ou le crowfunding pour continuer à exister. C’est comme ça pour tout le monde dans la BD. Avoir un prix prestigieux c’est une chose, mais il faut durer, si vous enchaînez les fours commerciaux album après album, votre prix vous pouvez vous en servir comme presse-papier. Quant à votre théorie sur le succès du manga et de la télé qui sont les problèmes de la paupérisation des auteurs-trices, vous vous doutez bien que si c’était le cas, la profession ne vous aurait pas attendu pour les régler.

                Répondre à ce message

                • Répondu le 2 février 2023 à  18:03 :

                  Ah oui et les régler comment ? Comment comptez-vous concurrencer Netflix et les plateformes avec vos petits albums et vos petits bras musclés. Je le maintiens, la BD que vous avez connue, celle d’il y a 30 ou 35 ans, et dont vous déplorez la disparition post après pour, cette BD-là ne reviendra pas, il faut vous y faire. Le monde évolue, et le commerce avec lui, en bien comme en mal.

                  Répondre à ce message

                  • Répondu le 3 février 2023 à  19:55 :

                    "Dans mon monde rien changé". Ben oui, on s’en est aperçu, c’est votre problème apparement.

                    Répondre à ce message

                  • Répondu par Milles Sabords le 4 février 2023 à  07:12 :

                    La télé n’a pas tué le cinéma, le CD n’a pas tué le vinyle, la télé s’est adaptée en devenant connectée et en 4K, la radio s’est adaptée grâce aux podcast. Le net n’a rien tué, tout est devenu complémentaire. Il en sera de même avec les plateformes qui adapteront des BD en mini-série, puisque des films français ou des séries font de belles carrières sur les plateformes. Ce n’est donc pas mes petits bras musclés ou ceux de mes confrères et consœurs qui sauveront la BD en général, mais des ponts qui se construisent déjà entre l’industrie du net et de l’édition. Ne l’oubliez pas, les éditeurs sont des entreprises, pas des philanthropes. Et la différence entre vous et moi, c’est que je produis ce que vous trouverez en librairie tout en restant dans l’air du temps. Les générations d’auteurs-trices d’aujourd’hui ne sont pas différentes de celles d’il y a 30 ou 35 ans. Déjà à l’époque, la BD était dans son temps, où en avance, précurseuse de nouvelles tendances sociétales, et les auteurs devaient continuellement s’adapter. C’est pour cela que mon monde n’a pas changé, parce-que j’adapte ma production suivant les commandes éditoriales, passant d’un genre à l’autre. Je vous l’ai dit, pour durer dans ce métier, peu importe votre univers, tant que vous êtes rentable.

                    Répondre à ce message

          • Répondu le 30 janvier 2023 à  08:17 :

            La BD populaire est toujours très en vogue au contraire. Le Manga c’est quoi d’autre, selon vous ?

            Répondre à ce message

            • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 2 février 2023 à  10:25 :

              Haha, bravo pour la petite malhonnêteté intellectuelle visant à réduire mon propos pour me faire passer pour un imbécile ;)
              Bien évidemment que le manga est de la BD populaire, je n’ai jamais dit l’inverse, mais vous aurez bien compris (j’en suis certain) que je parlais de la BD populaire franco-belge qui, à part quelques têtes de gondoles, n’attire plus foule. Et pour le coup oui, c’est le manga qui a prit le relais mais ça n’était pas mon propos.

              Répondre à ce message

              • Répondu le 2 février 2023 à  18:10 :

                Pour qu’un genre de BD soit populaire il faut qu’il touche tous les publics, toutes les couches sociales, sans limite d’âge ou de sexe. Ça n’est pas encore le cas pour le manga.

                Répondre à ce message

                • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 3 février 2023 à  11:07 :

                  Pour le coup si c’est le cas dans le fond et dans la forme. La production manga à un éventail de sujet et d’histoire capable de toucher tout le monde sans (quasi) exception, d’être lu à tout heure et en tout lieu.
                  C’est en tout cas le cas au japon. Un peu moins par chez nous, certes, mais tout de même, des mangas de Taniguchi à One Piece, la proposition de manga et de public cible en France reste très très large.
                  Et de toutes façons son influence transpire depuis longtemps dans l’ensemble de la production BD occidentale alors on peut dire que si, le manga est populaire d’une façon ou d’une autre.

                  Répondre à ce message

                  • Répondu le 3 février 2023 à  19:07 :

                    Vous oubliez que la plupart des manga véhiculent les traditions, les décors citadins, les populations, les fantasmes sociétaux et les peurs culturelles du Japon. C’est ce qui rend les manga exotiques et donc fascinants, mais tellement éloignés de notre mode de vie et pas si populaire que ça.

                    Répondre à ce message

                  • Répondu le 3 février 2023 à  19:49 :

                    Aucun genre ne peut toucher tous les publics, toutes les couches sociales, sans limite d’âge ou de sexe. Mais le succès du manga est ce qui s’apparente le plus à un succès populaire aujourd’hui, sans comparaison aucune.

                    Répondre à ce message

                    • Répondu le 3 février 2023 à  19:58 :

                      ça fait 40 ans qu’on importe des mangas. Les jeunes générations sont nées avec. C’est justement pour ça que c’est aussi populaire. La culture japonaise a pénétré leur culture, comme la culture américaine avait pénétré la France et la Belgique de l’après-guerre. Si pour vous, les mangas restent des objets étrangers et "exotiques", c’est seulement que vous ne vous y intéressez pas depuis longtemps.

                      Répondre à ce message

                      • Répondu par Milles Sabords le 4 février 2023 à  08:03 :

                        L’imprégnation de la culture japonaise en Europe, et plus particulièrement l’engouement du public Français pour son esthétique, n’est pas nouvelle puisqu’elle date déjà de 1867. Cela n’a pas empêché d’autres courants artistiques d’exister et il en sera de même pour le manga qui continuera à coexister avec d’autres courants.

                        Répondre à ce message

                    • Répondu par Milles Sabords le 3 février 2023 à  20:25 :

                      Si, le franco-belge, la BD espagnole, le comics, ou les fumetti, qui bien avant la déferlante manga, touchait déjà à tous les sujets, pour toutes les classes sociales, tous les sexes, de 7 à 77 ans !

                      Répondre à ce message

                      • Répondu le 5 février 2023 à  17:38 :

                        Le franco-belge, les comics, les fumettis touchaient à tous les sujets ? Vous avez vu ça où ? J’ai lu de la BD pendant 50 ans, et j’ai adoré ça, mais c’était quand même 9 fois sur 10 des histoires pour les garçons avec des héros virils au menton carré, cow-boys, policiers, pirates, détectives, espions ou super-héros… Il ne faudrait quand même pas réécrire l’histoire.

                        Répondre à ce message

                        • Répondu par Milles Sabords le 6 février 2023 à  21:51 :

                          Vous avez tout lu ? Production franco-belge, italienne, espagnole, argentine… impossible. J’ai la chance de savoir lire l’Italien et il y a toute une production de fumetti jamais traduit, qui sont loin de ce que vous décrivez. Pour exemple, lorsque les travaux de Breccia débarquent en France et surtout, en Italie, il faisait autre chose que des héros au menton carré. D’ailleurs, il faisait déjà du roman-graphique avant même que ce concept ne devienne tendance.

                          Répondre à ce message

                          • Répondu le 7 février 2023 à  15:33 :

                            Merci je connais Breccia. Saviez-vous à quel point il a souffert pour proposer un graphisme et des bandes dessinées si originales dans le contexte des historietas argentines ? Il a subi les pires des humiliations de la part des rédac-chefs de l’époque. Vous citez Breccia, on pourrait en citer bien d’autres, mais ça n’enlève rien à ce que je disais. La BD a toujours été dans sa très grande majorité, un divertissement pour la jeunesse et pour les garçons en particulier. Ce qu’on appelle aujourd’hui "BD du réel", autrement dit la BD documentaire a toujours existé, mais totalement à la marge. Les premiers best-sellers du genre sont très récents. Même bien après Will Eisner.

                            Répondre à ce message

                            • Répondu par Milles Sabords le 8 février 2023 à  06:07 :

                              Méfiez-vous des marges, elles étaient beaucoup plus larges que vous ne le pensez, même dans le franco-belge. Avant, les médias relayaient très peu la BD, sauf les grands classiques et il existe tout une production très singulière, idem pour les fumetti. Faites le tour des bouquinistes et des vide-greniers, vous serez très surpris de ce que l’on y découvre.

                              Répondre à ce message

          • Répondu le 31 janvier 2023 à  07:24 :

            "Oui la nouvelle génération d’auteur.ice.s s’intéresse au expérimentations graphiques, plastiques et narratives."

            C’est vrai que les générations précédentes ne se sont absolument jamais intéressées aux expérimentations graphiques, plastiques et narratives. Heureusement que cette nouvelle génération est là pour sauver le microcosme de la BD !

            Répondre à ce message

            • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 2 février 2023 à  10:51 :

              Haha très bon détournement de propos là aussi :)
              (Mais je l’avais vu venir j’avoue).
              Oui les expérimentations ont toujours étaient présentes dans la production BD, de tous temps et d toutes contrées.
              Mais avouons que ça faisait des années que la production s’étaient hyper standardisée (genre les années Delcourt / Soleil et compagnie, par exemple, tout ça tout ça), sans dire que c’était nul ou pas.
              Ces temps-ci (et ça passera sans doute), la BD "chelou" est devenue un argument de vente pour les éditeurs, ça fait peut-être depuis les années Métal voir Marc Antoine Mathieu (Delcourt aussi tiens, pas si standardisé la production de l’époque me direz-vous) qu’on avait pas placé les expérimentations en argument commercial premier.
              Alors oui tout ça reste souvent mal fichu, pas tout le temps intéressant et quelques-fois même malhonnête, mais ça laisse aussi de la place aux pas de côtés ou aux tentatives (ratés parfois).
              En somme, non cette génération ne sauvera rien ni personne mais elle aura eu l’occasion de faire des livres moins consensuels qu’une bonne partie de ses ainé.es devenu.es de sacré.es rageur.euses.

              Répondre à ce message

              • Répondu le 2 février 2023 à  18:08 :

                Pas bien compris ce que vous appelez la BD "chelou". Vous savez que Angoulême c’est juste 3 jours par an ? Vous vous basez sur le palmarès de ce festival pour en faire des généralités sur la BD, mais la semaine qui suit Angoulême, tout le monde a déjà oublié qui a gagné une récompense. Angoulême semble voir décidé de ressembler à Aix-En-Provence. C’est un choix étrange qui marque clairement un recul en terme d’envergure. Aux autres festivals d’en profiter. Blois l’a bien compris par exemple, qui a récompensé Edith l’an passé, injustement oubliée par Angoulême depuis 30 ans.

                Répondre à ce message

                • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 3 février 2023 à  11:10 :

                  Bah vous faites exprès de ne pas comprendre surtout...
                  Chelou > bizarre, étrange, curieux, hors des cadres de standardisation, etc.

                  Répondre à ce message

                  • Répondu le 3 février 2023 à  19:52 :

                    Mais on peut dire ça de tellement de gens ! En suivant ce raisonnement, Winsor McCay était "chelou", ainsi que Will Eisner, Hugo Pratt, Sergio Toppi, Druillet, Reiser, Jousselin… des "chelous" il y en a toujours eu.

                    Répondre à ce message

                    • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 4 février 2023 à  10:13 :

                      J’ai jamais dit l’inverse.

                      Répondre à ce message

              • Répondu par Milles Sabords le 3 février 2023 à  09:13 :

                Des albums consensuels ? Il n’y a jamais eu d’albums consensuels, juste des albums d’auteur. On publie un premier tome, qui marche, puis un deuxième, qui marche, et ainsi de suite tant que la série marche. De Franquin à Sattouf, tout le monde a toujours apporté sa personnalité. Après, c’est la façon dont la machine marketing vous vend le truc, et actuellement, ces étiquettes de "BD d’Auteur" ou "BD du réel", c’est juste pour emballer des lectorats qui ne lisaient pas de BD. Les éditeurs, comme toute entreprise, cherchent de nouvelles cibles commerciales, logique. Maintenant, si pour vous, "albums consensuels" veut dire suivre une mode ou les désidérata d’un éditeur, alors tous les albums publiés sont consensuels.

                Répondre à ce message

                • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 3 février 2023 à  16:41 :

                  Bah si monsieur le spécialiste, il y a plein d’albums consensuels, et ça n’enlève rien à leur singularité, c’est juste qu’ils rentrent sans trop de détours dans la grille de lecture du sens commun et de l’époque dans laquelle ils sont publiés.
                  Et tout ça n’est qu’un jeu de vases communiquant. L’underground peut finir par devenir consensuel à un moment et le mainstream peut rentrer dans l’underground à un autre...

                  Répondre à ce message

                  • Répondu par Milles Sabords le 3 février 2023 à  17:27 :

                    Vous noyez le poisson à travers des digressions, car des albums qui ne rentrent pas « sans trop de détours dans la grille de lecture du sens commun et de l’époque dans laquelle ils sont publiés », il y en a toujours eu et il y en aura encore. Ce sont d’ailleurs ses albums qui ont lancés des tendances, alors que l’éditeur n’avait rien vu venir. On ne peut pas toujours prédire un succès, et c’est tant mieux, cela laisse une chance à tout le monde.

                    Répondre à ce message

                    • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 3 février 2023 à  18:51 :

                      Honnêtement vos circonvolutions de pensées sont à la fois indigestes et pas très lisibles, alors j’avoue que je ne comprends pas tout de votre démonstration.
                      C’est très ennuyeux que, plutôt que de débattre, vous teniez absolument à imposer votre point de vue.
                      Ma fois, c’est vous qui savez hein, j’irai discuter avec un esprit un peu plus flex que le votre la prochaine fois.

                      Répondre à ce message

                    • Répondu le 3 février 2023 à  19:54 :

                      " c’est juste pour emballer des lectorats qui ne lisaient pas de BD. " Ben c’est une idée géniale, ça, non ? Pourquoi mépriser l’idée d’amener des gens nouveaux à lire de la BD ? Vous voulez rester dans notre petit entre-soi d’il y a 40 ans ?

                      Répondre à ce message

                      • Répondu par Milles Sabords le 4 février 2023 à  09:44 :

                        Il n’y a pas de mépris, il y a juste des objectifs commerciaux à atteindre et il et tout à fait normal qu’une entreprise segmente son plan d’action, surtout si c’est un éditeur. Le fond du problème n’est pas là, il se situe plutôt sur le niveau de lecture de la population qui ne cesse de baisser. Le lectorat BD, quoi qu’on en dise, n’est pas si vaste. Moins de lecteur, beaucoup d’albums et d’auteurs, forcément, les parts du gâteau sont moins nombreuses.

                        Répondre à ce message

  • Les seuls prix attribués à des albums populaires sont allés aux mangas.
    Les jurés (choisis par on ne sait qui) ont prouvé leur amour de la bande dessinée, de tous les genres de bandes dessinées. (Oui, c’est de l’ironie).
    Les Palme d’Or font aller au cinéma, les Césars font retourner au cinéma, le Goncourt et le Goncourt des Lycéens font lire, les Victoires de la Musique etc. ...
    Les Fauves font ... parler d’eux une journée.
    "Marqué par une fréquentation record", les récompenses de ce festival tournent systématiquement le dos à ses publics.
    (Ai-je tort ?)

    Répondre à ce message

    • Répondu par Chrys le 29 janvier 2023 à  10:01 :

      Je ne sais pas si vous avez tort, mais l’éditeur de Çà et là a donné un chiffre concernant l’impact du Fauve d’Or sur Jolie Marcia, lauréat de l’année dernière : multiplication des ventes par quatre.
      Ça peut sembler modeste, mais voilà un fait.

      Répondre à ce message

      • Répondu par jbh le 29 janvier 2023 à  13:13 :

        Merci pour cette information.
        Je pensais toutefois à l’ensemble des Fauves et pas seulement aux Fauves d’Or.

        Répondre à ce message

      • Répondu par Milles Sabords le 29 janvier 2023 à  13:52 :

        Multiplié par quatre c’est flou : sur quelle base de départ, un tirage à 800 exemplaires ? 1500 ? 3000 ?

        Répondre à ce message

        • Répondu par Chrys le 29 janvier 2023 à  20:06 :

          4000 exemplaires vendus avant le Fauve, puis ça grimpe à 16 000 exemplaires vendus après la récompense.
          L’éditeur donne tous les chiffres sur son blog https://infoscaetla.over-blog.com/2023/01/bilan-2022-une-annee-folle.html

          Répondre à ce message

          • Répondu le 30 janvier 2023 à  06:20 :

            16000, c’est peu.
            Les chiffres donnés par l’éditeur sur son blog sont souvent faibles. Beaucoup de ventes très confidentielles. Moins de 1000 exemplaires, personne ne peut en vivre. Comment ce modèle économique peut-il être viable pour un éditeur ? Il ne paye aucune avance ? Et de quoi vivent ses auteurs s’ils ne sont pas rentiers ou s’ils ne vivent plus chez leur parents ou s’ils ne vivent pas avec quelqu’un qui gagne assez pour les aider ?
            Un fauve d’or qui ne fait vendre que 12000 exemplaires de plus en un an, c’est une farce.

            Répondre à ce message

            • Répondu le 30 janvier 2023 à  08:19 :

              Mais la plupart des auteurs ne vivent pas de la BD, qu’est-ce que vous croyez ? La grande majorité serait ravie d’atteindre les 16000 exemplaires vendus ! Et en effet, la plupart des éditeurs indépendants ne versent pas d’avance.

              Répondre à ce message

            • Répondu par Auteur·ice le 30 janvier 2023 à  09:16 :

              Non, 16000 exemplaires, c’est beaucoup.

              Répondre à ce message

              • Répondu le 31 janvier 2023 à  13:10 :

                Enfin, voyons, tout est relatif, 16000 avec le plus grand prix littéraire bd de l’année, une telle exposition médiatique, l’appui des libraires, de la presse généraliste et spé bd c’est mauvais C’est incomparable avec une sortie classique. Evidemment, pour un album lambda, c’est une belle vente, mais là, non, ça n’a rien à voir.

                Répondre à ce message

      • Répondu par joel le 29 janvier 2023 à  19:06 :

        0 X 4 ça fera toujours 0

        Répondre à ce message

        • Répondu par Chrys le 29 janvier 2023 à  20:11 :

          Et pourtant, le Fauve d’Or de cette année s’est déjà vendu à plus de 15 000 exemplaires (info donnée sur le site de l’editeur). C’est pas les chiffres de Mortelle Adèle, mais ce niveau de vente me paraît pas trop mal, et doit être bien au-dessus de beaucoup de BD dites « classiques ».

          Répondre à ce message

        • Répondu le 29 janvier 2023 à  20:18 :

          Jolie Marcia marchait déjà pas mal avant d’avoir le Fauve. Évidemment que le prix a boosté les ventes !

          Répondre à ce message

          • Répondu le 29 janvier 2023 à  22:22 :

            15 000 exemplaires, c’est un succès de librairie. La grande majorité des livres parus n’atteignent pas les 3000 exemplaires.

            Répondre à ce message

            • Répondu le 30 janvier 2023 à  09:40 :

              16000, sans un prix comme le Fauve d’Or, aujourd’hui, c’est un succès en librairie. Je vous l’accorde. Mais si on compare au dernier Goncourt qui n’a pas été le succès commercial attendu, même une catastrophe à en croire de nombreux libraires, il a quand atteint 187203 exemplaires au 30 décembre 2022. Onze fois plus que le Fauve d’or 2022.

              Le but d’un prix est exclusivement commercial. Personne n’est assez naïf pour croire que tel livre est objectivement LE meilleur de l’année ou que tel auteur est meilleur que d’autres qui ne peuvent pas être comparés entre eux puisqu’ils sont tous différents. Vous nommez un autre jury, vous avez une autre sélection et un autre résultat. Un prix du meilleur machin est irrationnel. On a envie d’y croire et on se convainc que oui, c’est bien ce livre ou cet auteur l’élu, qu’il est le messie pour un an et l’année suivante, un autre est élu saveur de l’année.

              En ce qui concerne l’élection du grand prix, le festival est toujours aussi opaque sur les pourcentages.

              Répondre à ce message

              • Répondu le 30 janvier 2023 à  11:28 :

                La comparaison avec le Goncourt n’a pas de sens. Jamais le Fauve d’Or d’Angoulême, qui est d’ailleurs une appellation toute récente, n’a rivalisé en terme de ventes avec le Goncourt. Le Goncourt a une notoriété de plus d’un siècle et est opportunément décerné à quelques semaines de Noël. De plus, la littérature occupe une place en France que la BD n’a jamais espéré atteindre. En dehors du cercle des amateurs de BD, personne ne sait ce qu’est le Fauve d’Or, ni qu’il est censé récompenser le meilleur album de l’année. Et à mesure que le FIBD rétrécit sa sélection sur un seul genre de BD, cette récompense perd de son sens et le festival de sa représentativité.

                Répondre à ce message

                • Répondu le 30 janvier 2023 à  12:23 :

                  Les ventes de bandes dessinées et mangas dépasseront peut-être bientôt les ventes de littérature générale.

                  Le livre le plus vendu EN 2022 était une bande dessinée et non un roman.

                  Répondre à ce message

                  • Répondu le 31 janvier 2023 à  14:22 :

                    Ce n’est pas la première fois. Tous les 2 ans, le livre le plus vendu en Europe est un Asterix. Ca ne veut pas dire que la BD remplacera jamais la littérature en terme d’impact culturel et sociétal. On en est même très loin. Depuis un mois, une quantité étonnante de gens de mon entourage m’ont demandé qui était Bastien Vivès. Ils n’en avaient jamais entendu parler, pas plus que de Riad Sattouf. Par contre, ils savent tous qui est Houellebecq.

                    Répondre à ce message

                    • Répondu le 1er février 2023 à  07:26 :

                      Et la bande dessinée est aussi une littérature.

                      Répondre à ce message

                      • Répondu le 4 février 2023 à  12:37 :

                        C’est un art séquentiel, pas une littérature.

                        Répondre à ce message

    • Répondu le 29 janvier 2023 à  10:07 :

      Il y a longtemps que les Palmes d’Or et les César non plus ne font plus aller au cinéma. Le public ne s’y déplace plus en masse que pour un blockbuster de temps en temps. Le reste du temps, ils regardent les plateformes.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 29 janvier 2023 à  11:49 :

        Les allées du salon sont pleines, le public est là pour lire de tout, des mangas, des comics, de la franco belge, des romans graphiques, mais non, obstinément, les récompenses s’adressent toujours aux mêmes. Que le salon devienne seulement un salon de l’underground, et qu’il arrête de faire son beurre sur le dos des auteurs qu’il conchie.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 29 janvier 2023 à  16:00 :

          Ce n’est pas du tout l’underground qui est plébiscité par la sélection et le palmarès, c’est la BD intello et bourgeoise. Ça n’est pas du tout la même chose.

          Répondre à ce message

        • Répondu le 29 janvier 2023 à  18:23 :

          Je ne qualifierais pas du tout ce palmarès « d’underground ». L’underground c’est plutôt le Off du Off, qui remet d’ailleurs ses propres prix.

          Répondre à ce message

          • Répondu le 29 janvier 2023 à  21:48 :

            Je nuance ce que j’ai dit concernant du moins, le Fauve d’Or. Ça et Là publie de la Bd qu’on pourrait qualifier d’intello, encore que ce n’était pas le cas de Jolie Marcia l’année dernière, mais en tout cas, on ne peut dire que c’est de la BD « bourgeoise ». Ma remarque concernait plutôt ce que devient le festival en général, qui n’est en rien en train de virer « underground ».

            Répondre à ce message

            • Répondu le 30 janvier 2023 à  07:47 :

              Mais que veut dire "bande dessinée bourgeoise " ?
              Qu’est-ce que la bourgeoisie aujourd’hui ?
              Plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a 50 ans. La contre-culture est devenue la culture aussi. Elles sont où les frontières ?
              Existe-t-il une étude sociologique pour classifier les produits culturels en fonction des catégories sociales et comment se caractérisent ces catégories sociales aujourd’hui par rapport à celles d’il y a 50 ans ?
              Qui achète les livres publiés par les petits éditeurs indépendants ? Probablement pas par ce qui reste de la classe ouvrière ou par les petites mains du tertiaire.
              À qui s’adresse ce Fauve d’Or ?
              A un public aussi vaste que celui d’un Riad Sattouf ou d’un prix Goncourt ?Il faut déjà être tr !s passionné de bandes dessinées pour savoir que ce livre existe et pour avoir envie de s’y plonger, non ?
              "La couleur des choses" ressemble a du Chris Ware mais en ne gardant que les schémas de construction et en retirant les personnages. J’ai du mal à imaginer comment son auteur va construire une carrière à partir d’un tel exercice de style. Suffit pas de faire un coup d’éclat pour tenir plusieurs décennies.

              Répondre à ce message

              • Répondu le 30 janvier 2023 à  08:28 :

                La bourgeoisie, c’est pouvoir se payer régulièrement des romans graphiques à 39 euros, c’est pas si compliqué à comprendre. Le roman graphique est un succès de niche. La niche peut devenir assez vaste quand un livre particulièrement consensuel remporte une vaste adhésion (Sattouf ou Blain et Jancovici par exemple), mais ça reste une niche, c’est une forme de littérature qui s’adresse à des gens relativement aisés.

                Répondre à ce message

                • Répondu le 2 février 2023 à  10:42 :

                  Bourgeois, c’est péjoratif. Les romans graphiques s’adressent à des gens plutôt aisés, sans aucun doute. Mais ce ne sont pas tous des bourgeois. Bourgeois, c’est un état d’esprit.

                  Répondre à ce message

      • Répondu par Milles Sabords le 29 janvier 2023 à  13:57 :

        Il faut toujours analyser les genres individuellement, sur leurs impacts commerciaux et leurs poids économiques : la BD n’a pas l’aura du cinéma. Le FIBD ça n’est pas Cannes.

        Répondre à ce message

    • Répondu par (.❛ ᴗ ❛.) le 29 janvier 2023 à  11:34 :

      (Il faut croire que oui)

      Répondre à ce message

  • @stripspeciaalzaak.be
    30 janvier 2023 10:07, par David Steenhuyse

    Ce n’est pas Sabien Klement, mais Sabien Clement.

    Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Oussama KARFA,Charles-Louis Detournay,Kelian NGUYEN,Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Actualité  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD